Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 2:25

parmi les barbares. L'hospitalité était fort en
usage chez les anciens Germains, et elle est
sacrée chez les musulmans. Les lois de l'hospitalité.
Donner l'hospitalité à quelqu'un. Je
reçus partout une hospitalité généreuse.

Par extension, dans un sens plus général, il
signifie Action de recevoir chez soi. Je vous
remercie de l'hospitalité que vous m'avez donnée,
de l'hospitalité que j'ai reçue chez vous.

Il se dit aussi de l'Obligation où étaient
certaines abbayes de recevoir les voyageurs
pendant quelques jours. Il y avait hospitalité
dans telle abbaye.

En parlant des Anciens, il se dit d'un Droit
réciproque de loger les uns chez les autres;
droit qui s'exerçait non seulement de particulier
à particulier et de famille à famille,
mais encore de ville à ville. Droit d'hospitalité.
Il y avait hospitalité entre ces deux familles.
Violer les droits de l'hospitalité. Il y avait droit
d'hospitalité entre Athènes et Lacédémone.

HOSTIE. n. f. T. de Liturgie. Pain très
mince et sans levain que le prêtre offre et
consacre à la messe. Le prêtre prit autant
d'hosties qu'il y avait de communiants et les
consacra. Notre-Seigneur
JÉSUS-CHRIST est
réellement dans l'hostie quand le prêtre a prononcé
les paroles sacramentales. La substance
de l'hostie se change au corps de
JÉSUS-CHRIST.
À l'élévation de l'hostie. Recevoir la sainte
hostie.

Il se disait, chez les anciens Hébreux, des
Victimes offertes et immolées à Dieu. Hostie
vivante.

HOSTILE. adj. des deux genres. Qui est
d'un ennemi, qui annonce, qui caractérise un
ennemi. Action, entreprise hostile. Des vues
hostiles. Des projets, des procédés hostiles.

Il se dit par extension en parlant des Personnes.
Je suis hostile à ce candidat. Il s'est
montré, je crois, hostile à ce projet.

HOSTILEMENT. adv. D'une manière hostile.
Il entra hostilement sur les terres de ce prince.

HOSTILITÉ. n. f. Acte d'un ennemi ou
État de guerre. Commettre des actes d'hostilité,
des hostilités. La guerre est déclarée, mais il n'y
a encore eu aucun acte d'hostilité de part ni
d'autre. Ce prince se livra à des actes d'hostilité,
sans avoir déclaré la guerre. Un commencement
d'hostilités. Commencer les hostilités. Suspendre
les hostilités.

Par extension, il se dit aussi d'une Disposition
hostile. L'hostilité persévérante de cette
nation contre la France. L'hostilité qu'a montrée
à ce projet tout un parti politique.

HÔTE, ESSE. n. Celui, celle qui donne
l'hospitalité par humanité, par amitié, par
bienveillance. Nous remerciâmes nos hôtes du
bon accueil qu'ils nous avaient fait. Un hôte
importum.
Fig., Bon visage d'hôte, Bon accueil
de celui qui donne à manger chez lui.

Il signifie aussi Celui, celle à qui on donne
l'hospitalité. J'ai dans une maison des hôtes
fort aimables. Régaler ses hôtes.

Il se dit aussi de Celui, de celle qui tient un
cabaret, un hôtel, une auberge et aussi de
Celui qui vient y manger. Dans cette double
acception il a vieilli.

Table d'hôte, Table servie à heure fixe, dans
un hôtel ou ailleurs, et où l'on peut aller manger
moyennant un prix réglé d'avance. Vivre à
table d'hôte. Manger à table d'hôte. Tenir table
d'hôte. Propos de table d'hôte. Plaisanterie de
table d'hôte.

Prov. et fig., Qui compte sans son hôte
compte deux fois.
Voyez COMPTER.

Il se dit quelquefois, par extension et familièrement,
des Animaux qui fréquentent,
qui habitent ordinairement la demeure de
l'homme. Les rats sont des hôtes fort incommodes.

Il se dit, figurément et poétiquement, pour
Habitant. Les hôtes des bois, Les animaux qui
y font leur demeure.

HÔTEL. n. m. Grande maison, demeure
d'un riche particulier. L'hôtel du duc de Lauzun.
Hôtel de Nesmond. L'hôtel Mortemart, L'hôtel
du président de la Chambre des députés.

Par extension, il se dit d'une Maison où
n'habite qu'une seule famille. Un petit hôtel.
un hôtel particulier.

Il se disait autrefois, absolument, de la
Maison du roi. Grand prévôt de l'hôtel. Maître
des requêtes de l'hôtel.

Maître d'hôtel se disait d'un Officier préposé
pour avoir soin de ce qui regarde la table
d'un prince, d'un grand seigneur, ou de riches
particuliers, et qui faisait servir sur table.
Il se dit aujourd'hui de Celui qui dirige le
service des tables dans un grand restaurant.

HÔTEL, se dit aussi de Certains grands édifices
destinés à des établissements publics.
L'hôtel de la Monnaie. L'hôtel de ville.

Il signifiait autrefois Établissement hospitalier.
Il n'a plus cette ancienne acception
que dans Hôtel des Invalides. Hôtel-Dieu. Administrateur
de l'Hôtel-Dieu. Chirurgien, médecin,
aumônier de l'Hôtel-Dieu.

Il se dit encore d'une Grande maison
garnie où descendent les voyageurs. Venez me
voir à mon hôtel. Tenir un hôtel, un hôtel garni.
Hôtel Terminus. Hôtel de France. Le Grand
Hôtel. Descendre à l'hôtel. Vivre à l'hôtel. Garçon
d'hôtel. Chambre d'hôtel. Hôtel borgne.
Hôtel de
dernier ordre, de mauvaise apparence.

HÔTELIER, IÈRE. n. Celui, celle qui tient
un hôtel pour voyageurs.

Il se disait particulièrement, dans quelques
abbayes, d'un Religieux chargé de recevoir
et de nourrir les hôtes de passage.

HÔTELLERIE. n. f. Maison où les voyageurs
et les passants sont logés et nourris pour
leur argent. Il a vieilli dans cette acception et
ne subsiste plus guère que pour désigner un
Restaurant à la mode.

Il se disait particulièrement, dans les
grosses abbayes, du Corps de logis destiné à
recevoir les étrangers.

HÔTESSE. n. f. Voyez HÔTE.

HOTTE. (H est aspirée.) n. f. Sorte de
panier qui est ordinairement d'osier et qu'on
met sur le dos avec des bretelles pour porter
diverses choses, Hotte à porter de la terre, à
porter du pain, à porter de la viande. Porter
du linge dans une hotte. La hotte d'un chiffonnier.

Par analogie, il se dit de la Pente du tuyau
de cheminée en forme de hotte renversée,
depuis la barre jusqu'au haut du plancher.

HOTTÉE. (H est aspirée.) n. f. Le contenu
d'une hotte pleine. Hottée de terre. Hottée de
pain. Hottée de fruits.

HOTTEUR, EUSE. (H est aspirée.) n. Celui,
celle qui porte la hotte.

HOUBLON. (H est aspirée.) n. m. Plante
grimpante de la famille des Urticées, dont le
cône est employé dans la fabrication de la
bière.

HOUBLONNER. (H est aspirée.) v. tr. Mêler
une boisson de houblon. On a trop houblonné
cette bière, on ne l'a pas assez houblonnée.

HOUBLONNIÈRE. (H est aspirée.) n. f.
Champ planté de houblon.

HOUE. (H est aspirée.) n. f. Instrument de
fer, large et recourbé, qui a un manche de bois,
et avec lequel on remue la terre en la tirant
vers soi. Vigne labourée à la houe. Faire un
fossé avec une houe.

HOUER. (H est aspirée.) v. tr. Travailler une
terre avec la houe.

HOUILLE. (H est aspirée.) n. f. Nom générique
de tous les charbons fossiles appelés
communément Charbons de terre. Mine de
houille. Gisement de houille. Tirer de la houille.
Brûler de la houille. Un bateau de houille.

