Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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et la conduite spirituelle d'une Paroisse. "Les Cûres obligent à résidence. Cûre de village. Résigner, permuter, desservir une Cûre. = 4°. * Il s'est dit aûtrefois pour souci. On disait, n'en avoir cûre, ne pas s'en soucier; s'en mettre peu en peine.
   L'Ane, qui goûtoit fort cette façon d'aller,
   Se plaint en son patois. Le Meûnier n' en a cure.
       La Font.
Rem. 1°. Cûre, guérison (synon.) Il semble, dit l'Ab. Girard, que la cûre n'ait pour objet que les maux opiniâtres et d'habitude; au lieu que la guérison regarde aussi les maladies légères et de peu de durée. On dit, faire une cûre, et procurer une guérison. Le 1er a plus de raport au mal, et à l'action de celui qui traite le malade. Le 2d a plus de raport à l'état du malade qu'on traite (La cûre de ce mal; la guérison de ce malade.) "Plus le mal est invétéré, plus la cûre en est dificile. "C'est souvent plus à la force du tempérament qu'à l'éfet des remèdes, qu' on doit sa guérison. GIR. synon.
   2°. * Formey done à cûre, non le sens de guérison, mais celui de remède. Il dit, faire une cûre, non du Médecin, mais du malade. "Il ala ensuite aux Eaux de... faire une cûre, qui lui avait été prescrite.
   3°. Dit-on, faire une cûre à quelqu' un, pour dire, le guérir, ou le traiter dans une maladie? Je ne le crois pas. Boileau l'a dit, en parlant du Médecin Perrault: "C'est-là toute la cûre qu'il m'a faite. (C'est ainsi qu'il m'a guéri, en me rendant plus malade.) On lit aussi, dans l'Ann. Litt. "Vient ensuite le détail d' une cûre faite par M. Morand à un Religieux. — Faire une cûre, se dit sans régime. On ne dit point, ce me semble, il lui a fait une cûre, pour dire, qu'il l' a guéri.
   II. CURÉ, Prêtre pourvu d'une Cûre. Bon Curé; Curé de Paris; Curé de village; Curé primitif; Curé amovible, etc.
   On dit, en style proverbial, avoir afaire au Curé et aux Paroissiens, c. à. d., à plusieurs parties à la fois, et qui ont souvent des intérêts diférens. = C'est Gros-Jean qui remontre à son Curé, se dit, quand un ignorant veut instruire un homme qui en sait plus que lui.

CûRE-DENT


CûRE-DENT, CûRE-OREILLE, s. m. Ces mots sont indéclinables, et ne doivent point prendre d' s au pluriel. Il se disent, l'un d'un instrument dont on se cûre les dents, et l'aûtre d'un aûtre instrument propre à se

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