RECHERCHE | Accueil | Aide-Mémoire | GEHLF | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page A208b
Rem. Quand il se dit seul des femmes et des filles, il se prend
en mauvaise part. "Cette femme a eu plusieurs aventûres: "Cette
fille est sujette aux aventûres. — Voy. Évènement.
2°. Hasard. "C'est grande aventûre,
si je n'en viens pas à bout. En ce sens, l'emploi de ce mot est
borné.
À~ l'aventûre, adv. Errer à
l'aventûre, faire toutes chôses à l'aventûre,
sans dessein, sans réflexion, sans règle.
L'art de se rendre heureux ne s'apprend
point d'un maître,
Habile seulement à ne se point connaître,
Qui, mettant de sang froid la prudence à
l'écart,
Veut vivre à l'aventûre
& mourir au hasard.
Par aventûre et d'aventûre.
Peut-être, ou par hasard. Le 1er est un peu vieux; le
2d l'est encôre davantage. Corn. L. T. L'Acad.
les admet l'un et l'autre pour le style familier. "Un jour ses yeux s'
étoient attachés par aventûre sur le bouquet
de Verglan. Marm.
Le chêne un jour dit au roseau:
Vous avez bien sujet d'acuser la natûre.
Le moindre vent, qui d'aventûre
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête,
&c. La
Font.
On appelle mal d'aventûre, un mal qui vient ordinairement
au bout des doigts, avec inflammation et abscès. — Diseur de
bonne aventûre. Bohème et autre prétendu devin.
Un fils qu'il aima trop, jusques à
consulter
Sur le sort de sa genitûre
Les diseurs de bonne aventûre.
La Font.
On dit proverbialement: pousser l'aventûre jusqu'au bout;
achever avec courage ce qu'on a comencé, entrepris. C'est une
allusion aux Preux Chevaliers.
AVENTURÉ
AVENTURÉ, ÉE,
adj. [2e longue, 4e é fer. long au
2d.] Hasardé, dit au hasard, ou mis au hasard. "Cette nouvelle est
bien aventurée, cette afaire est extrêmement aventurée.
— Rousseau parlant de l'architecture des Romains, formée
sur celle des Grecs, dit:
Elle sut même enchérir sur
leurs grâces,
Mais ce ne fut qu'en marchant sur leurs
traces;
Et sans risquer ses pas aventurés,
Dans des sentiers de leur route égarés.
Next page
AVENTURER
AVENTURER, v. act. [Avanturé, 2e
lon. 4e é fer.] Hasarder, mettre à l'aventûre.
Il faut aventurer quelque chôse; mais aventurer tout
son bien, c'est une grande imprudence. — On dit aussi, s'aventurer,
ou seul; il ne faut pas tant s'aventurer, ou avec la prép.
à et l'infinitif: "Jean s'aventura pour lors à
se mettre en campagne. Hist. d'Angl.
Copyright © 2003 GEHLF, École normale
supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université
de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.