RECHERCHE | Accueil | Aide-Mémoire | GEHLF | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page C617b
èstupeur.] Terme de Médecine. Engourdissement, assoupissement, diminution de sentiment et de moûvement. = Quelques Auteurs l'ont employé récemment au figuré: "Ce qui a suivi sa mort (de Voltaire.) a laissé les esprits dans une stupeur, qui aproche de l' oubli. Linguet. "Ce peuple dégradé, (les Turcs) qui ne fait que pâsser et revenir sans cesse des convulsions de la révolte à la stupeur de l'esclavage. L'Ab. Boulogne.
STUPIDE
STUPIDE, adj. STUPIDEMENT,
adv. [Stupide, deman: 3e e muet; et non
pas èstupide, etc.] Stupide, hébété,
d'un esprit lourd et pesant. "Il est si stupide: esprit stupide:
indolence, insensibilité stupide. = S. m. C'est un
vrai, un franc stupide. "Il est faux qu'on devienne stupide
dès qu'on cesse d'être passioné; car, au contraire,
une passion violente rend l'homme stupide sur tous les autres objets.
Voltaire.
= Stupidement, d'une manière stupide. "Il répond
toujours stupidement.
STYLE
STYLE, ou STILE, s. m. [Le
2d comence à prendre; mais la plupart tiènent bon
pour le 1er.] 1°. Sorte de poinçon, dont les Anciens
se servaient pour écrire sur des tablettes de cire. = Delâ,
2°. on a apelé style la manière de composer, d'
écrire. "Style sublime, noble, ou bâs, rampant,
etc.
"Style historique, dogmatique, familier, burlesque,
etc. etc.
"Mézerai plus hardi qu'exact est inégal dans son
style. VOLT. "Style de l'Écritûre, du Palais,
etc.
= Delà 3°. La manière de procéder en Justice.
"Le style du Parlement, du Conseil, de la Chancellerie,
etc.
= Delà 4°. dans le fig. famil. la manière d'agir,
de parler. "Il peut bien avoir fait telle chôse, avoir dit cette
impertinence: c'est là son style. Il faudra bien qu'il
change
de style, de conduite, de manières.
Ce langage à comprendre est assez
dificile,
Madame, et vous parliez tantôt d'
un
autre style.
MOL.
Je vois bien qu'elle boude, et je conois son style.
Oh bien! Moi, les boudeurs sont mon aversion.
Le Méchant.
= 5°. L'aiguille d'un cadran solaire.
REM. Voltaire se plaignait à l'Ab. d'Olivet
que la Langue s'altérait tous les jours, et que le style
se corrompait bien davantage. On prodigue, disait-il, les images et les
tours de la Poésie en Physique: on parle d'Anatomie en style
ampoulé: on se pique d'employer {C618a~} des expressions, qui
étonent, parce qu'elles ne conviennent point aux pensées.
Boileau,
il est vrai, a dit après Horace:
Heureux, qui, dans ses vers, sait, d'une
voix légère,
Pâsser du grave au doux, du plaisant
au sévère.
Mais il n'a pas prétendu qu'on mélangeât tous
les styles, ni qu'on prodiguât les grands mots dans les afaires
les plus minces. Les Pièces de Campistron sont faiblement écrites;
mais au moins le langage est assez pur; et après lui, on a tellement
négligé la Langue dans les pièces de Théâtre,
qu'on a fini par écrire d'un style entièrement barbâre.
= Il dit âilleurs, que la profusion des mots est le grand vice
du style de presque tous nos Philosophes modernes. Le Système
de la Natûre en est un grand exemple, ajoute-t-il. Il y a dans
ce Livre confus, quatre fois trop de paroles; et c'est en partie
pour cette raison qu'il est si confus. Quest. Encycl. C'est aussi
le défaut du sujet. Quand les paroles y seraient épargnées,
il ne laisserait pas d'être obscur et inintelligible. "Le style
de M. Bossuet, admirable par la force et le sublime, qui sont son
caractère, est peu correct, et quelque--fois dur, embarrassé,
forcé. L'Ab. Trublet.
