Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 86

[alt p. 60] APPELER se dit pareillement De toutes les choses dont le son sert de signe, pour faire qu'on se trouve en quelque lieu. Les cloches appellent à l'Église. La trompette appelle au combat. J'entends l'heure qui m'appelle.

APPELER se dit figurément De tout ce qui excite, qui oblige à se trouver en quelque endroit pour quelque chose que ce puisse être. J'irai où l'honneur m'appelle. La charité vous y appelle. Mes affaires m'appellent ailleurs.

APPELER se dit aussi Des inspirations que Dieu nous envoie, & des marques, soit extérieures, soit intérieures, par lesquelles il nous fait connoître quelle est sa volonté. Il ne faut pas résister quand Dieu nous appelle. Dieu appela saint Paul à l'Apostolat. Il a voulu appeler les Idolâtres, les Gentils à la Foi. Dieu l'appelle à l'état Ecclésiastique. Dieu ne vous veut point dans le monde, il vous appelle dans la solitude, dans un Monastère.

Il se dit aussi par extension Du penchant, de l'inclination que l'on a pour un état, pour une profession plutôt que pour une autre. Cet homme n'a aucune disposition pour la guerre, il n'étoit point appelé à ce métier-là.

APPELER signifie aussi, Citer, faire venir devant le Juge. On l'a fait appeler pour se voir condamner à payer une somme. Appeler quelqu'un en témoignage. Appeler en justice. Appeler en garantie. Le Juge a ordonné que les parties seroient appelées. Et dans une acception à peu près semblable, pour dire, qu'Une personne est morte, on dit, que Dieu l'a appelée à lui.

On dit, Appeler les lettres, pour dire, Épeler. Ce dernier est plus usité.

APPELER est aussi neutre, & signifie, Provoquer d'un Juge subalterne à un Juge supérieur, & porter devant lui une cause, comme ayant été mal jugée. Il appellera de cette Sentence. Il a appelé du Présidial au Parlement. Appeler comme de Juge incompétent.

On dit, Appeler comme d'abus, pour dire, Appeler à un Tribunal Laïque, d'un Jugement Ecclésiastique, qu'on prétend avoir été mal & abusivement rendu.

On dit figurément dans le discours familier, qu'On en appelle, Quand on ne consent pas à quelque chose, à quelque proposition. Vous me condamnez à cela, j'en appelle.

On dit aussi dans le style familier, en parlant d'Un homme revenu d'une grande maladie, qu'Il en a appelé.

APPELÉ, ÉE, participe Il s'emploie en parlant du Mystère de la Prédestination, suivant l'expression de l'Écriture. Beaucoup d'appelés, & peu d'élus.

APPELLATIF. adj. Terme de Grammaire. Il ne s'emploie que dans cette phrase, Nom appellatif, qui se dit D'un nom qui convient à toute une espèce. Homme, arbre, sont des noms appellatifs.

APPELLATION. s.f. Appel d'un Jugement. Il ne se dit guère que dans les Formules des Arrêts & des Sentences. La Cour a mis l'appellation au néant. La Sentence sera exécutée nonobstant opposition ou appellation quelconque.

On dit, Appellation des lettres, pour dire, L'action d'épeler.

APPENDICE. s.f. Supplément qui se joint à la fin d'un ouvrage avec lequel il a du rapport.

APPENDICE VERMICULAIRE ou VERMIFORME s.m. Terme d'Anatomie. On désigne par ce nom un petit intestin extrêmement grêle, qui se trouve sur le côté du fond du Cæcum.

Ce mot est feminin au pluriel. On dit, Les Appendices graisseuses du Colon.

APPENDRE. v.a. Pendre, attacher à une voûte, à des piliers, à une muraille. Il ne se dit guère que des choses que l'on offre, que l'on consacre dans une Église, dans un Temple, en signe de reconnoissance. Appendre une offrande à une Chapelle. Appendre des Étendards à la voûte d'une Église. C'est une coutume fort ancienne d'appendre dans les Temples les Enseignes prises sur les ennemis.

APPENDU, UE, participe .

APPENS Voyez GUET-APPENS.

APPENTIS. s.m. Bâtiment bas & petit, qui est appuyé contre un plus haut, & dont la couverture n'a qu'un égoût. Il a fait bâtir un petit appentis. Se mettre à l'abri de la pluie sous un appentis. Il faut faire là un appentis pour servir de remise.

APPESANTIR. v.a. Rendre plus pesant, moins propre pour le mouvement, pour l'action. L'âge, la vieillesse, l'oisiveté, la fainéantise, appesantit les corps. Sa dernière maladie l'a beaucoup appesanti.

Il se dit figurément, en parlant des fonctions de l'esprit. L'âge ne lui a point encore appesanti l'esprit.

Il se dit encore figurément, en parlant de la colère de Dieu, des châtimens qu'il envoie aux pécheurs, aux peuples: Et ainsi on dit, que Dieu a appesanti sa main, a appesanti son bras sur ce peuple.

Il est aussi réciproque, & signifie, Devenir plus pesant. Le corps s'appesantit par l'oisiveté, & par un trop long repos.

On dit d'Un Peintre, d'un Chirurgien, &c. que Sa main s'appesantit, commence à s'appesantir, pour dire, qu'Il a la main moins légère, moins propre pour son travail. Et on dit, que Les yeux, les paupières commencent à s'appesantir, pour dire, Que l'envie de dormir commence à prendre, & fait fermer les yeux.

APPESANTIR se dit aussi figurément dans le réciproque, soit en parlant des fonctions de l'esprit humain, soit en parlant des effets de la colère de Dieu. Son esprit baisse & s'appesantie de jour en jour. La main de Dieu s'est appesantie sur ces peuples-là.

APPESANTI, IE, participe .

APPESANTISSEMENT. s.m. L'état d'une personne appesantie, soit de corps, soit d'esprit, par l'âge, par la maladie, par le sommeil, &c. Il est dans un grand appesantissement. Appesantissement d'esprit.

APPÉTENCE. s.f. Action d'appéter. Il n'a guère d'usage qu'en matière de Physique.

APPÉTER. v.a. Il n'a d'usage que dans les matières de Physique, & l'E de la seconde syllabe se prononce fermé. Desirer par instinct, par inclination naturelle, indépendamment de la raison. L'estomac appéte les viandes. La femelle appéte le mâle.

APPÉTÉ, ÉE, participe .

APPÉTISSANT, ANTE. adj. Qui donne de l'appétit, qui excite l'appétit. Viande appétissante. Cela n'est guère appétissant.

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