Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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croire qu'il soit (qu'il est) de quelque Sculpteur Grec.
   Au contraire, d'aûtres Auteurs mettent l'indicatif à la place du subjonctif dans des phrases négatives: "Je ne crois pas qu'il seroit (qu'il fût) juste de détruire tout d'un coup le droit de l'Empire Romain. "Je n' avois point cru que M. Newton étoit (fût) capable d'employer cette objection. Leibnitz. Cela est pardonable à un étranger; mais des Auteurs, français d'origine et d' éducation, ont fait la même faûte; ce qui est plus surprenant. "On prie Mr de St. Ange de ne pas croire qu'il y a (qu' il y ait) des absurdités dans Ovide, toutes les fois qu' il ne pourra pas l'entendre, sans lui en suposer. Journ. de Mons. "Croyez-vous qu'aujourd'hui on peut (on puisse) suporter ces idées de perfection? Anon.
   2°. Quand la négative afecte le verbe régi, comme le verbe croire, le câs est plus embarrassant. Faut-il dire, par exemple, je ne crois pas que je ne le fasse pas; ou que je ne le fasse, en retranchant pas; ou bien: je ne crois pas ne pas le faire, en se servant de l'infinitif? — Mde. de Sévigné a employé la seconde manière, qui me plairait assez. "Je ne crois pas que je ne pleure quand je verrai, etc. L'infinitif me parait bon aussi en pareil câs. Mais, à mon avis, la première manière ne vaut rien du tout: je ne crois pas que je ne pleure pas, etc.
   3°. Croire que, dans les phrâses interrogatives, a des sens diférens, suivant qu'il régit le futur ou le subjonctif. Croyez-vous qu'il le fera? signifie: je crois qu'il ne le fera pas, et vous seriez trop simple de le croire. Croyez-vous qu'il le fasse? veut dire: je doute qu'il le fasse; je ne sais s' il le fera. Extr. de Mr. Andry de Bois-Regard.
   4°. Il est à croire que, a les mêmes régimes que croire: "Il est à croire qu'il le veut ainsi: est-il à croire qu'il le veuille, ou qu'il le voudra ainsi? — On met aussi, il est à croire sans que, en parenthèse. "Une mort chrétienne le mit en possession, comme il est à croire, de la récompense que méritoient ses soufrances et la fermeté de sa foi. Lett. Edif.
   5°. Pour revenir au régime de l'infinitif, on ne doit l'employer qu'avec les verbes qui se raportent au sujet de la phrâse, et non au régime. "Je croyois cette brochure intéressante, parce que je la croyois contenir

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