Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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affaires Pourquoi en parlez-vous? sont-ce là
vos affaires? Mêlez-vous de vos affaires.

Il se dit spécialement de la Profession de
commerçant. Il s'est mis dans les affaires. Il a
quitté les affaires. Il n'est plus dans les affaires.
Il s'est retiré des affaires. Le monde des affaires.

Il se disait particulièrement autrefois des
Opérations des traitants, de ce qui concernait
la levée des deniers publics. Il est intéressé
dans les affaires, dans les affaires du roi. Il a
commencé par une petite recette, et maintenant
il est dans les grandes affaires.

Fam., Cette femme a ses affaires, Elle a ses
règles.

POINT D'AFFAIRE, loc. adv. Nullement, en
aucune façon. Des conseils tant qu'il vous plaira,
mais de l'argent point d'affaire.
Il vieillit.

AFFAIRÉ, ÉE. adj. Qui a bien des affaires.
Il est si affairé qu'il n'a pas une heure à lui.
Avoir toujours l'air affairé.
Substantivement.
Il fait l'affairé.

AFFAISSEMENT. n. m. État de ce qui est
affaissé. L'affaissement des terres. J'ai trouvé
ce malade dans un grand affaissement. L'affaissement
de l'esprit est souvent l'effet d'un grand
chagrin.

En termes d'Automobilisme et de Cyclisme,
il signifie Dégonflement d'un pneumatique qui
s'affaisse sur le sol.

AFFAISSER. v. tr. Faire ployer sous un
faix. Les grandes pluies affaissent les terres.
Les terres rapportées sont sujettes à s'affaisser.
Ce monceau de foin s'est affaissé de tant de
mètres.
Fig., Le grand âge n'a point affaissé
son esprit. La douleur affaisse trop son âme.
Un esprit qui s'affaisse. Un empire qui
s'affaisse.

Il se dit d'un Vieillard qui se courbe. Il
s'affaisse, il commence à s'affaisser sous le
poids des années.

Il signifie aussi S'écrouler, s'abattre. Frappé
d'apoplexie, il s'affaissa sur le sol.

AFFAITER. v. tr. T. d'Arts. Façonner le
cuir.

En termes de Fauconnerie, il signifie
Apprivoiser, dresser un oiseau de proie.

AFFALER. v. tr. T. de Marine. Abaisser
un cordage pour l'aider à courir dans sa
poulie ou dans son conduit et à descendre
plus facilement. Affaler une manoeuvre.

Il signifie aussi en parlant du vent, Pousser
un bâtiment vers la côte et le mettre en danger
d'échouer. Le vent nous avait affalés sur la côte,
nous avait affalés. Le navire va s'affaler, s'il
ne change pas de manoeuvre.

Navire affalé, Navire arrêté sur la côte par
le défaut de vent ou par les courants.

S'AFFALER signifie Se laisser glisser le long
d'un cordage, etc., pour descendre plus vite.
Ce matelot s'est affalé le long de tel cordage.

Par extension, dans la langue familière, il
signifie Se laisser tomber ou simplement
tomber. De fatigue, il s'affala sur un banc. Il
s'est affalé par terre tout de son long.

AFFAMER. v. tr. Réduire à la faim par la
suppression des vivres. Affamer une ville, une
place, une province, tout un pays. Vous ne
faites que l'affamer en lui donnant si peu à
manger.

Le participe passé AFFAMÉ, ÉE, s'emploie
aussi comme adjectif. Prov. et fig., Ventre
affamé n'a point d'oreilles,
Un homme qui a
faim n'écoute guère ce qu'on lui dit, les représentations
qu'on lui fait.

Il s'emploie même comme nom. C'est un
affamé.

AFFAMÉ, adjectif, signifie au figuré Qui a
de l'avidité pour quelque chose, qui souhaite
quelque chose avec ardeur. Être affamé de
gloire, affamé d'honneurs, affamé de nouvelles.