Par extension, il se dit de Différentes forces
naturelles propres à se transformer en énergie
industrielle. Houille blanche, Force des chutes
d'eau.

HOUILLER, ÈRE. (H est aspirée.) adj. T. de
Géologie
. Qui contient des bassins de houille.
Terrains houillers. Dépôt houiller, Bassin
houiller.
Par extension, Richesse houillère.

HOUILLÈRE. (H est aspirée.) n. f. Mine de
houille. Les houillères de la Belgique. Les
houillères de Newcastle, en Angleterre.

HOUILLEUR. (H est aspirée.) n. m. Ouvrier
qui travaille aux mines de houille.

HOUILLEUX, EUSE. (H est aspirée.) adj. T.
de Géologie
. Qui contient de la houille. Roche
houilleuse.

HOULE. (H est aspirée.) n. f. Mouvement
d'ondulation que les eaux de la mer conservent
après une tempête, mais qui les agite
sans bruit et sans former d'écume. Il y a de
la houle, beaucoup de houle. La houle était fort
grosse.

Il se dit aussi des Grosses ondes d'une mer
agitée par la houle. Les houles de la mer après
une tempête.

HOULETTE. (H est aspirée.) n. f. Bâton que
porte un berger et au bout duquel est une
plaque de fer faite en forme de gouttière, pour
jeter des mottes de terre aux moutons qui
s'écartent et les faire revenir. La houlette d'un
berger, d'une bergère.

Fig., Porter la houlette, Être berger, être
réduit à la condition du berger.

En termes de Jardinage, il se dit d'un Ustensile
qui est fait en forme de petite houlette
et dont on se sert pour lever de terre les
oignons de fleurs.

Par analogie, il se dit, en termes d'Arts, de
Certains instruments en forme de houlette,
de pelle ou de spatule.

HOULEUX, EUSE. (H est aspirée.) adj. T.
de Marine
. Qui est agité par la houle, en
parlant de la Mer. La mer est encore très houleuse.
Fig., Cette assemblée est houleuse.

HOUPER. (H est aspirée.) v. tr. T. de Chasse.
Appeler, exciter un chien, un cheval en criant
houp.

HOUPPE. (H est aspirée.) n. f. Assemblage
de plusieurs filets de laine, de soie, etc., liés
ensemble de manière à former un bouquet,
une touffe, un flocon. La houppe d'un bonnet
carré. La houppe d'une ceinture. Mettre des
houppes à des chevaux de carrosse. Une houppe
à poudre de riz.

En termes d'Histoire naturelle, Houppe de
poils,
Petite touffe de poils plus ou moins
divergents. Cette graine est surmontée d'une
houppe de poils, d'une houppe.

En termes d'Anatomie, Houppes nerveuses,
Petits mamelons nerveux répandus dans le
tissu de la peau.

HOUPPELANDE. (H est aspirée.) n. f. Sorte
de vêtement large qui se mettait par-dessus
l'habit.

HOUPPER. (H est aspirée.) v. tr. Disposer
en houppes. Houpper de la laine, La peigner.

Le participe passé s'emploie comme adjectif.
En termes de Botanique, Graine houppée,
Graine surmontée d'une houppe de poils.

HOUPPETTE. (H est aspirée.) n. f. Petite
houppe.

HOURAILLER. (H est aspirée.) v. intr. T.
de Chasse
. Chasser avec des hourets.

HOURAILLIS. (H est aspirée.) n. m. T. de
Chasse
. Meute composée principalement de
hourets.

HOURDAGE. (H est aspirée.) n. m. Maçonnage
grossier de moellons ou de plâtras. On
dit aussi HOURDIS.

Il désigne également la Première couche de
gros plâtre qu'on met sur un lattis pour former
l'aire d'un plancher.

HOURDER. (H est aspirée.) v. tr. Maçonner
grossièrement, faire un hourdage. Hourder
une cloison. Une cloison hourdée.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.