Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 489

lui ont été prospères. Il a eu la fortune prospère. Toutes choses lui ont été prospères. Il n'a plus guère d'usage que dans le style soutenu.

PROSPÉRER. v.n. Être heureux, avoir la fortune favorable. Dieu permet que les méchans prospèrent pour quelque temps. Il y a long-temps qu'il prospère. Il a fait une action trop noire, il ne prospérera pas.

Il se dit aussi Des choses, & signifie, Réussir, avoir un heureux succès. Toutes choses lui ont prospéré. Les affaires prospèrent entre ses mains.

PROSPÉRITÉ. s.f. Heureux état, heureuse situation, soit des affaires générales, soit des affaires particulières. Grande prospérité. Longue prospérité. Prospérité continuelle. Prospérité de peu de durée. [alt p. 340] Il est maintenant dans une grande prospérité. Je vous souhaite toute sorte de prospérité. Les afflictions des gens de bien sont préférables à la prospérité des méchans. Il a eu un rayon de prospérité, une lueur de prospérité. On ne manque point d'amis dans la prospérité. Ne se laisser point enfler par la prospérité, ni abattre par l'adversité. La prospérité de l'État. La prospérité des affaires. La prospérité des armes. Prier Dieu pour la prospérité & pour la santé du Prince.

Il se dit aussi au pluriel, pour dire, Événemens heureux. Tant de prospérités qui lui sont arrivées.

PROSTAPHÉRÈSE. s.f. Terme d'Astronomie ancienne. C'est la différence entre le lieu moyen d'une planète, & son lieu vrai.

PROSTATES. s. m. pl. Terme d'Anatomie. Corps glanduleux, situés à la racine de la verge.

PROSTERNATION. s.f. État de celui qui est prosterné.

PROSTERNEMENT. s.m. Action de se prosterner. Les Orientaux témoignent leur respect par de fréquens prosternemens.

PROSTERNER, SE PROSTERNER. v. récipr. S'abaisser en posture de suppliant, se jeter à genoux aux pieds de quelqu'un, se baisser jusqu'à terre. Il se prosterna devant lui. Se prosterner la face contre terre. Se prosterner aux pieds des Autels. Se prosterner devant Dieu. Se prosterner devant le saint Sacrement.

PROSTERNÉ, ÉE, participe .

PROSTITUER. v.a. Livrer à l'impudicité d'autrui. Il se dit d'Une personne, qui par autorité ou par persuasion, oblige ou engage une femme ou une fille à s'abandonner à l'impudicité. Elle a prostitué elle-même sa fille. Elle l'a prostituée pour de l'argent.

On dit aussi, qu'Une femme, qu'une fille a prostitué son honneur, pour dire, qu'Elle s'est livrée elle-même à l'impudicité. Il se dit plus ordinairement avec le pronom personnel. Elle s'est prostituée.

On dit figurément, qu'Un homme a prostitué son honneur, pour dire, qu'Il s'est deshonoré par des actions indignes d'un homme d'honneur.

On dit à peu près dans le même sens, Prostituer sa dignité. Prostituer la Magistrature. Et l'on dit d'Un Juge corrompu, qu'Il prostitue la Justice.

On dit figurément, Se prostituer à la faveur. Se prostituer à la fortune. Se prostituer aux passions d'autrui.

PROSTITUÉ, ÉE, participe .

On dit d'Une femme ou d'une fille abandonnée à l'impudicité, que C'est une prostituée. Et alors ce mot devient substantif. Dans l'Apocalypse, Rome païenne est appelée Babylone la grande prostituée.

On dit d'Un homme dévoué aux volontés des favoris, que C'est un homme prostitué à la faveur. Et d'un Auteur dévoué aux passions de ceux qui le font écrire, que C'est une plume vénale & prostituée.

PROSTITUTION. s.f. Abandonnement à l'impudicité. En ce sens, il ne se dit que Des femmes & des filles qui vivent dans cet abandonnement. Elle a vécu dans une prostitution honteuse.

Dans le langage de l'Écriture, la prostitution est quelquefois prise pour Abandonnement à l'Idolâtrie.

On dit figurément, La prostitution de la Justice, la prostitution des Lois, pour dire, Le mauvais usage qu'un Juge corrompu fait des Lois & de la Justice, en les faisant servir à ses intérêts.

PROTASE. s.f. La partie d'un Poëme dramatique, qui contient l'exposition du sujet de la Pièce.

PROTE. s.m. Terme d'Imprimerie. On appelle ainsi Celui qui, sous les ordres du maître, est chargé de la direction & de la conduite de tous les ouvrages, & de revoir & corriger les épreuves.

PROTECTEUR, TRICE. s. Défenseur, celui, celle qui protège. Dieu sera notre protecteur. Avec un tel protecteur qu'avons-nous à craindre? Nous avons un puissant protecteur. Il est le protecteur des pauvres. Le protecteur des affligés. Les Rois sont les protecteurs des Lois, des Canons. Les protecteurs de l'Église. Les protecteurs des Autels. La Sainte Vierge sera notre protectrice auprès de son Fils. Cette Princesse est sa protectrice. Parmi les Païens, Minerve étoit regardée comme la protectrice des Beaux Arts.

PROTECTEUR est aussi un titre. Le Roi a bien voulu prendre le titre de Protecteur de l'Académie Françoise. Les Protecteurs des Académies d'Arles, de Soissons & de Marseille, sont pris du corps de l'Académie Françoise. Protecteur de l'Académie de Peinture.

En parlant du Cardinal qui est chargé à Rome du soin des affaires consistoriales de France, on l'appelle Protecteur des affaires de France. Et de la même sorte on appelle Protecteur des affaires d'Espagne, & Protecteur des affaires de Portugal, Les Cardinaux chargés des affaires consistoriales de ces Royaumes.

Le même titre de Protecteur se donne aux Cardinaux qui sont particulièrement chargés du soin de protéger certains Ordres Religieux. Un tel Cardinal est le Protecteur des Dominicains. Il se donne pareillement en France aux Prélats & aux Magistrats qui sont chargés de protéger certaines Communautés ou Maisons Religieuses.

PROTECTION. s.f. Action de protéger. La protection de Dieu. La protection du Ciel. Louis XIII a mis la France sous la protection particulière de la Vierge. C'est une puissante protection que la sienne. Prendre la protection des opprimés, de l'innocence, &c. Il ne faut point donner de protection au crime. Accorder sa protection à quelqu'un.

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