LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 189

On dit poétiquement, Les ombres de la nuit, pour dire, Les ténèbres; et l'on dit, Les ombres de la mort, l'ombre du tombeau, pour signifier, La mort, le tombeau.

On dit, que La vie des hommes passe comme l'ombre; et on dit figurément, que Les grandeurs du monde ne sont qu'ombre et que fumée.

On dit proverbialement et figurément d'Un homme qui en suit un autre par--tout, qu'Il le suit comme l'ombre fait le corps, que c'est son ombre; et l'on dit d'Un homme qui s'effraie et s'alarme trop légèrement, qu'Il a peur de son ombre.

On dit figurément, Courir après une ombre, pour, Se livrer à une espérance fantastique.

On dit figurément d'Un homme qui se défie de tout, que Tout lui fait ombre. On dit aussi, Faire ombre à quelqu'un, pour dire, Obscurcir le mérite, le crédit de quelqu'un par un mérite plus éclatant, par un plus grand crédit. Il fait ombre à tous ses concurrens. Il n'a pas assez de mérite pour faire ombre à personne.

Ombre

Ombre, se prend quelquefois pour Protection, faveur. Qu'a--t--il à craindre à l'ombre d'un si puissant protecteur?

Ombre

Ombre, se prend aussi pour Prétexte; et en ce sens il ne s'emploie qu'avec la préposition Sous. Il a attrapé bien des gens sous ombre de dévotion, sous ombre de piété, sous l'ombre de la dévotion; sous l'ombre d'une piété affectée. Il lui a fait un mauvais tour sous ombre d'amitié, sous ombre de lui vouloir du bien.

Ombre

Ombre, se prend encore pour Apparence. Il n'y a pas ombre de doute; l'ombre du doute. Il n'y a pas l'ombre de bon sens. Je n'y vois pas la moindre ombre de difficulté. L'ombre même du mal lui fait peur. Les Romains en ce temps--là n'avoient plus que l'ombre de la liberté. La République Romaine n'étoit plus que l'ombre de ce qu'elle avoit été autrefois.

On dit en ce sens, Prendre l'ombre pour le corps, pour dire, Prendre l'apparence pour la réalité.

Il se prend aussi pour Signe, figure d'une chose à venir. Les cérémonies et les sacrifices du vieux Testament n'étoient que les ombres des mystères et des vérités du nouveau. Et en ce sens il ne se dit qu'en parlant des choses de l'ancienne Loi, par rapport à celles de la nouvelle.

Ombre

Ombre, en termes de Poésie, et dans le langage des anciens Païens, se prend pour L'âme séparée du corps. L'ombre d'Achille lui apparut. L'ombre de César. L'ombre du Grand Pompée. Les pâles ombres. Les ombres vaines. Pluton règne sur les ombres. Le Royaume des ombres. Un Magicien qui évoquoit les ombres.

Ombre

Ombre, en termes de Peinture, se dit Des couleurs obscures qu'on emploie dans un tableau, pour représen<-> er les parties des objets les moins clairées, et qui servent à donner du relief aux objets éclairés. Donner des ses plus ou moins fortes. Ménager les ombres. Les ombres sont bien entendues dans ce tableau. Voyez Obscur, Clair obscur.

On dit figurément d'un léger défaut, qui n'efface point les beautés d'un ouvrage, le mérite de quelqu'un, que C'est une ombre au tableau.

On appelle aussi Ombre, ou Terre d'ombre, Une terre brune et noiràtre, qu'on emploie dans la Peinture.

Ombres

Ombres. subs. f. pl. Terme d'Antiquité. Les Romains se servoient de ce mot pour désigner Les personnes que les convives invités amenoient avec eux.

OMBRE

OMBRE. Jeu. Voyez Hombre.

OMBRER

OMBRER, v. a. en termes de Peinture, signifie, Distinguer par le moyen du crayon ou du pinceau, ce qui est supposé n'être pas frappé de la lumière, d'avec ce qui en est frappé. Il faut ombrer cela davantage.

Ombré, ée

Ombré, ée. participe.

OME

OMÉGA

OMÉGA. s. m. Nom de la dernière lettre de l'Alphabet Grec.

Il se dit quelquefois figurément et familièrement, D'un écolier qui est le dernier de sa classe. Cet écolie est toujours l'oméga.

