Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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"Est-ce là la récompense de tant de sueurs et de travaux? "Parcourez en esprit tous les lieux, que cet Apôtre a arrosé de ses sueurs. = On dit, en ce sens, figurément, à la sueur de son corps, ou de son front, ou, de son visage. Mais cette locution est familière et même un peu triviale: elle parait peu digne d'entrer dans un Poème, même en prôse. "Voilà ce qui cause les révoltes; et non pas le pain, qu'on laisse manger en paix au Laboureur, aprês qu'il l'a gâgné à la sueur de son visage. TÉLÉM. "Je préfèrerois d'être dans le monde le jardinier d'un fermier, qui ne gâgneroit sa vie qu'à la sueur de son front, à régner ici sur toutes les Ombres. Madame. Dacier, Odyssée.

SUFFIRE


SUFFIRE, ou, SUFIRE, v. n. SUFISAMMENT, adv. SUFISANCE, s. f. SUFISANT, ANTE, adj. [Sufîre, fizaman, zance, zan, zante: 2e lon. au 1er, 3e lon. aux 3 dern.] Sufire: je sufis, nous sufisons; je sufisois, ou sufisais; je sufis; j'ai sufi; je sufirai, je sufirois ou sufirais; que je sufise; sufisant. = M. l'Ab. De Fontenai, d'aprês plusieurs Gramairiens et plusieurs Dictionaires, prétend que le verbe suffire fait à l'imparfait du subjonctif, que je suffisse, que tu suffisses; qu'il suffit; et reprend un Auteur, qui avait dit, qu'il suffisit. Celui--ci est bien mauvais sans doute, mais l'aûtre à la 3e persone apartient plus au présent qu'à l' imparfait, et aux deux premières persones, il a l'air bien sauvage, parce qu'il est bien peu usité. Je pense qu'il faut éviter de s'en servir, et dire plutôt, que je pusse, tu pusses, il pût sufire, ou bien qu'il fût sufisant pour, etc. — L'Acad. ne met au subjonctif que, je suffise; soit qu' elle pense qu'il doit servir pour le présent et l'imparfait, soit qu'elle croie que ce verbe n'a point d'imparfait du subjonctif. = Sufire se dit de ce qui peut fournir et satisfaire aux besoins. Il se dit des chôses et des persones. Il régit à ou pour devant les noms et les verbes. "Peu de bien sufit au sage. "Cent écus sufisent pour ma subsistance. "Il est trop acablé d'afaires: il ne peut pas sufire à toutes; à les traiter, à les terminer toutes. "Elle sufisait à me tourmenter, ou pour me tourmenter. "Cette somme ne sufit pas pour payer toutes les dettes. "Se sufire à soi-même: "Pour s'atirer l'atention et l'homage des peuples, la

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