Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Soldats d'une Compagnie se rendent sous le drapeau. Ce n'est pas la marche qu'on bat, c'est l'assemblée.

ASSEMBLER. v.a. Mettre ensemble. Assembler des troupes. Assembler les États. Assembler des matériaux pour bâtir. Assembler des papiers, des livres. Assembler les feuilles d'un livre pour le relier.

ASSEMBLER se dit aussi en termes de Menuiserie & de Charpenterie, pour dire, Joindre, emboîter, enchasser plusieurs pièces de bois, ensorte qu'elles ne fassent qu'un corps. Assembler des pièces de charpente, de menuiserie, &c.

On dit proverbialement, qu'Un homme a bientôt assemblé son conseil, pour dire, qu'Il prend brusquement ses résolutions sans consulter personne.

ASSEMBLER est aussi réciproque. Le Parlement s'assembla. Le peuple s'assemble. Les créanciers de cette direction s'assemblent deux fois la semaine.

ASSEMBLