Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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raconter des faits sans les accompagner de
réflexions. Je ne suis qu'historien.

HISTORIER. v. tr. Enjoliver de divers
petits ornements. Ce lambris est trop nu, il
faudrait l'historier.
On l'emploie surtout au
participe passé. Bible historiée. Lambris, frontispice
historié.

Lettres historiées, en termes de Typographies,
Lettres gravées avec des ornements qui
se rapportent au sujet du livre dans lequel
on les emploie.

HISTORIETTE. n. f. Court récit de quelque
aventure galante ou plaisante, ou d'autres
choses de peu d'importance. Une petite historiette.
Il nous a fait une jolie historiette. C'est
un faiseur d'historiettes.

HISTORIOGRAPHE. n. m. Celui qui était
nommé par un brevet du prince pour écrire
l'histoire du temps. Racine fut un des historiographes
de Louis XIV.

HISTORIOGRAPHIE. n. f. Recueil d'ouvrages
d'historiographes. L'historiographie
byzantine. L'historiographie révolutionnaire.

HISTORIQUE. adj. des deux genres. Qui
a rapport à l'histoire. Style historique. Narration
historique. Recueil historique. Éclaircissements
historiques. Tableau, précis historique.
Mémoires historiques. Dictionnaire historique.
Études historiques. Faits historiques. Monuments
historiques.

Nom historique, Nom qui a quelque célébrité
dans l'histoire. Il porte un nom historique.
Famille historique.

Cela est historique se dit d'Actions, d'événements
qui ne sont point imaginaires, de faits
qui ont réellement eu lieu. Le fond de ce roman
est historique. Sujet historique. Faits historiques.

Pièce historique, roman historique, Pièce
de théâtre, roman dont le sujet est tiré de
l'histoire, dont le fond est historique. On dit
dans un sens analogue Personnage historique.

Les temps historiques, se dit par opposition
aux temps fabuleux.

Il se dit, comme nom masculin, d'une Simple
narration des faits dans leur ordre et leurs
circonstances. L'historique des événements qui
ont amené cette guerre. Voici l'historique de cet
étrange procès. Un exposé précédé d'un historique.

HISTORIQUEMENT. adv. D'une manière
historique. Narrer une chose, un fait historiquement.
Suivant la fable reçue, Didon vivait
du temps d'Énée; mais, à en parler historiquement,
elle vivait plusieurs siècles après ce héros.

HISTRION. n. m. T. d'Antiquité romaine.
Comédien, et en particulier Pantomime.

Il se dit, dans le langage ordinaire, en
mauvaise part, d'un Comédien.

HIVER. n. m. Celle des quatre saisons de
l'année qui est la plus froide et qui commence,
selon les astronomes, le 22 décembre
et finit le 21 mars. Hiver pluvieux. Hiver
venteux. Hiver sec. Hiver doux. Hiver bien
rude. Hiver malsain. Hiver humide. Vêtement
d'hiver. Station d'hiver. Dans la rigueur de
l'hiver. Dans le fort de l'hiver. Au milieu de
l'hiver. Des provisions pour l'hiver. Cela arriva
l'hiver dernier. Que ferez-vous cet hiver? Les
longues soirées d'hiver.

Il se dit quelquefois seulement par rapport
au Froid qu'il fait en hiver. L'hiver est avancé.
L'hiver est tardif. L'hiver est long. L'hiver se
fait sentir. L'année du grand hiver.

Il n'y a point eu d'hiver, L'hiver ne s'est
point fait sentir, il n'y a point eu de grands
froids cette année.

Prov. et fig., Mi-mai, queue d'hiver, Le froid
se fait souvent sentir au mois de mai.

Il se dit souvent, dans le langage poétique,
pour Année, en parlant des Personnes d'un
âge avancé. Il comptait déjà soixante hivers.

Fig. et fam., L'hiver de l'âge, l'hiver de nos
ans, etc.,
La vieillesse.

