Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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AFFAIRÉ, ÉE. adj. Qui a bien des affaires. Il est si affairé, qu'il n'a pas une heure à lui. Il fait l'affairé. Avoir toujours l'air affairé. Il est familier.

AFFAISSEMENT. s. m. État de ce qui est affaissé. L'affaissement des terres. J'ai trouvé ce malade dans un grand affaissement. L'affaissement de l'esprit est quelquefois l'effet l'un long chagrin.

AFFAISSER. v. a. Faire que des choses qui sont l'une sur l'autre, s'abaissent, se foulent, et tiennent moins d'espace en hauteur. Les pluies affaissent les terres.

Il signifie également, Faire ployer, faire courber sous le faix. Une trop grande charge de blé a affaissé le plancher de ce grenier.

Il s'emploie aussi figurément. Le grand âge n'a point affaissé son esprit. La douleur affaisse trop son âme.

Il est souvent pronominal dans les deux acceptions. Un terrain qui s'affaisse. Les terres rapportées sont sujettes à s'affaisser. Ce monceau de foin s'est affaissé de tant de pieds. Un plancher qui s'affaisse, qui commence à s'affaisser. Fig., Un esprit qui s'affaisse.

Il se dit, figurément, D'un vieillard qui se courbe. Il s'affaisse, il commence à s'affaisser sous le poids des années.

AFFAISSÉ, ÉE. participe

AFFAITER. v. a. T. de Fauconnerie. Apprivoiser un oiseau de proie.

AFFAITÉ, ÉE. participe

AFFALER. v. a. T. de Marine. Abaisser, descendre; ou plus exactement, Manier, soulager un cordage pour l'aider à courir dans sa poulie ou dans son conduit, et à descendre plus facilement. Affaler une manoeuvre.

Il se dit aussi Du vent qui pousse un bâtiment vers la côte et le met en danger d'échouer. Le vent nous avait affalés sur la côte, nous avait affalés.

Il s'emploie, dans ce dernier sens, avec le pronom personnel. Le navire va s'affaler, s'il ne change pas de manoeuvre.

Il signifie aussi, avec le pronom personnel, Se laisser glisser le long d'un cordage, etc., pour descendre plus vite. Ce matelot s'est affalé le long de tel cordage.

AFFALÉ, ÉE. participe Le navire est affalé, Il est arrêté sur la côte par le défaut de vent ou par les courants.

AFFAMER. v. a. Ôter, retrancher les vivres, causer la faim. Affamer une ville, une place, une province, tout un pays. Vous ne faites que l'affamer en lui donnant si peu à manger.

Fig. et fam., Il affame toute une table, se dit D'un grand mangeur.

AFFAMÉ, ÉE. participe Un homme affamé. Un loup affamé. On dit quelquefois substantivement, dans le langage familier, C'est un affamé; il mange comme un affamé.

Prov. et fig., Ventre affamé n'a point d'oreilles, Un homme qui a faim n'écoute guère ce qu'on lui dit, les représentations qu'on lui fait.

AFFAMÉ, adjectif signifie figurément, Qui a de l'avidité pour quelque chose, qui souhaite quelque chose avec ardeur. Être affamé de gloire, affamé d'honneurs, affamé de nouvelles. Je suis affamé de le voir.

AFFÉAGEMENT. s. m. Action d'afféager.

AFFÉAGER. v. a. T. d'anciennes Coutumes. Aliéner une partie de son fief à tenir en arrière-fief ou en roture.

AFFÉAGÉ, ÉE. participe

AFFECTATION. s. f. Certaine manière de parler ou d'agir, qui s'éloigne du naturel, et qui a pour but de se faire attribuer des qualités qu'on n'a pas. Affectation de sensibilité, de générosité, de modestie, etc. Il y a de l'affectation dans tout ce qu'il fait, dans tout ce qu'il dit. Affectation marquée. Affectation de langage, dans le langage, dans le ton, dans le geste, dans les manières. Il n'y a rien de naturel en elle, elle est pleine d'affectation. On ne saurait la corriger de ses affectations. Une de ses affectations est de dire... Toutes ces affectations me déplaisent.

AFFECTER. v. a. Marquer une espèce de prédilection et d'attachement pour de certaines choses, ou pour de certaines personnes. Au spectacle, il affecte toujours la même place. Chaque acteur affecte particulièrement certains rôles. Je prendrai le rapporteur qu'on voudra, je n'en affecte aucun.

Il signifie aussi, Faire un usage fréquent, et même vicieux, de certaines choses. Affecter certains mots, certaines façons de parler, certains airs, certains gestes. Il affecte les usages anglais.

Il signifie également, Chercher à montrer des qualités qu'on n'a pas. Il affecte de paraître savant. Il affecte une grande humilité, une grande modestie.

