Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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et il est oposé à délié, délicat. "Du grôs fil, de la grôsse toile. "Grôs drap, grôs pain, grôs vin; la grôsse besogne, etc. = 2°. Suivant les noms auxquels ils s'associe, considérable. "Grôs marchand, grôs bourgeois. "Grôsse famille, grôsse Abaye. "Jouer grôs jeu, prêter à grôsse usure. "Un grôs péché, une grôsse fièvre, la grôsse faim, etc. Mauvais. Un grôs tems; enflé: "La mer, la rivière est grôsse.
  GRôS, s. m. Ce qu'il y a de plus grôs ou de principal. "Le grôs de l'arbre; le grôs de l'armée. "On lui a doné le grôs de la besogne à faire. — Un grôs (une grande troupe) d' Infanterie, ou de Cavalerie. = Le grôs (la plus grande partie) du monde. = Grôs, drachme: "Un grôs de soie, de séné, etc.
   GRôS, adv. Beaucoup. Gagner grôs; coucher grôs au jeu. Figurément, coucher grôs, risquer beaucoup, style famil. ou dire quelque chôse de fort, d'excessif. = En grôs. Marchand en grôs. Vendre, acheter en grôs. Dire les chôses en grôs. "Voilà en grôs comme les chôses se sont pâssées. = Tout en grôs. "Il n'y avoit que six persones, tout en grôs.
   Rem. 1°. Grôs, quand il est seul, se met toujours devant le substantif, un grôs homme, une grôsse femme; mais quand il est modifié par quelque adverbe de quantité, il se met indiféremment devant ou après. "Un fort grôs homme, ou un homme fort grôs. Une bien grôsse femme, ou une femme bien grôsse. Avec extrêmement, terriblement et aûtres semblables, il se met toujours après. "Un homme extrêmement grôs, une femme excessivement grôsse. = Grôsse, tout seul, devant le mot femme, a un sens diférent de celui qu'il a lorsqu'il est après; une grôsse femme est une femme grâsse et réplète; une femme grôsse est une femme enceinte. Dans ce dernier sens, il régit l'ablatif; "Elle étoit grôsse de son ainé. = Figurément, il se dit des deux sexes, et régit de et l'infinitif. "Je suis grôs de vous voir; j'en ai une grande envie. = * Anciènement on le disait au figuré, avec la prép. de devant les noms. "Son imagination (d'Homère) toujours grôsse de nobles idées, enfante continuellement de nouvelles images. Mme. Dacier. Cette expression ne plairait pas aujourd'hui.
   2°. Grôs se disait plus souvent autrefois

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