AFFECTATION. n. f. Destination, application
d'une chose à un certain usage. L'affectation
d'une somme à telle dépense, d'un monument
à tel usage.

Il désigne aussi l'Action de feindre ou
d'exagérer certains sentiments et certaines
qualités. Affectation de sensibilité, de générosité,
de modestie, etc.;
et par extension une
Manière de parler et d'agir qui s'éloigne du
naturel. Il y a de l'affectation dans tout ce
qu'il fait, dans tout ce qu'il dit. Affectation
marquée. Affectation de langage, dans le langage,
dans le ton, dans le geste, dans les manières.
Il n'y a rien de naturel en elle, elle est
pleine d'affectation. On ne saurait la corriger
de ses affectations. Toutes ces affectations me
déplaisent.

AFFECTER. v. tr. Destiner et appliquer
une chose à un certain usage. Affecter un
fonds de terre pour l'entretien, à l'entretien d'une
école. Affecter une rente au paiement d'une
dette.

Il signifie aussi Feindre ou exagérer certains
sentiments, certaines qualités. Affecter la
douceur. Affecter l'humilité, la modestie.
Il
signifie encore Marquer une prédilection excessive
pour certaines choses. Affecter certains
mots, certaines façons de parler, certains airs,
certains gestes. Il affecte le genre anglais. Il
affecte toujours de dire des choses flatteuses.
Il affecte de dire en grand secret des choses
insignifiantes. Il affecte l'air distrait. Il affecte
de grands airs. C'est une chose dont il affecte
de ne point parler.

Il signifie encore Rechercher une chose avec
ambition, y aspirer, s'y porter avec ardeur.
Affecter le pouvoir suprême. Affecter le premier
rang, les premières places.

Il se dit figurément pour exprimer la Disposition
que certaines substances ont à prendre
certaines figures.. Le sel marin affecte dans
sa cristallisation la figure cubique.

Le participe passé AFFECTÉ, ÉE, s'emploie
comme adjectif et signifie Qui a de l'affectation,
où il y a de l'affectation. Ce comédien est
affecté dans son jeu. Cet écrivain est affecté
dans son style. Langage affecté. Geste affecté.
Humilité, modestie affectée.

AFFECTER. v. tr. T. de Médecine. Faire
sur quelque partie de l'organisme une impression
qui l'altère. Il est à craindre que l'air
trop vif n'affecte la poitrine. Ce remède affecte
le poumon.

Il signifie aussi figurément Faire sur l'âme
une impression qui cause de la douleur, du
chagrin, émouvoir, affliger. Cet événement l'a
beaucoup affecté, ne laissera pas de l'affecter.
C'est un homme qui s'affecte aisément, qui ne
s'affecte de rien. Il a été vivement affecté de cette
nouvelle. Je suis très affecté de son mauvais
procédé.

Il signifie encore, par analogie, Modifier de
quelque manière. En termes de Mathématiques,
Affecter un nombre d'un exposant.

AFFECTIF, IVE. adj. Qui inspire, qui est
propre à inspirer de l'affection. Il se dit surtout
en parlant des Choses de piété. Il parle
des choses de Dieu d'une manière très affective.
Saint Bernard est un des Pères de l'Église les
plus affectifs. On a imprimé des livres sous le
titre de Théologie affective.

Il se dit, en termes de Philosophie, de Ce
qui se rapporte aux sentiments, aux passions.
Les facultés affectives.

AFFECTION. n. f. Sentiment qui fait qu'on
aime quelque personne avec attachement,
qu'on se plaît à quelque chose, qu'on s'y
porte avec ardeur. Tendre affection. Affection
paternelle. Affection maternelle. Sentiment d'affection.
Témoignage d'affection. Faire une
chose par affection pour quelqu'un. Avoir de
l'affection pour quelqu'un. Porter de l'affection
à quelqu'un. C'est le cadet qui est l'objet des
affections de sa mère. Il n'a d'affection pour
rien. Il n'a d'affection à rien. Il a pris la peinture
en affection. La personne en qui il avait
mis ses affections. Il a son art en affection. Il
se porte à cette étude par affection. Il s'y livre

avec affection. Il en parle d'affection. Chaque
jour on se détache de quelqu'une de ses affections.