Il signifie encore, Prendre quelque chose à tâche, faire quelque chose de dessein formé. Il affecte toujours de dire des choses flatteuses. Il affecte de dire en grand secret des choses insignifiantes. Il affecte l'air distrait. Il affecte de grands airs. C'est une chose dont il affecte de ne point parler.

Il signifie quelquefois, Rechercher une chose avec ambition, y aspirer, s'y porter avec ardeur; mais il ne se dit guère que dans le style soutenu, en parlant Des grandes dignités. Affecter le pouvoir suprême. Affecter le premier rang, les premières places.

AFFECTER signifie en outre, Destiner et appliquer une chose à un certain usage. Il ne se dit guère qu'en parlant Des fonds de terre, des héritages, des rentes. Affecter un fonds de terre pour l'entretien, à l'entretien d'une école. Affecter et hypothéquer une terre au payement d'un douaire. Affecter une rente pour le payement d'une dette.

AFFECTER se dit figurément Pour exprimer la disposition que certaines substances ont à prendre certaines figures. Le sel marin affecte dans sa cristallisation la figure cubique.

AFFECTER est aussi un terme de Médecine, qui signifie, Faire une impression fâcheuse, rendre malade. Il est à craindre que le trop long usage de ce remède n'affecte la poitrine.

AFFECTER signifie aussi, figurément, Toucher, émouvoir, faire impression, affliger. Cette pièce est dans les règles, mais elle n'affecte point les spectateurs. Cet événement l'a beaucoup affecté, ne laissera pas de l'affecter.

Il s'emploie, dans un sens analogue, avec le pronom personnel. C'est un homme qui s'affecte aisément, qui ne s'affecte de rien.

AFFECTÉ, ÉE. participe Un fonds de terre affecté à l'entretien de... Une maison affectée au payement d'une dette.. C'est une place qui lui est affectée. Il est à craindre qu'il ne se forme un dépôt dans la partie affectée. Il a été vivement affecté de cette nouvelle. Je suis très-affecté de son mauvais procédé.

Il est aussi adjectif, et signifie, Qui a de l'affectation, où il y a de l'affectation. Ce comédien est affecté dans son jeu. Cet écrivain est affecté dans son style. Langage affecte. Geste affecté. Humilité, modestie affectée.

AFFECTIF, IVE. adj. Qui inspire, qui est propre à inspirer de l'affection. Il n'est guère usité qu'en parlant Des choses de piété. Il parle des choses de Dieu d'une manière très-affective. Saint Bernard est un des Pères de l'Église les plus affectifs. On a imprimé des livres sous le titre de Théologie affective.

AFFECTION. s. f. Sentiment qui fait qu'on aime, qu'on préfère quelque personne, qu'on se plaît à quelque chose, qu'on s'y porte avec ardeur. Tendre affection. Affection paternelle. Affection maternelle. Sentiment d'affection. Témoignage d'affection. Faire une chose par affection pour quelqu'un. Avoir de l'affection pour quelqu'un. Porter de l'affection à quelqu'un. Mettre son affection à une personne, à une chose. C'est le cadet qui est l'objet des affections de la mère. Il n'a d'affection pour rien. Il n'a affection à rien. Il a pris la peinture en affection. Il a son art en affection. Il se porte à cette étude par affection. Il s'y livre avec affection. Il en parle d'affection. Chaque jour on se détache de quelqu'une de ses affections.

Il se dit, dans une acception générale, pour désigner Divers mouvements de l'âme. Les affections de l'âme. Affections humaines, naturelles. Toutes ses affections sont douces. Affections déréglées.

AFFECTION en termes de Médecine, est synonyme de Maladie. Affection nerveuse. Affection hystérique. Affection aiguë, chronique.

AFFECTIONNER. v. a. Aimer, avoir de l'affection pour quelqu'un ou pour quelque chose. C'est une personne que j'affectionne. C'est un genre d'étude qu'il affectionne beaucoup.

Affectionner quelque chose, signifie quelquefois, S'y intéresser avec affection, avec chaleur. C'est l'affaire du monde que j'affectionne le plus.

AFFECTIONNER est aussi pronominal. Ainsi on dit, S'affectionner à une chose, S'y attacher, s'y appliquer avec affection.

AFFECTIONNÉ, ÉE. participe C'est aussi un terme de civilité employé quelquefois dans la souscription des lettres, que l'on termine par certaines formules d'usage, lesquelles varient suivant les relations de la personne qui écrit la lettre avec celle à qui elle l'adresse. Votre très-humble et très-affectionné serviteur. Votre affectionné serviteur. Votre affectionné. Votre affectionné à vous servir. Votre affectionne à vous rendre service. Ces deux dernières formules ont vieilli.

AFFECTUEUSEMENT. adv. D'une manière

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