Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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Page C013a

Dessins et des Estampes, qui composent l'OEuvre de, etc. — * Aûtrefois on disait, un bel oeuvre, pour, un bel ouvrage. Boileau a encôre dit dans le Lutrin:
   Donons à ce grand oeuvre une heure d'abstinence.
Suivant l'Acad. il est masculin au singulier dans le style soutenu: "Un si grand oeûvre. — Richelet remarque qu'il est des deux genres au singulier; Vaugelas, qu'il est masculin au singulier et féminin au pluriel. Neuville dit, l'OEûvre de l'Évangile au masculin; l'Ab. Laugier, le grand OEûvre de la Rédemption, ce qui fait penser au grand oeûvre que les Chimistes ont rendu ridicule. — On peut douter, je crois, que cela soit de l'usage actuel.
   Mettre en oeûvre, c'est employer. Il se dit au propre et au figuré. "Mettre du bois en oeûvre. "La nature fait le mérite, et la fortune le met en oeuvre. La Rochef. "L'intérêt met en oeuvre toute sorte de vertus. Id. N'y faire oeûvre, ne pas égaler, est une expression moins noble: elle n'est propre que du style badin et ironique. "Trois traits de bienfaisance par demie heure (on les atribuait à M. d'Al...) Eh! feu Titus, d'obligeante mémoire, n' y faisoit oeuvre auprès du Titus de Paris. Linguet.
   Rem. On entend par bones oeûvres, les oeûvres, ou de piété, ou de charité. L' Ab. Prévot dit, que les Bramines persuadèrent au Samorin... d'apaiser le Ciel par de bones oeûvres de religion. C'est un pléonasme. Il faut retrancher, ou bones, ou de religion, et plutôt celui-ci.

OFFENSANT


OFFENSANT, ou OFENSANT, ANTE, adj. OFENSE, s. fém. OFENSER, v. act. OFENSEUR, s. m. [Ofansan, sante, se, , seur: 2e lon. 3e lon. aussi aux deux premiers, e muet au 3e, é fermé au 4e.] Ofense est une injûre de fait ou en parole. Ofenser, faire une ofense. Ofensant, qui ofense. Ofenseur, celui qui ofense. "Faire une ofense à, ou ofenser quelqu'un. "Ofenser Dieu. "Il s'ofense de tout. "Discours ofensant, parole ofensante. "L'ofenseur est souvent plus implacable que l'ofensé. C'est le Proverbe Italien: chi offende, non perdona. J. J. Rousseau l'a dit en Français. "Quelquefois l'ofensé pardone, mais l'ofenseur ne pardone jamais. = Ofensé et ofenseur ne se disent que par oposition l'un à l'aûtre. Acad.

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