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Page B235b
FÉROCE aime à suivre
le substantif. Il peut pourtant le précéder élégamment.
"Le féroce amour des conquêtes. J. J. Rouss.
De féroces vainqueurs égorgeront
leurs femmes,
Leurs filles, leurs vieillards et leurs
tendres enfans.
Le Franc.
FERRâILLE
FERRâILLE, s. f. FERRâILLER,
v. n. FERRâILLEUR, s. m. [Fêrâ-glie,
glié,
glieur, 1re ê ouv. Pron. l'r fortement.
2e lon. Mouillez les ll; 3ee muet au
1er,
é fer. au 2d.] Ferrâille, vieux
morceaux de fer, usés ou rouillés. "Vendeur de vieille
ferrâille.
= Ferrâiller, s'escrimer, se batre. — Figur. (st.
plaisant ou critique) Disputer. "Maintenant on s'amûse (au Parlem.
d'Angl.) à ferrâiller avec les Ministres sur
le nombre des soldats et des matelots.
Linguet. = Ferrâilleur,
Bretteur, qui fait profession de se battre.
FERRANT
FERRANT, adj. m. [Fêran: 1reê
ouv. 2e lon. l'r a le son fort.] Il se joint toujours
au mot Maréchal. Qui ferre les chevaux.
FERREMENT
FERREMENT, s. m. [Fêreman: 1reê
ouv. l'r doit être prononcée fortement. 2ee
muet.] Outil de fer. "On trouva sur ce voleur toute sorte de ferremens.
Ce mot est peu usité. L'Acad. dit. "Les ferremens
d'un chirurgien. On ne pourrait le dire que par mépris. On dit,
instrumens.
FERRÉ
FERRÉ, ÉE,
adj. FERRER, v. act. [Fêré, ré-e,
ré:
1re ê ouv. l'r est forte; 2eé
fer. long au 2d.] l'adj. a plusieurs sens suivant les noms auxquels il
se joint. Chemin ferré, dont le fond est ferme et pierreux.
— Style ferré, qui a de la dûreté. — Eau ferrée,
où l'on a plongé un fer ardent ou rouillé. — Fig.
(st. famil.) Homme ferré, qui possède parfaitement
la matière dont on parle; ferré à glace, capable
de se bien défendre si l'on l'ataque sur un sujet. — Gueule
ferrée, qui mange le potage extrêmement chaud, ou,
qui dit facilement des injûres et des dûretés. — Avaleur
de charrettes ferrées, fanfaron, ou grand mangeur.
FERRER, est 1°. Garnir de fer.
"Ferrer une porte, une fenêtre, un lit, une
armoire, etc. = 2°. Garnir de fers les pieds des chevaux; de quelque
métal que soient ces fers. Ainsi, dans la magnificence des triomphes
on a dit ferrer d'or, d'argent. Quand on dit ferrer
tout seul, on l'entend des fers ordinaires, qui ne sont que de fer. —
Ferrer
à glace, mettre des fers cramponés. = 3°.
Ferrer
{B236a~} des aiguillettes, en garnir les extrémités,
soit de fer blanc, soit de cuivre ou d'argent. = On dit, dans le st. fig.
famil. d'une persone dificile à gouverner, à persuader,
qu'elle n'est pas aisée à ferrer. "Ce Mr. de Nevers,
si dificille à ferrer... Il épouse enfin. Sév.
= Ferrer la mule, faire des profits illicites; il se dit sur-tout
des domestiques ou commissionaires, qui font payer plus qu'ils n'ont
doné ce qu'ils ont acheté pour le compte d'autrui. Cette
expression proverbiale vient de l'Empereur Vespasien, qui s'étant
aperçu que son muletier avoit arrêté sa litière,
sous prétexte de faire ferrer sa mule, pour doner le tems à
un solliciteur de présenter sa suplique, demanda au muletier combien
valait le fer de sa mule, et voulut en avoir sa part. Le Gendre.
FERRET
FERRET, s. m. FERREUR, s.
m. [1re ê ouv. 2e è moy.
au 1er.] Ils ne se disent qu'avec aiguillettes. "Ferret
(fer) d'aiguillettes. "Ferreur d'aiguillettes, qui les
ferre. Voy. FERRER, n°. 3°.
