Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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aussi une courte épée qu'on porte au côté: il ne porte qu'un couteau. = Couteau de chasse, est aussi une courte épée que portent les Chasseurs, pour couper les branches. = Couteau de tripière, qui tranche des deux côtés. Figurément, qui dit du bien et du mal de tout le monde.
   Rem. Couteau, n'est pas un terme noble. Dans le style élevé, on doit dire glaive. "Ainsi, deux mauvaises sectes seront percées du même coup, et à travers du Socinien, le Calviniste portera le couteau jusque dans son propre sein. Bossuet.
   On dit proverbialement, aiguiser ses couteaux, ou, les couteaux, se préparer au combat, à la dispute. — Jouer des couteaux, se battre. — En être aux coûteaux tirés, ou, aux épées et aux couteaux, être énemis mortels et jurés. "On vous a mandé comme étoit M. de Coetquen avec M. de Chaunes: il étoit ouvertement avec lui aux épées et aux couteaux. Sév. — Avoir le pain et le couteau, c. à. d., toute sorte d'avantages pour réussir dans une afaire. — Mettre couteau sur table, doner à manger. — C'est son couteau pendant, se dit d'un homme qui en acompagne toujours un aûtre, et qui est prêt à le servir en toute ocasion.
   COUTELAS, épée large et courte, qui ne tranche que d'un côté.

COUTELIER


COUTELIER, s. m. COUTELIèRE, s. f. COUTELLERIE, s. f. [Kou-te-lié, liè-re; Kou-tèlerie; 2e e muet aux 2 1ers, è moy. au 3e; la 3eé fer. au 1er, è moy. et long au 2d, e muet au 3e.] Coutelier, est celui dont le métier est de faire des couteaux, ciseaux, rasoirs, lancettes, canifs, etc. Coutelière, étui dans lequel on met plusieurs couteaux: il est peu usité. — Coutellerie, métier de coutelier. — Ouvrage que font et que débitent les Couteliers. "Il se fait beaucoup de coutellerie à Moulins.

COûTER


COûTER, v. a. et n.[1re lon. Koû-té, plus longue encôre devant l'e muet, il coûte.] Être acheté un certain prix. Au propre, il s'entend toujours de l'argent; mais au figuré, il signifie, peine et travail. Cette étofe coûte beaucoup. "Ses lettres lui cûtent beaucoup. Les vers ne lui coûtent rien. Bouh. — Il régit la persone au datif, et, à l'acusatif, le nom de ce qu'il en coûte: Ce bijou lui coûte cinquante louis: ce chagrin lui a coûté la vie. = Il régit encôre la prép. à devant les verbes: Il vous a beaucoup coûté à le réduire:

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