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Page A494a
Je crois donc que le P.
Rapin
a parlé peu exactement, quand il a dit que: "La fin de la Tragédie
est d'aprendre aux hommes à ne pas craindre trop foiblement des
disgraces communes. — Assurément les disgrâces représentées
sur la scène ne sont pas ordinairement des disgrâces communes
et légères. Il devait dire, à ne pas craindre avec
trop de faiblesse des disgraces qui leur sont communes avec les
Grands, avec les Héros.
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3°. Quand commun signifie général,
unanime,
il peut se placer devant le substantif: d'une commune voix, et
non pas d'une voix commune. On dit la commune opinion, ou
l'opinion commune. On ne dit que, le bruit commun, même
en vers. Dans les aûtres acceptions, on peut le placer, en vers,
devant le substantif; encôre n'y fait-il pas toujours bien.
La sublime valeur, le zèle pour son
Roi
N'ont pu le garantir, au milieu de son
âge,
De la commune loi.
Rouss.
En prôse on dirait, de la loi commune.
Et pour le commun bien
Vous et moi ne négligeons rien.
Agesilas.
Cette inversion est dûre, même en poésie; il faut
dire, le bien commun. Ainsi, la commune patrie, le commun
peuple, comme dit Bossuet, ont quelque chose de dur et de sauvage.
On dit, la patrie commune: le peuple, tout seul et sans adition;
car le peuple commun serait encôre plus ridicule. — M. Targe
a dit tout récemment, le commun peuple: c'est un vrai anglicisme:
the
commun people. "De part et d'aûtre on se séduit
à
communs frais. La Rue. "Dans toutes les chôses extraordinaires,
et qui sortent des communes règles. La Bruy. Dites
à frais commun, des règles communes.
* 4°. On dit, je n'ai rien de commun avec
lui; ce que vous avec de commun avec moi, etc. etc. mais
on ne doit pas dire, comme l'a fait M. Gautier dans sa Réfutation
du Discours de J. J. Rousseau sur les Sciences, etc. "M. Rousseau
atribue à notre siècle des défauts et des vices qu'
il n'a point, ou qu'il a de commun avec les Nations qui
ne sont pas policées. Il fallait dire, qui lui sont communs avec,
etc. — La raison de la diférence entre ces phrâses, c'est
que dans