FERRON
FERRON, s. m. FERRONERIE,
s. f. FERRONIER, IèRE,
s. m. et f. [1re ê ouv. 3e e
muet au 2d, é fer. au 3e, è moy.
et long au 4e.] Le premier se dit d'un marchand de fer en bârres.
(L'Acad. ne le met pas.) Le second du lieu où l'on fabrique
et l'on vend les grôs ouvrages de fer ou de cuivre. Le 3e
de celui et de celle qui vend des ouvrages de fer.
FERRUGINEUX
FERRUGINEUX, EûSE,
adj. [Férugi--neû, neû-ze: 1reê
ouv. l'r a le son fort: 4e lon.] Qui tient de la natûre
du fer, qui a des parties de fer. "Terre ferrugineûse. Eaux
(minérales) ferrugineûses.
FERRûRE
FERRûRE, s. f. [1re ê
ouv. 2e lon. 3e e muet.] 1°. Garnitûre
de fer des portes des fenêtres, des roûes, etc. * En Provence,
on dit ferremente: c'est un mot du pays et du patois. = 2°.
Action de ferrer les chevaux et le fer qu'on y emploie. "Tant pour la
ferrûre de quatre chevaux. "3°. La manière de ferrer
un cheval. "Ferrûre à la française, à
la hongroise, à la polonaise.
FERTILE
FERTILE, adj. FERTILEMENT,
adv. [fêrtile, tileman: 1re ê
ouv. 3e e muet.] Fertile, qui produit, qui raporte
beaucoup. Fertilement. Abondamment; avec fertilité.
FERTILE, suit ou précède
le nom qu'il modifie. "Champ, terre, pays fertile.
De fertiles cailloux semant d'afreux
déserts.
De Lille.
Et les arbres plantés sous son fertile auspice.
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Auront encor des fruits pour nos derniers neveux.
Gresset.
Rousseau parlant des Dieux dit,
Et sans cette bonté fertile
Leur foudre souvent inutile,
Gronderoit en vain dans leurs mains.
Je ne sais si auspice fertile et bonté fertile
sont des expressions bien propres. En tout câs ellles ne sont que
de la haûte poésie. = En général, fertile
aime à suivre. "fertile champ, fertile terre, formeraient
des inversions dures à l'oreille. = Cet adjectif régit quelquefois
la prép. en. "Terre fertile en blé, en vin.
"Les aûtres îles sont fertiles en plusieurs sortes de
vivres excellens. Voy. D'ANSON. "Il est fertile en ressources,
en
inventions, en expédiens. = On dit figurément,
esprit fertile, qui produit beaucoup et facilement; sujet ou
matière fertile, qui fournit beaucoup de chôses.
FERTILISATION
FERTILISATION, s. f. FERTILISER,
v. act. [Fêrtiliza-cion, zé: 1reê
ouv. dern. é fer. au 2d.] Action de fertiliser, de
rendre fertile. Ces mots ne sont pas anciens dans la langue, sur-tout le
substantif; mais ils sont bien établis. Le verbe sur-tout est très-beau
et fort usité. "Le fumier fertilise les terres. "Le Nil fertilise
toute l'Égypte. — L'Acad. ne met point fertilisation.
FERTILITÉ
FERTILITÉ, s. f. Qualité de ce qui
est fertile. Il se dit au propre et au figuré. "La
bonne cultûre est ce qui contribue le plus à la fertilité
de la terre. "Fertilité d'esprit, d'imagination.
REM. Fertilité, ne se dit que de la terre
et des plantes: pour les animaux on doit dire fécondité.
Mme de Coulanges faisant compliment de condoléance à
Mme de Grignan, sur la mort du petit Marquis de Simiane,
dit: "La jeunesse et la fertilité du père et de
la mère doivent doner de grandes espérances de voir bientôt
cette perte réparée. — Fécondité vaudrait
mieux pour la mère; mais pour le père, il serait aussi ridicule
que fertilité. = M. Beauzée compâre ces
deux mots. Il semble, dit-il, que la fécondité vienne
de la natûre, et que la fertilité tienne plus de l'
art. "La chaleur du soleil, la pluie du ciel fécondent la
terre; le labour, les engrais la fertilisent. "Un esprit, heureûsement
né, peut être fécond en grandes idées:
un esprit naturellement moins fécond, peut devenir fertile
par la cultûre, l'étude et le travail.
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FÉRU
FÉRU. Voy. FÉRIR
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