STYLET
STYLET, ou STILET,
s. m. Poignard, dont la lame est ordinairement triangulaire. "Il fut assassiné
à coups de stilet.
STYLER
STYLER, ou STILER,
v. act. Former, dresser. "On l'a stilé à cela. =
Il n'est que du style familier. Bossuet dit des Réformateurs,
qu'ils étaient peu stylés à enseigner précisément
(avec précision) ce qu'il fallait croire. = On dirait plutôt
aujourd'hui dans un ouvrage sérieux, formés ou dressés.
STYX
STYX, s. m. Fleuve des Enfers poétiques.
Tu vois et le Cocyte et le styx odieux,
Le styx, que sans éfroi jamais
un Dieu n'ateste.
Le Franc.
SUAIRE
SUAIRE, s. m. [Su-ère: 2eè
moy. et long; 3e e muet.] Linceul, dans lequel
on ensevelit un mort. = Saint Suaire se dit des linges, que l'on
croit avoir servi à ensevelir Notre-Seigneur. = C'est aussi une
petite représentation en peintûre du Saint Suaire.
SUANT
SUANT, ANTE, adj. Qui sûe.
"Il est tout suant. "Avoir la peau suante, les mains suantes.
Voy. SUER.
SUâVE
SUâVE, adj. SUAVITÉ,
s. f. [2e lon. au 1er.] {C618b~} L'adjectif ne se
dit que des odeurs. "Odeur, parfum suâve, doux, agréable.
= Le substantif se dit des ouvrages de Peintûre et de Musique. Douceur,
agrément. = On le dit aussi des moeurs, des odeurs;
et en termes de Spiritualité, des douceurs, des consolations
dans l'oraison. Dans ce dernier emploi on s'en sert au pluriel.
SUBALTERNE
SUBALTERNE, adj. et subst. *SUBALTERNITÉ,
s. f. [3e ê ouv. dern. e muet au 1eré
fer. au 2d.] Subalterne, qui est subordoné à quelqu'
un; Juge, Juridiction, Justice subalterne. "Oficier
subalterne.
C'est un fat subalterne, il est
né trop timide,
On ne va point au grand, si l'on n'est
intrépide.
Le Méchant.
= S. m. Les Subalternes. "Les subalternes, témoins
de tout l'intérieur d'une Cour, savent des choses, que les chefs
de parti ignorent, ou ne font que soupçoner. Volt. = Subalternité,
est un mot de Mde de Sévigné. "Il s'ennuye dans la
subalternité. — Il parait que ce mot serait utile.
SUBDÉLÉGATION
SUBDÉLÉGATION, s. f. SUBDÉLÉGUÉ,
s. m. SUBDÉLÉGUER, v. act. [Subdéléga--cion,
ghé,
ghé.
2e et 3e é fer. 4e é
aussi fer. aux 2 dern.] Subdéléguer, c'est comettre
avec pouvoir d'agir, de négocier. Subdélégation
est l'action de subdéléguer; la comission que done
celui, qui subdélègue. = Subdélégué
se dit sur tout de ceux que les Intendans subdélèguent. "Les
Intendans des Provinces ont des subdélégués
dans les principales villes de leur Intendance.
Next page
SUBDIVISER
SUBDIVISER, v. act. SUBDIVISION,
s. f. [Subdivizé, zion: = Suivant La Touche,
Richelet,
l'
Acad. Trév. c'est ainsi qu'il faut dire; et
non pas sous-diviser, Sous-division, comme disent plusieurs.]
Ils se disent d'un discours, dont on divise les diférentes parties.
Subdiviser,
c'est donc diviser en plusieurs parties, une partie d'un discours déjà
divisé. Subdivisions sont les divisions de chaque
partie d'un discours, déjà divisé en deux ou en plusieurs
parties. Anciènement on divisait les Sermons en trois points; et
chaque point en trois subdivisions. On apelait ces Discours un jeu
de quilles, et l'exorde était la boule. L'excês est blâmable
en ce genre. "Tant de divisions et de subdivisions embrouillent
un Discours, plutôt qu'ils ne l'éclaircissent.
Copyright © 2003 GEHLF, École normale
supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université
de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.