OMELETTE

OMELETTE. substant. fém. OEufs battus ensemble, et cuits dans la poêle avec du beurre, du lard ou de l'huile. Omelette au beurre. Omelette au lard. Omelette soufflée. Omelettebaveuse.

OMETTRE

OMETTRE. verbe act. Il se conjugue comme Mettre. Manquer volontairement ou involontairement à faire ou à dire ce qu'on pouvoit ou devoit faire ou dire. Je n'omettrai rien de ce qui dépendra de moi pour votre service. Je ferai tout ce qu'il faut sans rien omettre. Il a omis ce qu'il y avoit de plus important dans la cause. Il a omis deux ou trois mots dans sa lettre. Prenez garde d'omettre quelque chose d'essentiel. Prenez garde de rien omettre. Prenez garde d'omettre, de n'omettre aucune des formalités nécessaires. Gardez--vous d'omettre aucune formalité. C'est un homme qui n'omet rien pour parvenir à ses fins. Ce qui paroît omis dans cette pièce, dans ce contrat, a été omis à dessein. J'ai omis de vous dire. Il a omis de marquer, de toucher les choses principales. J'omettois qu'il a fait, qu'il a dit telle chose. On peut omettre le reste de l'histoire, cela se devine.

Omis, ise

Omis, ise. participe.

OMI

OMISSION

OMISSION. s. m. Manquement à une chose de devoir on d'usage. Faire une omission. Une omission considérable dans une matière importante. Ce n'est qu'une faute d'omission. Omission volontaire et coupable.

On appelle Péché d'omission, Le péché qui consiste à ne pas faire ce qui est commandé. On l'oppose à Péché de commission. C'est un péché d'omission que de manquer à entendre la Messe un jour de Fête.

OMO

OMOPLATE

OMOPLATE. s. f. Os de l'épaule plat et large. Il avoit l'omoplaterompue.

OMP

OMPHALODES

OMPHALODES. s. m. Plante qu'on cultive depuis quelque temps dans les jardins, à cause de l'abondance et de la beauté de ses fleurs qui sont d'un bleu très--vif. On la nomme aussi Petite Consoude.

ON

ON

ON. Pronom personnel indéfini, et des 2 genres, qui marque indéfiniment une ou plusieurs personnes, et qui ne se joint jamais qu'avec la troisième personne singulière du verbe. On dit que... On raconte. On fait la guerre. Que fait--on céans? Aussi dit--on que. Prendra--t--on cette place? Ce qu'on aime. Si vous faites cela, que dira--t--on? Qu'en dira--t--on? On lui a confié un secret. On lui a écrit une lettre.

Quoique ce nom soit ordinairement suivi d'un masculin, comme dans cette phrase, On n'est pas toujours maître de ses passions, il y a des circonstances qui marquent si précisément qu'on parle d'une femme, qu'alors On est suivi d'un féminin. Exemple, On n'est pas toujours jeune. et jolie. Quand on est jolie, on ne l'ignore pas. Il se joint aussi avec le pluriel des et un nom. On n'est point des esclaves, pour essuyer de si mauvais traitemens.

En certaines occasions, pour la douceur de la prononciation, on met avant On l'article le, dont l'e s'élide. Il faut que l'on consente. Si l'on nous entendoit.

On dit proverbialement, qu'Une personne se moque du qu'en--dira--t--on, qu'elle est au--dessus du qu'en--dira--t--on, pour dire, qu'Elle méprise tout ce qu'on pourra dire. Le qu'en--dira--t--on ne l'étonne point. Se moquer du qu'en--dira--t--on.

On dit familièrement, Croire sur un on dit, sur des on dit; condamner quelqu'un sur un on dit, sur des on dit, pour dire, Croire, condamner quelqu'un sur un simple rapport, sur des bruits vagues.

On dit proverbialement, On est un sot, pour dire, qu'Un rapport vague et sans autorité doit être regardé comme une sottise.

ONA

ONAGRA

ONAGRA. s. f. Plante qui nous vient de l'Amérique. Elle porte d'assez belles fleurs jaunes et en rose, mais fort délicates, et qui sont de peu de durée. On la dit astringente et bonne pour arrêter le sang.

ONAGRE

ONAGRE. s. m. Âne sauvage. Les Onàgres du désert.

ONAGRE

ONAGRE. s. m. Ancienne machine de guerre pour jeter des pierres.

ONC

ONC. ONQUES

ONC. ONQUES. adv. de temps. Jamais. Je ne vis onc un si méchant homme.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.