Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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&c. ne sont qu'accidentellement dans les sujets où elles se trouvent.

ACCISE. s.f. Nom d'une taxe qui se lève sur le vin, la biere & autres boissons en Angleterre.

ACCLAMATION. s.f. Cri par lequel on marque la joie qu'on a de quelque chose, ou la haute estime qu'on a pour quelqu'un. A son arrivée, il se fit une acclamation générale. Le Sénat faisoit des acclamations aux nouveaux Empereurs. On fait des acclamations à la fin des Conciles. Il fut reçu avec de grandes acclamations. Les acclamations des peuples. Les applaudissemens & les acclamations.

On dit, Élire par acclamation, quand les voix se réunissent tout d'un coup pour l'élection d'un sujet.

On dit aussi, qu'Une loi, qu'un avis passent par acclamation, quand une loi & un avis sont reçus & approuvés dès qu'ils sont proposés.

ACCLAMATION Manière de donner son suffrage, usitée dans les anciennes Républiques en certaines occasions.

ACCLAMPER. v.a. Terme de marine. Fortifier un mât, un vergue, en y attachant des pièces de bois par les côtés. Acclamper un mât.

ACCLAMPÉ, ÉE, participe .

ACCOINTANCE. s.f. Habitude, familiarité, communication. Je ne veux point d'accointance avec lui. Il est familier.

ACCOISEMENT. s.m. Calme. Terme de Médecine. Il n'a d'usage que dans cette phrase, L'accoisement des humeurs.

ACCOISER. v.a. Calmer, appaiser, rendre coi. Accoiser les flots. Accoiser la tempête. Il est vieux.

On dit en termes de Médecine, Accoiser les humeurs. Les humeurs sont accoisées.

ACCOISÉ, ÉE, participe .

ACCOLADE s.f. Embrassement. Grandes accolades.

On appelle Accolade, dans un compte, un trait de plume qui joint plusieurs articles pour n'en faire qu'un.

On appelle, Accolade de lapereaux, deux lapereaux servis ensemble. Servir une accolade de lapereaux.

C'est aussi le nom d'une des principales cérémonies anciennement observées dans la réception d'un Chevalier. Elle consistoit ordinairement en trois coups du plat de l'épée que le Seigneur donnoit sur l'épaule ou sur le cou de celui qu'il armoit Chevalier. Donner, recevoir l'accolade.

ACCOLER. v.a. Jeter les bras au cou de quelqu'un en signe d'affection. Il me vint accoler. Ils s'accolèrent avec grande amitié.

On dit, Accoler la cuisse, accoler la botte à quelqu'un, pour dire, Lui embrasser la cuisse, la botte; ce qui est une marque de grande soumission & d'infériorité.

On dit, Accoler la vigne, pour dire, La relever & la lier à l'échalas.

On dit figurément, Accoler deux ou plusieurs articles dans un compte, pour dire, Comprendre sous une seule marque, sous une seule somme deux ou plusieurs articles de compte.

ACCOLÉ, ÉE, participe Il est aussi adjectif, & se dit en termes de Blason, de deux choses attenantes & jointes ensemble. Les écus de France & de Navarre sont ordinairement accolés.

ACCOMMODABLE. adj. de t. g. Qui se peut accommoder. Il ne se dit guère qu'en matière de différent & de querelle. Cette affaire, cette querelle est accommodable, n'est guère accommodable, n'est accommodable que par ce moyen-là.

ACCOMMODAGE. s.m. L'apprêt des viandes que les Cuisiniers ou Rotisseurs accommodent. Payer l'accommodage des viandes. Il faut tant pour l'accommodage. Il s'emploie encore en parlant d'un Perruquier. Payer l'accommodage d'un Perruquier.

ACCOMMODANT, ANTE. adj. Qui est complaisant, d'un commerce aisé, avec qui l'on peut traiter aisément. C'est un homme accommodant, fort accommodant. Une humeur, une personne accommodante.

ACCOMMODEMENT. s.m. Ajustement que l'on fait pour sa commodité dans une maison. Je louerai votre maison, si vous y voulez faire quelques accommodemens.

Il signifie aussi, L'accord que l'on fait [alt p. 11] d'un différent, d'une querelle entre quelques personnes. Accommodement à l'amiable. Un méchant accommodement vaut mieux que le meilleur procès. Faire un accommodement. S'entremettre d'accommodement, d'un accommodement. On lui propose un accommodement. Nous sommes en voie, en termes d'accommodement. Voilà un bon moyen d'accommodement. Travaillez à cet accommodement. Je les ai disposés, je les ai portés à cet accommodement. On traite un accommodement, d'un accommodement. Entendre à un accommodement. Il ne veut point d'accommodement. Il ne veut entendre à aucun accommodement. Il refuse tout accommodement. Rompre un accommodement. Il ne s'éloigne pas d'un accommodement.

Il se dit aussi Des moyens, des expédiens qu'on trouve pour concilier les esprits, terminer les affaires. Il y auroit un accommodement en cette affaire, s'ils vouloient. J'y ai trouvé un accommodement.

On dit, qu'Un homme est un homme d'accommodement, de facile accommodement, pour dire, qu'Il est aisé de convenir avec lui.

ACCOMMODER. v.a. Donner, procurer de la commodité. Il lui faut cela pour l'accommoder. Cela ne m'accommode pas. Cette pièce de terre l'accommoderoit bien, accommoderoit fort son parc.

Il signifie aussi, Ranger, agencer, ajuster, mettre dans un état convenable. Il a bien accommodé sa maison, son jardin, ce canal, cette allée, cette fontaine, &c. Vous avez bien accommodé votre cabinet. Accommoder le feu.

On dit, Accommoder ses affaires, accommoder sa maison, pour dire, Mettre ses affaires en meilleur état, débrouiller les affaires de sa maison. Il devient riche, il s'accommode. Je l'ai vû pauvre; mis il s'est bien accommodé. Il est du style familier.

Il signifie encore, Apprêter à manger. Accommoder à dîner. Accommoder à manger. Que voulez-vous qu'on nous accommode pour notre dîner? Comment accommodera-t-on cette viande? à quelle sauce l'accommodera-t-on? Ce Cuisinier accommode fort bien le poisson.

On dit de ceux qui tiennent hôtellerie ou cabaret, qu'Ils accommodent bien leurs hôtes, qu'on est bien accommodé chez eux, pour dire, qu'On y est bien logé, bien traité, bien servi, & proprement. C'est une bonne hôtellerie, on y est bien accommodé.

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