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Page C760b
Vous allez donc en cornets de papier,
Enveloper le poivre ainsi que Pelletier,
Et faire un foible homage à la
typomanie.
TYRAN
TYRAN, s. m. TYRANNIE, s.
f. TYRANNIQUE, adj. TYRANNIQUEMENT,
adv. TYRANNISER, v. act. ou TYRANIE,
TYRANIQUE,
etc. avec une seule n. [Tiran,
ranie, nike,
nikeman, nizé: 4ee muet au 2d, 3e
et 4e. é fer. au dern.] Tyran, 1°.
Qui a usurpé la puissance souveraine. = 2°. Prince légitime,
qui gouverne avec cruauté et avec injustice. = 3°. Particulier
qui abuse de son autorité contre le droit et la raison; ou, qui,
dans la compagnie où il est, s'atribue plus d'autorité
qu'il ne lui apartient; ou qui exerce durement son autorité dans
sa famille, ou dans la société.
Oui, nous verrons bientôt de petits
conquérans,
Du Parnasse François audacieux
tyrans,
De leurs maitres fameux proscrire les merveilles
Et leur orgueil briser le sceptre des Corneilles.
Le Franc. 1739.
* Balzac avait employé et inventé même tyrane:
l'usage l'a rejeté. = Tyranie a tous les sens de tyran.
La
tyranie d'un Prince, d'un Gouvernement. "Gémir sous
la tyranie. Exercer la tyranie. = Figurément.
"La tyranie de la coutume, de la mode, des passions.
= Tyranique, qui tient de la tyranie. — Il ne se dit régulièrement
que des chôses: action, ordre, gouvernement tyranique. "Tant
l'amour déréglé est aveugle et tyranique dans
un coeur qui n'a pas la force de s'en rendre le maitre. Maimb.
* Voltaire dit du Cardinal de Richelieu, qu'il était ambitieux
et tyrannique. Hist. du Parlement de Paris.
Ce Fierenfat est par trop tyrannique.
Enfant Prodigue.
Je ne crois pas qu'on le dise des persones. = Tyraniquement,
d'une manière tyranique. "Gouverner tyraniquement. = Tyraniser,
traiter tyraniquement. "Prince, Gouverneur, Magistrat, Seigneur, père,
mère qui tyranise les peuples, ses vassaux, ses
enfans. "Les passions tyranisent l'âme.
On m'a, pour le choisir, presque
tyrannysée,
Et mon ame jamais n'y fut moins disposée.
PIRON. Métrom.
TYRSE
TYRSE. Voy. TIRSE.
UBERTÉ
*UBERTÉ, s. f. Abondance. Pur latinisme.
Un jeune Orateur, amateur du néologisme et des synonymes, craignant
avec raison que ce mot ne fût pas entendu de tout le monde, y a acolé
le mot abondance, qui a le même sens. C'est joindre le pléonasme
à l'afectation du néologisme.
UCE
UCE; pénultième brève:
puce, aumuce, etc.
UCHE
UCHE; finale, dont la pénult. est
longue dans bûche, embûche, on débûche;
mais elle devient brève dans bucher, débucher,
etc.
UE
UE, diphtongue, ne se trouve que dans écuelle,
où elle est aussi brève que peut l'être une vraie
diphtongue. = Dans cueil, cercueil, cueillir, recueil,
orgueil, et leurs dérivés, elle a le son d'eu,
contre l'analogie. Il serait convenable d'ajouter un u aprês
l'e, et d'écrire acueuil, cercueuil, orgueuil,
etc. Ue, dissyllabe, a la pénultième toujours longue:
{C761b~} il convient de mettre un accent circonflexe sur l'u: vûe,
tortûe, cohûe, je distribûe, etc.
UGE
UGE: la pénult. est douteuse: déluge,
réfuge, juge, ils jugent; mais elle est brève
devant la syllabe masculine; juger, réfugier.
ULCÉRATION
ULCÉRATION, s. f. ULCèRE,
s. m. ULCÉRER, v. act. [Ulcéra-cion,
cère, céré; 2e é
fer. au 1er et au 3e: è moy. et long
au 2d, 3e e muet au 2d, é fer. au dern.]
Ulcère, ouvertûre dans les chairs ou dans quelques
autres parties du corps, causée par la corrosion des humeurs âcres
et malignes. "Il a un ulcère à la jambe, au poumon,
à la vessie, au fondement. "Cette plaie a dégénéré
en ulcère. = On le faisait autrefois féminin,
et quelques-uns lui donent encôre ce genre; mais ce ne devrait pas
être des Médecins. "Ces ulcères ne furent point
si rébelles que les premières. M.... à A....
en P.... Il falait dire, que les premiers. Le P. Charlevoix,
ou son Imprimeur, a dit aussi une ulcère. Voy. FRAPPER.
"Des ulcères aux jambes si dangereuses, qu'on fut
obligé de faire à plusieurs l'amputation des doigts des
pieds ou des jambes. Anon. Dites, si dangereux. = Ulcérer,
causer un ulcère. "Des humeurs malignes lui ont ulcéré
les jambes. "Le poison ulcère les intestins. = Figurément
Causer de la haine. "Je ne sais qui l'a ulcéré contre
moi. "Ce faux raport l'a fort ulcéré. = Conscience
ulcérée, chargée de crimes: coeur ulcéré,
qui garde du ressentiment.
ULTÉRIEUR
ULTÉRIEUR, EURE, adj.
[Ulté-ri-eur, eure; 2e é
fer.] Qui est au-delà, comme citérieur signifie, qui
est au deçà. "La Calabre Ultérieure est plus
prês de la Sicile que la Calabre Citérieure. = Qui
vient aprês, en parlant des demandes, des propositions qu'on fait
dans une négociation.
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ULTRAMONTAIN
ULTRAMONTAIN, AINE, adj.
et subst. [Ultramon-tein, tène, 3e lon.
4e è moy. au 2d.] Qui est situé au delà
des monts: on entend par là les Alpes. C'est un terme relatif:
nous sommes ultramontains, par raport aux Italiens; et ils le sont
par raport à nous. "Pays, Auteur ultramontain. Les Ultramontains;
principes ultramontains: maximes ultramontaines. = Il est
à remarquer qu'il ne se dit guère (par raport à nous)
que quand nous parlons de ceux d'entre les Italiens qui ont écrit
sur la Puissance Êclésiastique. Académie.
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