Il se dit, dans une acception générale, pour
désigner Divers mouvements de l'âme. Les
affections de l'âme. Affections humaines, naturelles.
Toutes ses affections sont douces. Affections
déréglées.

AFFECTION, en termes de Médecine, est
synonyme de MALADIE. Affection nerveuse.
Affection hystérique. Affection aiguë, chronique.

AFFECTIONNER. v. tr. Aimer avec attachement.
C'est une personne que j'affectionne.
C'est un genre d'étude qu'il affectionne beaucoup.

Affectionner quelque chose signifie quelquefois
S'y intéresser avec affection, avec
chaleur. C'est l'affaire du monde que j'affectionne
le plus. S'affectionner à une chose,
S'y
attacher, s'y appliquer avec affection.

Dans les formules de politesse par lesquelles
on termine les lettres, le participe passé
AFFECTIONNÉ s'emploie comme adjectif pour
signifier Qui a de l'affection pour... Votre très
humble et très affectionné serviteur. Votre affectionné
serviteur. Votre affectionné.

AFFECTUEUSEMENT. adv. D'une manière
affectueuse. Il lui parla très affectueusement.

AFFECTUEUX, EUSE. adj. Qui montre
de l'affection. C'est un homme très affectueux.
Un orateur pathétique et affectueux. Sentiments
affectueux. Discours affectueux. Toutes ses
paroles étaient affectueuses. Mouvements affectueux.
Manières affectueuses.

AFFÉRENT, ENTE. adj. Qui se rapporte
à... Renseignements afférents à une affaire.
Portion, part afférente,
La part qui revient à
chacun des intéressés dans un objet indivis
ou dans un partage.

AFFÉRENT, ENTE. adj. Qui apporte.
Les anatomistes appellent vaisseaux afférents les
vaisseaux lymphatiques qui apportent aux ganglions
les liquides absorbés.

AFFERMER. v. tr. Donner à ferme. Ce
propriétaire vient d'affermer sa terre. Autrefois,
le gouvernement affermait la perception
des impôts.

Il signifie aussi prendre à ferme. Tous
ceux qui ont affermé cette terre y ont bien fait
leurs affaires.

AFFERMIR. v. tr. Rendre stable. Affermir
une muraille. Affermir un plancher. De l'opiat
qui affermit les dents.

Il signifie aussi Rendre consistant. Affermir
sa voix. La gelée affermit les chemins. Les chemins
s'affermiront bientôt. Des piqûres propres
à affermir les gencives. Ce poisson s'est affermi
en cuisant.
Dans ce sens on dit plus souvent
Raffermir.

Il signifie au figuré Rendre plus assuré,
plus difficile à ébranler. Affermir le courage.
Affermir l'âme. Affermir quelqu'un dans une
résolution, dans une croyance, dans une opinion,
dans la foi. S'affermir contre les coups
du sort. S'affermir dans une résolution, dans
un dessein. Affermir l'autorité, affermir le
sceptre dans la main d'un roi. Cette victoire
l'affermit sur son trône, lui affermit la couronne
sur la tête. Cela vous doit affermir
encore plus dans votre sentiment, dans votre
résolution. Les beaux jours achèveront d'affermir
sa santé. Sa santé s'affermira avec le
temps. Affermir le repos de l'État. Affermir le
crédit public. Affermir la tranquillité publique.
Affermir les peuples dans le devoir. Affermir
les volontés chancelantes.

AFFERMISSEMENT. n. m. Action d'affermir
ou Résultat de cette action. L'affermissement
des gencives.
Il n'est guère usité au propre.
Il signifie au figuré Action d'améliorer un
état qui commence à être satisfaisant. La
belle saison contribuera à l'affermissement de

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