HIVERNAGE. n. m. T. de Marine. Le temps
que les bâtiments passent en relâche pendant
la mauvaise saison. Passer son hivernage
dans tel port.

Il se dit également d'un Port bien abrité
où les bâtiments peuvent relâcher pendant
la mauvaise saison.

Il se dit, en termes d'Agriculture, du Séjour
du bétail dans les étables durant la mauvaise
saison.

Il désigne aussi le Labour qu'on donne
avant l'hiver.

HIVERNAL, ALE. adj. Qui appartient à
l'hiver.

HIVERNER. v. intr. Passer l'hiver, la mauvaise
saison. Il se dit des Troupes, des navires.
Les troupes hivernent dans tel pays. La flotte
hiverna dans tels ports.

Transitivement en termes d'Agriculture,
Hiverner les bestiaux, Les mettre à l'abri dans
les étables. Hiverner une terre, Lui donner un
dernier labour avant l'hiver.

HO. (H est aspirée.) Interjection qui sert
tantôt pour appeler, tantôt pour témoigner
de l'étonnement ou de l'indignation. Ho! venez
un peu ici. Ho! quel coup! Ho! que me dites-
vous là!

Quand il est interjection d'étonnement
ou d'indignation, il se confond quelquefois
avec Oh; le plus souvent on le redouble. Ho!
ho! vous le prenez par là! Ho! ho! vous faites
bien l'entendu.

HOBEREAU. (H est aspirée.) n. m. Espèce
de petit faucon qui ne chasse que les petits
oiseaux.

Il se dit, figurément et par ironie, d'un Petit
gentilhomme campagnard. Il n'y a que des
hobereaux dans ce voisinage.

HOC. (H est aspirée.) n. m. Sorte de jeu de
cartes.

HOC (AD). Voyez AD HOC.

HOCA. (H est aspirée.) n. m. Jeu de hasard.

HOCHE. (H est aspirée.) n. f. Coche, entaillure.
Il se dit spécialement de la Marque qu'on
fait sur une taille pour tenir le compte du
pain, du vin, de la viande, etc., qu'on prend
à crédit. Faire une hoche.

HOCHEMENT. (H est aspirée.) n. m. Action
de hocher. Il ne se dit guère que dans cette
locution, Hochement de tête.

HOCHEPIED. (H est aspirée.) n. m. T. de
Fauconnerie
. Le premier des oiseaux qui
attache le héron dans son vol, ou qu'on jette
seul après le héron pour le faire monter.

HOCHEPOT. (H est aspirée.) n. m. T. de
Cuisine
. Espèce de ragoût fait de boeuf haché
et cuit sans eau dans un pot, avec des marrons,
des navets et des assaisonnements.

HOCHEQUEUE. (H est aspirée.) n. m. T.
d'Histoire naturelle
. Un des noms de la Bergeronnette,
ainsi appelée parce qu'elle remue
continuellement la queue en marchant.

HOCHER. (H est aspirée.) v. tr. Secouer,
remuer. Hocher la tête, Marquer, en levant
subitement la tête en haut, qu'on désapprouve
quelque chose ou qu'on ne s'en soucie
guère. Hocher le mors, la bride, Les secouer
pour exciter le cheval. Intransitivement, Hocher
de la tête. Un cheval qui hoche du mors,

Qui le secoue.

HOCHER. (H est aspirée.) v. tr. Marquer
d'une hoche. Hocher une taille de boulanger.

HOCHET. (H est aspirée.) n. m. Jouet qu'on
met entre les mains d'un petit enfant pour
qu'il le porte à sa bouche et le presse entre
ses gencives pendant le travail de la dentition.
Un hochet d'ivoire. Un hochet de cristal
garni de grelots d'argent.

