LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 247

patience. On a poussé sa patience à bout. La patience m'échappe. Ce seroit lasser votre patience. Il nous a reçus avec bonté, et nous a écoutés avec patience. C'est un grand exemple de patience. Il faut avoir patience jusqu'au bout.

On dit proverbialement, Patience de Capucin. Il y auroit de quoi lasser la patience d'un Capucin.

On appelle Ouvrage de patience, Un ouvrage qui demande du temps et de la constance. On dit en ce sens d'éloge, Patience d'Allemand, parce que les ouvriers de cette nation mettent beaucoup de soins et de temps à de petits ouvrages.

On dit proverbialement, La patience est la vertu des ânes, parce que cet animal endure beaucoup de mauvais traitemens sans se plaindre.

On dit, Prendre patience, pour dire, Avoir de la modération, de la retenue dans les choses qui font de la peine; et Prendre les afflictions en patience, pour dire, Les recevoir avec patience, avec soumission. Offrez à Dieu les afflictions qu'il vous envoie, et prenez--les en patience. On dit dans le même sens, Prendre son mal en patience.

On dit Prendre patience, avoir patience, se donner patience, pour dire, Attendre sans agitation, sans déplaisir, sans dépit. Il viendra dans un moment, prenez patience. Ayez patience. Donnez--vous patience. Il faut que vous ayez patience, si vous voulez être payé. Il faut avoir belle patience pour attendre si long--temps.

Patience

Patience, se met quelquefois absolument, et par manière d'adverbe. Si on lui laissoit quelque chose, patience; mais on lui ôte tout. Hé bien, patience.

On dit, Patience, patience, s'il vous plaît, pour dire, Ne m'interrompez point, laissez -- moi dire. On dit aussi en une même phrase, Patience, un moment de patience. On le dit aussi par menace, Patience, j'aurai mon tour. Ces phrases sont du discours familier.

PATIENCE

PATIENCE, ou PARELLE. s. f. Plante fort commune, et qui croît partout dans les terresincultes. Ses feuilles ressemblent à celles de l'oseille, mais elles sont plus longues.

PATIENT, ENTE

PATIENT, ENTE. adj. Qui souffre avec modération et sans murmurer, les adversités, les injures, les mauvais traitemens, etc. C'est l'homme du monde le plus patient. Il faut être bien patient pour souffrir tout cela sans rien dire. Il est fort patient dans la douleur.

Il signifie aussi, Qui supporte, qui tolère avec bonté, avec douceur les défauts, les importunités de ses inférieurs. Ce père a été fort patient à l'égard de son fils. Ce mari, ce maître est fort patient dans son domestique. Ce Juge est bien patient dans les audiences qu'il donne.

En ce sens, l'Écriture dit, que La charité est patiente. Et elle dit, que Dieu est patient et miséricordicux, pour dire, qu'Il supporte nos fautes, pour nous donner le temps de nous corriger.

Patient

Patient, signifie aussi, Qui at tend et qui persévère avec tranquillité. Il faut être patient à la Cour. Quand on a quelque affaire à solliciter, il faut être patient jusqu'au bout.

Patient

Patient. Terme didactique. Qui reçoit l'impression d'un agent physique. Tous les êtres à l'égard les uns des autres sont agens ou patiens.

Il est aussi substantif. Ainsi on dit dans le didactique, L'agent et le patient, pour dire, Le sujet qui agit, et celui sur lequel il agit.

Lorsque dans une querelle entre deux hommes, l'un d'eux a souffert les injures, sans rien faire pour les repousser, on dit, qu'Il n'a été que lepatient.

Patient

Patient. s. m. Criminel condamné par la Justice, et livré entre les mains de l'exécuteur. Les Prêtres qui accompagnent les patiens au supplice. Le patient étoit dans la charette.

On appelle aussi figurément, Le patient, Celui qui est entre les mains des Chirurgiens, qui font sur lui quelque opération douloureuse.

PATIENTER

PATIENTER. v. n. Prendre patience, attendre avec patience. Patientez un peu, vous serez content. Il faut patienter.

PATIN

PATIN. s. m. Sorte de soulier fort haut, aussi élevé par--devant que parderrière, que les femmes portoient autrefois. Elle portoit des patins. Elle étoit montée sur des patins, sur de hautspatins.

On appelle aussi Patin, Certaine chaussure garnie de fer par--dessous, dont on se sert pour glisser sur la glace. Aller sur des patins, en patins. Glisser sur des patins.

On appelle encore Patin, en termes de Charpenterie, Un ais fort épais qu'on met sous la charpente d'un escalier, pour la porter et lui servir de base. Le patin d'un escalier.

