Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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   Rem. 1°. On dit d'un Oficier qui commande de bone grâce, qu'il a le commandement beau, on dit, au contraire, qu'il a le commandement rude, lorsqu'il commande d'un air impérieux et altier. — Avoir à son commandement, en sa disposition. "J'eus le lendemain six louis d'or à mon commandement. Mariv. — Avoir à commandement, avoir la faculté de faire une chôse quand on le veut: "La Mère (Guèpe) y pond un oeuf de mâle, et ensuite un de femelle. Il faut croire qu'elle a cela à commandement, puisqu'elle proportione la grandeur de la loge à la tâille du mâle ou de la femelle qui doit y naître. Pluche. "Il a la langue anglaise à commandement: il la parle comme sa langue naturelle.
   * 2°. Bossuet apèle les Commandans, des hommes de commandement; et La Touche aprouve cette locution, pour signifier un homme qui sait l'art de commander. D'aûtres, au contraire, apèlent les bons Domestiques des hommes de bon commandement; c. à. d. qui exécutent bien et volontiers ce qu'on leur commande: l'un n'est pas plus français que l'aûtre. L'Acad. ne met ni l'une ni l'aûtre de ces façons de parler.
   3°. COMMANDER, relativement aux persones, a deux sens, et diférens régimes, relatifs à ces deux diférens sens. Quand il signifie, être chef, conduire, il est actif et régit l'accusatif. "M. de Turenne commandoit l'Armée; M. d'Artagnan commandoit les Mousquetaires. — Vertot lui fait régir la prép. à: Pompée commandoit à un aûtre Corps. Retranchez à. — M. Belloi, dans Gaston et Baïard, lui done la prép. sur pour régime.
   Frère du Roi d'Espagne et neveu de mon Roi,
   Nemours, n'est-il pas fait pour commander sur moi.
C'est un faux régime. On dit bien avoir le commandement sur les troupes; sur quelqu'un: on ne dit pas, commander sur, etc. Un Homme de Lettres, qui sait parfaitement bien sa langue, croit qu'on peut le dire en vers, et qu'on le dit tous les jours en prôse.
   Quand commander signifie gouverner, ou ordoner, il régit le datif (la prép. à.) "Les Romains commandoient à plusieurs États: "C'est un Prince digne de commander à tout le monde. "On commanda aux Chevaux-légers de pousser les énemis. On dit aussi, en cette ocasion: on commande les

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