Il se dit, figurément, des Choses futiles qui
flattent quelque passion, qui amusent l'esprit;
et, dans ce sens, il se met souvent au pluriel.
Les riches parures, les bijoux coûteux et inutiles
sont des hochets pour la vanité. Les esprits
faibles et légers ont besoin d'un hochet, ont
besoin de hochets.

HOCKEY. n. m. T. de Sports. Jeu qui consiste
à faire entrer une balle de cuir dans un but
au moyen d'une crosse.

HOIR. n. m. T. de Droit. Héritier, ordinairement
en ligne directe.

HOIRIE. n. f. T. de Droit. Ensemble des
biens qui appartiennent à un ou plusieurs
héritiers. Donné en avancement d'hoirie.

HOLÀ. (H est aspirée.) Interjection dont on
se sert pour appeler. Holà ho! Holà! qui est
là?

Il signifie aussi Tout beau, c'est assez.
Holà, ne faites pas tant de bruit.

Il exprime aussi la surprise et la douleur
physique.

Il est quelquefois nom invariable, comme
dans ces phrases familières, Mettre le holà,
Faire cesser des gens qui se querellent, qui se
battent.

HOLOCAUSTE. n. m. Sorte de sacrifice
chez les Juifs, où la victime était entièrement
consumée par le feu. Offrir en holocauste.
L'autel des holocaustes.

Il se prend aussi pour la Victime ainsi
sacrifiée. Mettre l'holocauste sur l'autel.

Il se prend quelquefois pour Sacrifice en
général; et dans ce sens on dit JÉSUS-CHRIST
s'est offert en holocauste pour nos péchés.

HOM. (H est aspirée.) Interjection qui
exprime le doute, la défiance. Hom! il est
encore bien jeune.

HOMARD. (H est aspirée.) n. m. Genre de
crustacé décapode dont les deux pattes de
devant ont la forme de pinces. Pêcher des
homards. Conserve de homard. Boîte de homards.

Fam., Rouge comme un homard, De la
couleur d'un homard cuit.

HOMBRE. n. m. Sorte de jeu de cartes qui
nous est venu d'Espagne.

Il se dit également, à ce jeu, de Celui qui
mène la partie.

HOMÉLIE. n. f. Discours familier expliquant
les matières de la religion, et principalement
l'Évangile. Les homélies de saint
Chrysostome sur saint Matthieu. Les homélies
de saint Augustin.

Il se dit absolument, au pluriel, de Certaines
leçons du bréviaire qui sont des extraits
des homélies des Pères, et qu'on chante au
troisième nocturne des matines.

Il se dit quelquefois, figurément et par dénigrement,
d'un Ouvrage d'esprit, d'un discours
où se montre l'affectation de moraliser
et qui cause de l'ennui. Quand aura-t-il fini
son homélie? Ce discours est une véritable
homélie.

HOMÉLITIQUE. adj. des deux genres. Qui
a rapport à l'homélie. Genre homélitique.
Littérature homélitique.

Il s'emploie comme nom féminin pour désigner
l'Art, la Science de l'homélie.

HOMÉO. Particule. Voyez HOMO.

HOMÉOPATHE. n. m. T. de Médecine.
Médecin qui adopte les principes de l'homéopathie.
Adjectivement, Un médecin homéopathe.

HOMÉOPATHIE. n. f. T. de Médecine.
Méthode thérapeutique qui consiste à traiter
les maladies au moyen de médicaments à doses
infinitésimales, et qu'on suppose de nature
à produire des symptômes analogues à ceux
de la maladie qu'on veut guérir.

HOMÉOPATHIQUE. adj. des deux genres.
T. de Médecine. Qui a rapport à l'homéopathie.
Pharmacie homéopathique. Doctrines homéopathiques.
Dose homéopathique.

HOMÉRIDES. n. m. pl. École de Rapsodes
qui chantaient les poèmes d'Homère; et
aussi Poètes qui traitaient des sujets analogues
à ceux qu'avait traités Homère.

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