Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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   AJOUTER foi à... croire. Il régit les persones et les chôses. Je n'ajoûte pas foi à cet homme, à ce qu'il dit; je ne le crois pas. — Ajouter au conte, à la lettre, au texte, amplifier, exagérer. St. Famil.

AIR


AIR. [pron. èr, è ouvert.] Il est douteux au sing. air, chair, etc. long au pluriel, airs, chairs, etc. D'OLIV.

AIR


AIR, s. m. [Èr, è ouv. dout. au sing. long au plur. les airs.] Il signifie, 1°. Un des quatre élémens. L'air est plus léger que l'eau; colonne d'air, l'air est pesant, il se dilate. "air sain, mal sain, doux, tempéré, subtil, grossier. = 2°. Il se prend pour le vent: il ne fait point d'air. = 3°. Manière, façon: "l'air dont il fait toutes chôses; dire les chôses d'un certain air, etc. — 4°. Physionomie, ressemblance: "Il a l'air d'un tel; il a beaucoup de votre air. = 5°. En termes de manège, allure du cheval: "Ce cheval va à tous airs; on le manie comme on veut. 6°. En termes de musique, suite de tons qui composent un chant: "Air gai, air triste, air nouveau, air ancien. — Il se dit aussi du chant et des paroles: air à boire.
   Rem. Ce substantif entre dans un grand nombre d' expressions. — Prendre l'air, c'est ainsi qu'on parle, et non pas prendre de l'air. Bouh. On dit pourtant qu'un homme a pris du mauvais air, quand il a été en lieu où il a pris la peste, ou quelque autre maladie épidémique. — * Mais prendre un air, ou un coup d'air, pour dire que l'air nous a saisi, nous a causé une fluxion, un rhume, est un provençalisme.
   Avoir l'air régit les noms, ou sans article, ou avec la pré. de. "Il avoit l'air Seigneur, lors même qu'il l'afectoit le plus. Creb. F. Ainsi l'on dira, il a l'air prélat, il a l'air pédant, et non pas l'air de Prélat, de pédant, etc. — Avec un, la prép. de fait fort bien, soit que ce pron. un soit joint à air, ou au nom qui est régi: il a un air d'empire, il a l'air d'un Prélat, etc. Enfin, quand avoir l'air est suivi d'un adjectif, il n'y a ni article, ni prép. devant le régime: il a l'air triste, l'air content, etc. et c'est la raison pour laquelle les substantifs mêmes se mettent sans article; c'est qu'ils sont employés adjectivement. "Il a l'air Seigneur, etc. — Quelquefois l'adjectif suit le genre du sujet et non celui d'air: "Elle a l'air bien étourdie. Th. d'Éduc. Le Prés. Henaut dit avoir bien de l'air de... "Cela a bien de l'air d'une

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