Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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accroît à quelqu'un, pour dire, qu'Elle revient à son profit par la mort ou par l'absence de quelqu'un, ou autrement. Entre Colégataires, la portion de l'un accroît à l'autre. Parmi les Chanoines, la part des absens accroît aux présens.

On dit aussi, qu'Un morceau de terre accroît à un autre par alluvion, par atterissement.

S'ACCROÎTRE. v. récipr. Cette ville s'est fort accrue par son commerce. Sa fortune, son bien s'accroît tous les jours. Il avoit une Terre fort bornée, il s'est accru.

ACCRU, UE, participe .

ACCROUPIR, S'ACCROUPIR. v. récipr. Se tenir dans une posture, où la plante des pieds touchant à terre, le derriere touche presque aux talons. Les peuples du Levant s'accroupissent pour uriner. S'accroupir auprès du feu.

ACCROUPI, IE, participe .

ACCROUPISSEMENT. s.m. L'état d'une personne accroupie.

ACCRUE. s.f. Terme de Coutume qui se dit d'une terre sur laquelle un bois s'est étendu au-delà de la lisiere.

ACCUEIL. s.m. Réception que nous faisons à quelqu'un qui vient vers nous. Bon accueil. Mauvais accueil. Accueil froid. Accueil civil, favorable, obligeant. Faire bon accueil. Faire mauvais accueil. Avoir l'accueil agréable.

Faire accueil, Se prend toujours en bonne part, & signifie, Faire une réception civile & honnête. Ce Prince fait accueil à tous ceux qui vont chez lui.

ACCUEILLIR. v.a. (Il se conjugue comme Cueillir.) Recevoir quelqu'un qui vient à nous. Il nous accueillit de la manière du monde la plus honnête. Il nous accueillit fort froidement.

Il se dit figurément de tous les accidens fâcheux qui arrivent à quelqu'un. La tempête, le vent les accueillit. Ils furent accueillis de l'orage. La pauvreté, la misère, tous les malheurs du monde l'ont accueilli.

ACCUEILLI, IE, participe .

ACCUL. s.m. (I'L se prononce.) Lieu qui n'a point d'issue, où l'on est acculé. Ceux qui poursuivoient les criminels, les poussèrent dans un accul, où on les prit.

Il se dit particulierement du fond du terrier où les chiens acculent les renards & les bléreaux. Quand on voit que le renard est à l'accul, avant que de lâcher les bassets, il faut savoir où sont les acculs.

Il se dit aussi des piquets qu'on enfonce en terre au bout d'une plate-forme, pour retenir le canon quand il recule après avoir tiré.

ACCULER. v.a. Pousser quelqu'un, & le réduire en un coin, en un endroit où il ne puisse plus reculer. Il le poursuivit l'épée à la main, & l'accula contre la muraille. Notre armée avoit acculé celle des ennemis dans un endroit où il n'y avoit point d'issue.

Il se dit aussi en parlant des sangliers, des loups, des renards, & autres bêtes. Les chiens avoient acculé le sanglier, le loup, le renard. Le bléreau étoit acculé dans son terrier.

Avec le pronom personnel, il signifie, Se ranger, se retirer dans un coin, contre une muraille, &c. pour se défendre, & pour n'être pas pris par derrière. Se voyant poursuivi par quatre hommes, il s'accula contre la muraille, & se défendit long-temps.

ACCULÉ, ÉE, participe .

ACCUMULATION. s.f. Amas de plusieurs choses ajoutées les unes aux autres. Accumulation de biens, d'honneurs.

On appelle Accumulation de droit, Une augmentation de droit sur quelque chose.

ACCUMULER. v.a. Amasser & mettre ensemble. Accumuler des biens, des trésors. Accumuler sou sur sou.

On dit figurément, Accumuler crime sur crime, pour dire, Ajouter crime sur crime.

ACCUMULER est aussi réciproque. Et dans cette acception on dit, Que des arrérages s'accumulent tous les jours, pour dire, qu'Ils augmentent tous les jours.

ACCUMULÉ, ÉE, participe .

ACCUSABLE. adj. de t. g. Qui peut être accusé.

ACCUSATEUR, TRICE. s. Celui on celle qui accuse quelqu'un en Justice. Se rendre accusateur. Elle s'est rendue accusatrice.

ACCUSATIF. s.m. Terme de Grammaire. Le quatrième cas dans les langues où les mots se déclinent. Accusatif singulier. Accusatif pluriel. Ce verbe régit l'accusatif.

ACCUSATION. s.f. Action en Justice, par laquelle, on accuse quelqu'un. Accusation capitale. Il y a plusieurs chefs d'accusation contre lui. Former une accusation, Susciter une accusation.

Il se dit aussi généralement de tout reproche, de toute imputation qu'on fait à quelqu'un, de quelque défaut que ce soit. Vous l'accusez de paresse, de peu d'exactitude, c'est une accusation bien mal fondée. On l'accuse de beaucoup de désordres; mais ce sont des accusations calomnieuses.

ACCUSER. v.a. Rendre une plainte en Justice contre quelqu'un pour crime, déférer en Justice quelqu'un pour crime. Accuser un homme de vol, d'assassinat. Il a été accusé d'avoir intelligence avec les ennemis. Le crime dont on l'accuse.

On dit d'un criminel qui a avoué son crime en Justice, qu'Il s'est accusé lui-même. Et, Accuser un acte de faux, pour dire, Soutenir qu'un acte est faux.

ACCUSER Signifie aussi généralement, Imputer quelque faute, quelque défaut à quelqu'un, lui reprocher quelque faute, quelque défaut. Accuser quelqu'un de négligence. L'accuser à tort. On l'accuse d'avoir fait cette satyre.

On dit, S'accuser en Confession, accuser ses péchés, pour dire, Déclarer ses péchés au Prêtre dans le Tribunal de la Confession. Il faut s'accuser de tous ses péchés. S'accuser d'avoir offensé Dieu.

On dit à certains jeux de Cartes, Accuser son jeu, pour dire, En déclarer ce que les règles veulent qu'on déclare. Accusez votre point. Accusez juste. Vous avez accusé faux.

On dit, qu'Un homme accuse juste, qu'il accuse faux, pour dire, qu'Il est exact dans un récit, ou qu'il ne l'est pas.

On dit en style & en matière d'affaires, Accuser la réception d'une lettre, pour dire, Marquer, donner avis qu'on l'a reçue.

ACCUSER en termes de Peinture, c'est donner une idée juste de ce qui est couvert par les surfaces de ce qui couvre. Accuser les os, les

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