Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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qu'il faut dire.] Plante, dont la racine est d'un grand usage en Médecine dans les tisanes, pour adoucir les humeurs âcres. Le suc de cette plante se prépare soit en noir, soit en blanc, et s'apèle Jus de réglisse.

RÉGNANT


RÉGNANT, ANTE, adj. RèGNE, s. m. RÉGNER, v. n. RÉGNICOLE, s. m. et f. [1reé fer. excepté au 3e où il est moyen, aussi bien que dans les tems des verbes où il est devant un e muet: il règne, règnera etc. = On mouille le g, hors au dern. où on le prononce durement, dit l'Acad. Dans le Rich. Port. on exprime ce son par reguenicole. Si cet usage est sûr et constant, c'est une grande bisarrerie.] Règne, gouvernement, administration d'un Royaume. Il se dit du Roi et non pas du Royaume. "Sous le règne glorieux de Louis le grand. = Par extension, on le dit des Princes souverains, quoiqu'ils n'aient pas le titre de Roi.
   Nous vivons sous un règne et sommes dans un tems,
   Où, par la violence, on fait mal ses afaires.
       Mol.
= On apèle règne la tiare du Pape et les courones suspendûes sur le Maitre-autel d'une Église. La tiare s'apèle aussi trirègne.
   Rem. Règne a raport au tems, et Royaume au lieu. Rousseau met l'un pour l'aûtre. Il dit du Turc.
   Et paisible tyran de la Grèce abatûe
   Partage, à notre vûe,
   La plus belle moitié du règne des Césars.
L'empire des Césars était le mot propre: mais la mesûre du vers ne permettait pas de le dire. = Règne ne se dit point au pluriel, en parlant du même Prince, quoiqu'il règne sur plusieurs Royaumes. "Albert II mourut la seconde année de ses règnes. Hist. d'Allem. "Le peu de durée de ses règnes ne lui permit pas de répondre à ce qu' on atendoit de lui. ibid. Albert était Empereur et Roi de Hongrie et de Bohème: c'est ce qui a fait dire à l'Auteur (Le P. Barre.) ses règnes au pluriel. Mais cette raison n'est pas bonne; car, quoiqu'il régnât en trois endroits, ce n'était qu'un règne, et le singulier valait mieux là que le pluriel. Ce nombre n'est bon que quand on parle de plusieurs Princes, qui ont régné successivement: "Ces abus continuèrent pendant trois règnes consécutifs. = Du règne de, pour du tems de, en parlant d'un particulier, ne peut se dire qu'en badinant.

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