Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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Page A157b

en a le son d'an. Aranteman, aranté, r forte, 3e e muet au 1er, é fer. au 2d.] Arenter, c'est doner ou prendre à rentes; arentement en exprime l'action. Arenter une maison, se dit de celui qui la prend en rente, comme de celui qui la done. Doner, prendre, faire un arentement; tenir en arentement.

ARRÉRAGES


ARRÉRAGES, ou ARÉRAGES, s. m. pl. Ce qui est dû ou échu d'une rente, d'un loyer, d'une ferme, d'un revenu. Devoir; payer, recevoir les ârérages.

ARRES


ARRES, Voy. ARRHES.

ARRêT


ARRêT, s. m. [ou ÂRêT, r forte, 2e lon. le t ne se prononce pas: 2e ê ouvert.] 1e Jugement d'une Cour Souveraine, dont il n'y a point d'apel. On ne peut se pourvoir contre qu'en cassation, ou en révision, ou par Requête civile. — Quand on parle indéfiniment, on dit l'Ârêt du criminel au singulier, et les Ârêts du Parlement au pluriel. Dans le 1er ce mot a un sens passif; l'Ârêt du criminel est celui qu'il essuye, et par lequel il est condamné; les Ârêts du Parlement sont des Jugemens que ce Tribunal prononce, et qui condamnent les coupables. — Dans le Mercûre on critique ces vers d'une Traduction des Métamorphôses d'Ovide.
   Le glaive de Thémis sur l'airain redoutable.
   Ne gravoit point encor les arrêts du coupable.
Si l'Auteur n'avoit point été gêné par la rime, dit le Rédacteur, il auroit dit les Arrêts des coupables: et alors arrêts au pl. aurait été bien, car il n'est pas question ici d'un seul Arrêt, ni d'un seul coupable.
   ARRêT se dit au figuré des jugemens et des décisions, que les particuliers mêmes prononcent sur les diverses chôses qui se présentent. "Évitez ces esprits décisifs, qui veulent prononcer des ârêts définitifs sur toutes chôses. — Il se prend aussi pour la résolution qu'on a prîse.
   Non, ne révoquons point l'arrêt de mon courroux;
   Qu'il périsse! aussi bien il ne vit plus pour nous.
       Rac.
Saisie, soit de la persone, soit des biens. Faire ârêt sur.... Mettre en ârêt. = 3° Action du cheval quand il s'arrête, et du chien lorsqu'il arrête le gibier. = 4° On dit d'un coureur, d'un insconstant, d'un esprit volage, qu'il n'a point d'ârêt, qu'il est sans ârêt: et là ârêt signifie, ou repos, ou solidité de caractère.
   Mais l'homme sans arrêt, dans sa course insensée,
   Ne fait que voltiger de pensée en pensée.

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