Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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ils comencent à parler français, substitûent l'un à l'autre et prononcent diable, doner, dernier, comme s'ils étaient écrits, tiable, toné, ternié. = Le son du t français est le même que celui du t allemand dans tinten, de l'anglais dans temple, de l'italien dans tuono, de l'espagnol dans timido. = I. Le t devant l'i suivi d'une voyelle prend ordinairement le son qu' a le c devant l'e et l'i: ainsi partial, essentiel, ambition, se prononcent comme s'ils étaient écrits parcial, essenciel, ambicion. — Exceptez 1°. Les mots terminés en ie ou en , comme modestie, pitié, qu'on prononce modès--ti-e, pi-tié. Encore la règle n'est-elle pas universelle pour les premiers; car dans Dalmatie, Galatie, Aristocratie, Démocratie, primatie, prophétie, minutie, le t a le son du c. = Exceptez aussi 2°. tien, tienne, chrétien, christianisme et quelques mots terminés en tion, comme mixtion, Bastion, suggestion, question et ses dérivés. = Exceptez 3°. la diphtongue tien, quand elle n'a pas le son d'an : entretien, soutien, il contient, etc. Les noms propres en tien rentrent dans la règle:Domitien, Dioclétien, etc. pron. Domicien, etc. = Exceptez 4°. les tems des verbes en tions ou en tiez, nous battions, vous étiez, où t a son propre son et non le son du c ou de l' s. = II. Le t n'a jamais le son du c ni au comencement, ni à la fin des mots. = Il ne se prononce point quand il est final, si le mot suivant comence par une consone ou une h aspirée: mais si ce mot comence par une voyèle ou une h muette, on prononce le t dans le discours soutenu, et dans les vers. Dans la prôse comune et dans le discours familier, on ne le prononce pas. Ainsi dans ces phrâses: il vient aprês vous: il parait un géant auprês de lui, ce serait une afectation pédantesque de lier le t avec aprês et auprês et de dire, vien-taprês, géan-toprê, mais on dit, vien aprê, géan oprê. = Ce t final ne se prononce jamais dans et conjonction, ni dans les pluriels des mots, qui ont un t final, esprits, magistrats, accidents. = Plusieurs le retranchent~ même au pluriel des noms terminés en ant ou ent: amans, accens, tourmens, deux cens hommes, etc. M. de la Harpe interrogé si c'était une faûte de le mettre devant l's, a répondu que l'usage a prévalu de le retrancher,

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