Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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mais que ce ne pouvait être une faute de le conserver. — Restaut fait sur cela une réflexion, qui n'est pas à dédaigner: "Si on admet pour règle, dit-il, de former le pluriel des noms en ant ou ent par la simple addition d'une s, il s'en suit nécessairement qu'il suffit de retrancher cette s pour avoir le singulier; et alors un étranger reconoîtra aisément que les pluriels romans et diamans viennent de roman et diamant: mais si l' on écrit sans distinction romans et diamants, il croira qu'on doit écrire au singulier diaman sans t comme roman. HARDUIN. = III. Il est des mots, où le t final se prononce toujours, même dans la conversation comme, est, fait, dont, mot, pot, comme aussi dans les prépositions, sur-tout si elles sont monosyllabes, et dans les adjectifs, quand ils précèdent leur substantif:fort épais, tant et plus, puissant homme, charmant enfant, etc. prononcez, for-tépè, tan--téplu, puissan-tome, charman-tanfan, etc. = Il est assez d'usage de prononcer aussi le t final dans les 3es persones du pluriel des verbes, quand leur dernière syllabe n'a pas le son de l'e muet: ils sont à Rome; elles étaient à table, etc. au lieu qu'on peut prononcer, ils donent à manger, comme s'il y avoit, done à manger. Rest. = IV. Quand le t final est précédé d'une aûtre consone, c'est avec cette consone que se lie la voyèle suivante; et non pas avec le t: ainsi dans respect-humain, suspect à son maître, éfort étonant, prononcez, respè--kumein, suspè-ka son maître, éfo-rétonan; et non pas respè-tumein, etc. = Exceptez de cette règle l'n, quand elle précède le t final: charmant, serment, vint, dont: mais ce n'est pas là proprement une exception, parce que dans les voyèles nazales, l' n n'est pas une consone: elle forme un son simple avec la voyèle précédente. Voy. N. = V. Le t ne se redouble point 1°. aprês l'é fermé, ni aprês l'i, ni guère aprês l' u: établir, détourner, rétif, citron, brutal, discuter, , lutin, etc. — 2°. Aprês les syllabes, où se trouve une des deux liquides l ou r: flater, floter, clotûre, pratique, grotesque, protester, etc. — 3°. Aprês les syllabes do, re, la, ma: doter, retour, retenir, latitude, maternel, etc. — Ailleurs on le redouble assez ordinairement: attaquer, combattre, attester,

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