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Page C017a
d'excepté que monoie,
qu'on prononce aujourd'hui monê, et non pas mo-noâ,
comme on prononçait aûtrefois. = Plusieurs écrivent
cette terminaison avec un y: oye, et prononcent oa-ie;
joye, que je voye; jo-aie, voa-ie. Cette prononciation
est certainement contraire à l'usage; et c'est pour ne pas prononcer
de la sorte, qu'on doit substituer l'i à l'y.
Rem. Dans les mots terminés en aie
et oie, l'e est totalement muet; de sorte que ces mots ont
une terminaison masculine dans la prononciation. Plaie se prononce
comme paix; et j'emploie, comme l'emploi: la syllabe
est seulement un peu plus longue. Il semble donc que les Poètes
ne devraient pas employer ces sortes de rimes, qui ne sont féminines
qu'à l'oeil, et ne le sont pas à l'oreille. Qu'on récite
cette strophe de Rousseau:
Qui marchera dans cette voie,
Comblé d'un éternel bonheur,
Un jour, des Elus du Seigneur,
Partagera la sainte joie.
On croit réciter quatre vers masculins, à moins qu'on
ne prononce voa-ie et joa-ie, ce qui n'est point de l'usage
actuel. = C'est pis encôre, quand on mêle les rimes en oie
avec celle qui se terminent en oi.
Mais, hélas! à quel prix mon
destin m'y renvoie?
Et quel acablement empoisone ma joie?
D'un malheureux himen qui me glace d'éfroi,
Le bruit, depuis une heure, arrivé
jusqu'à moi.
Rouss. Ayeux chimér.
À~ consulter l'oreille, voilà quatre rimes du même
son. = On ne devrait pas, non plus employer ces mots, ainsi terminés
en oie ou en aie, au milieu du vers, ni devant une consone,
cela est déjà défendu; ni même devant un voyèle,
puisque l'e muet n'étant nullement sensible, la diphtongue
qui le précède fait un hiatus avec la voyèle qui comence
le mot suivant.
Reviens de ta patrie, en proie à
la tristesse,
Calmer les déplaisirs.
Rousseau.
Qu'on l'entrevoie à travers des rameaux.
De Lille.
On est forcé de prononcer, an proa a; an--trevoa a;
hiatus bien désagréable, formé par la rencontre de
deux a.
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OIE
OIE, s. f. [Pron. oâ, monos. long.]
Oiseau aquatique, plus grôs qu'une cane.
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supérieure de Paris
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de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
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