En termes de Maréchalerie, on appelle Fer à patin, Une sorte de fer qu'on met aux pieds des chevaux dans de certains cas. Ce cheval rase le tapis, il n'a nul mouvement dans les épaules; ajustez--lui un fer à patin convenable, et qu'une troisième branche parte de la pince et déborde en avant de la longueur des branches làtérales du fer. Fer à patin avec l'anneau. Fer à patin élevé et avec des espèces de colonnes.

PATINER

PATINER. v. a. Manier indiscrètement. Ces fruits ont perdu toute leur fleur, on les a trop patinés.

Il signifie aussi, Prendre et manier les mains et les bras d'une femme; et en ce sens il est libre.

Patiné, ée

Patiné, ée. participe.

PATINER

PATINER. v. n. Glisser sur la glace avec des patins Dans les pays froids, c'est un divertissement commun pendant l'hiver que de patiner, d'aller voirpatiner.

PATINEUR

PATINEUR. s. m. Celui qui prend et manie les mains et les bras d'une femme. C'est un grand patineur, un patineur insupportable. Les patineurs n'ont pas beau jeu avec elle. Il est libre.

PATINEUR

PATINEUR. s. m. Celui qui glisse sur la glace avec des patins. Il y avoit beancoup de patineurs sur la rivière.

PÀTIR

PÀTIR. v. n. Souffrir, avoir du mal, être dans la misère. L'armée pâtit beaucoup dans cette marche. Les chevaux y ont plus pâti que les hommes. Il faut qu'un soldat sache pâtir. Les Religieux qui vont nu--pieds pâtissent en hiver. Il a été long--temps malade, il a bien pâti avant que de mourir.

On dit, Pâtir de quelque chose, pour quelque chose, pour dire, En être puni, en souffrir du dommage. Il a fait la faute, et j'en ai pâti. Votre bien en pâtira. Tel en pâtira qui n'en peut mais. Vous vous êtes trop laissé aller à vos plaisirs, votre santé en pâtira. Vous en pâtirez. Il ne faut pas que l'innocent pâtisse pour le coupable.

On dit proverbial. que Les bons pâtissent pour les méchans.

On dit d'Un homme qui se fait violence pour cacher le ressentiment qu'il a d'un affront, d'une injure, qu'En cet état nature pâtit. On le dit aussi d'Un homme de guerre, qui, connoissant le péril, ne laisse pas de s'y exposer.

On dit Pâtir, au sens de Souffrir du déchet, de l'altération, diminuer de profit. Qui en pâtira? sinon vous. Ce champ, ce jardin a pâti. Cet arbre a pâti. Ce tableau a un peu pâti. Mon commerce en a pâti.

PÂTIS

PÂTIS. sub. m. Le lieu où l'on met paître des bestiaux. Mettre des moutons, des vaches, dans le pâtis, dans un pâtis.

Le pâturage diffère du Pâtis, en ce que Pâturage indique quelque chose de meilleur que Pâtis. Ce n'étoit qu'un pâtis, j'en ai fait un pâturage.

PÂTISSER

PÂTISSER. v. n. Faire de la pâtisserie. Il pâtisse fort bien.

Pâtissé, ée

Pâtissé, ée. participe. Cela est bien pâtissé.

PÂTISSERIE

PÂTISSERIE. s. f. Pâte préparée et assaisonnée d'une certaine manière, et qu'on fait cuire ordinairement dans le four. Bonne, excellente pâtisserie. Manger de la pâtisserie. La pâtisserie charge l'estomac.

Il se prend aussi pour L'art de faire de la pâtisserie. Il travaille bien en pâtisserie. Les pâtés, les tourtes, les biscuits, les gâteaux, etc. sont des ouvrages de pâtisserie.

PÂTISSIER, IÈRÉ

PÂTISSIER, IÈRÉ. sub. Celui ou celle qui fait des pâtés et autres pièces de four. Bon pâtissier. Mauvaisepâtissière.

PATISSOIE

PATISSOIE. sub. m. Étoffe de soie façonnée en gros de Tours.

PÂTISSOIRE

PÂTISSOIRE. subst. fémin. Table avec des rebords, sur laquelle on pâtisse.

PATOIS

PATOIS. s. m. On appelle ainsi Le langage du peuple et des paysans, particulier à chaque Province. Parler patois. Je n'entends point son patois. Il parle en franc patois. Il me dit en son patois, que....

On donne aussi quelquefois par extension le nom de Patois, à certaines façons de parler qui échappent aux gens de Province, souvent même, quelque soin qu'ils prennent pour s'en défaire. Cela est du patois. Il a encore du patois.

PÂTON

PÂTON. s. m. Certain morceau de pâte dont on engraisse les chapons, les poulardes, etc. On a engraissé ce chapon avec des pâtons.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.