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Page C827a
l'
e.]
Vogue
est, au propre, un terme de Marine. Moûvement d'une
galère, ou aûtre bâtiment semblable, causé par
la force des rames: "Vogue lente, faible, ou, pressée
et forte. = Au Fig. Crédit, réputation. "Avoir la
vogue; être en vogue. "Cela l'a mis en vogue.
C'est souvent du hasard que nait l'opinion;
Et c'est l'opinion qui fait toujours la
vogue.
La Fontaine.
"MAIMBOURG eut d'abord trop de vogue, on l'a trop négligé
ensuite. Il y a encore quelques unes de ses histoires qu'on lit avec plaisir.
Volt.
Comme on dit, pâsser de mode, l'Ab. Sabatier a cru
pouvoir dire pâsser de vogue. "Des bagatelles qui pâssent
bientôt de vogue. Trois Siècles. Je ne crois pas cette
expression reçue.
Mode, Vogue, (synon.) La mode est
un usage régnant et passager, introduit dans la société
par le goût, la fantaisie, le caprice. La vogue est un
concours, excité par la réputation, l'estime, et par
préférence aux aûtres objets du même genre. Une
marchandise est à la mode: on en fait un grand usage. Un
tel Marchand, qui la vend, a la vogue: on y court de toutes
parts. On prend la coifure, le ton et jusqu'au remède, qui est
à
la mode: on prend le Médecin, l'Ouvrière, qui a la
vogue. On suit la mode: la vogue entraîne, etc.
Extr. des Synon. Fr. de M. l'Ab. Roubaud.
VOGUER
VOGUER, v. n. [Voghé: 2eé
fermé.] Être poussé sur l'eau à force de rames.
"Les galères començaient à voguer. = On le
dit quelquefois des vaisseaux, qui vont à force de voiles. "Ils
voguaient
en pleine mer. = Ramer. "Ces forçats voguent bien ou
mal. Voy. GALèRE.
VOGUEUR
VOGUEUR, s. m. [Vo-gheur.] Rameur. "Il
avait de bons vogueurs. — Rameur est plus usité.
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VOICI
VOICI, VOILâ, prép.
Le premier sert à montrer, à désigner un objet plus
proche; et le second un objet plus éloigné "Voici
mon livre, voilà le vôtre. — Ils se disent aussi des
chôses qui ne s'aperçoivent pas par les sens; et alors voici
se dit de ce qu'on va dire; et voilà de ce qu'on vient
de dire. "Voilà ce qu'on objecte: voici ce qu'on
peut répondre. Ils régissent ordinairement l'acusatif, et
quelquefois le génitif: "Voilà de mes gens: en
voici bien d'une aûtre. On sous-entend aventûre.
st. famil. = 1°. Les [C827b} pronoms personels doivent précéder
ces prépositions et non pas les suivre. On ne dit point, voici
moi, voici lui; mais on dit: me voici, le voilà.
= 2°. Précédés de l'article le, la,
les,
ils doivent être suivis de qui, pronom relatif, indéclinable,
et non pas de la conjonction que. On n'emploie cette conjonction
que quand voici et voilà sont employés sans
article. Ainsi l'on dira: le voici qui vient; et voici qu'il
vient: le voilà qui arrive, et voilà qu'il
arrive. "Le voilà qui se jette, ou voilà qu'il
se jette. "Le voilà qui se jette aux pieds d'Hégésipe.
Télém.
= 3°. Aûtrefois on faisait régir à voici
et à voilà l'infinitif sans préposition. "Voici
venir ma soeur Corn. "Voilà savoir faire un digne
usage de ses richesses. Roll. On dirait aujourd'hui: voici ma
soeur, qui vient: c'est là savoir faire, etc. M.
l'Ab. Monnier a encôre dit, tout récemment: voici
venir Fuscus Aristius, mon ami. Traduct. d'Horace. = 4°.
On met aussi le que entre des noms, et voici ou voilà.
"Monsieur que voici; Madame
que voilà. = Celui-ci
régit quelquefois la prép.
de: "Déesse curieuse
et inquiéte, voilà toujours
de vos soupçons.
Mde Dacier, Iliade. = 5°.
Voilà ne modifie point
les verbes, sans être suivi de que: "Allez, enseignez, baptisez;
et voilà je suis avec vous, jusqu'à la fin
du monde. Bossuet. On en trouve mille exemples dans les anciènes
traductions de la Bible; et l'éloquent Saurin le dit toujours
ainsi. L'on dit aujourd'hui:
voilà que je
suis, etc.
= 6°. Voilà est quelquefois précédé
d'un ou de plusieurs infinitifs: "Abaisser l'orgueuil, soulager
les malheureux, protéger l'inoncence et punir le
crime, voilà leurs destins.
Jér. Dél.
Les infinitifs tiènent lieu de nominatif, et voilà
de verbe. C'est comme si l'on disait: ce sont là leurs
destins. Voy. NOMINATIF, IV. n°. 2°. = 7°.
Nous
y voici, c. à. d. voici ce que j'avais prévu que vous
diriez.
Comme te voilà fait! je t'
ai vu si joli.
Ah! vraiment nous y voici,
Repris l'ours à sa manière.
Comme me voilà fait! comme
doit être un ours.
La Font.
= 8°. Voici et voilà sont quelquefois redoublés.
Voici, voici le tems, où, libres
de contrainte,
Nos voix peuvent pour lui signaler leurs
accens.
Rouss.
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