Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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est comme les vieilles modes. On le dit encore en se moquant. "L'âge présent est dans son plus brillant période, ou pour mieux dire, à son apogée. Coyer.
   Un corps sain, un esprit joyeux
   Et quelque prôse mélangée,
   De vers badins ou sérieux
   Me feront trouver l'apogée
   De la félicité des Dieux.       Gresset.
Cela est bon dans des ouvrages badins. Dans le style sérieux, apogée est hors de mode. Dans le Rich. Port. on met: figurément et poétiquement, apogée, le plus haut degré où une chôse puisse aller. — L'Acad. ne le met que comme terme d'Astronomie. — Joubert a dit depuis long-temps: apogée de la gloire, phrâse plus qu'usée.

APOINTEMENT


APOINTEMENT, APOINTER. Voyez APPOINTEMENT, APPOINTER.

APOLOGîE


APOLOGîE, s. f. [4e. lon. 5e e muet.] Discours par écrit ou de vive voix, pour la justification de... faire l'apologie de: Il a fait votre apologie, etc.

APOLOGISTE


APOLOGISTE, s. m. Celui qui fait l'apologîe de quelqu'un. Tertulien a été le plus éloquent apologiste de la Rel. Chrét.

APOLOGUE


APOLOGUE, s. m. [Apologhe, et non pas apologû-e: l'u n'est dans ce mot que pour doner au g un son fort, qu'il n'a pas devant l'e et pour empêcher de prononcer apologe comme éloge.] Fable morale et instructive. Acad. Aplication morale d'une Fable, d'une Histoire imaginaire, ou d'une relation inventée pour diriger, corriger et instruire. Trév. Fable morale, ou instruction morale, tirée de quelque Fable. Rich. Port. — Toutes ces définitions laissent à desirer quelque chôse. Celle de l'Acad. ne distingue point assez l'Apologue de la Fable: celle de Trév. confond le corps de la narration avec l'aplication morale qu'on en fait; et la 2de partie de la définition du Rich. Port. a le même défaut: L'apologue n'est pas l'aplication de l'histoire feinte, ni l'instruction qu'on en tire; mais l'histoire même dont on fait l'aplication, d'où on tire l'instruction. — Je crois que l'apologue est une histoire feinte pour instruire et pour corriger. Il est distingué de la Fable proprement dite, en ce que celle-ci ne fait parler que les animaux ou les chôses inanimées, et que l'Apologue a plus d'étenduë, et fait parler et met en jeu les hommes même, les anges et les Dieux. Ainsi Apologue est le genre, et Fable n'est que l'espèce.

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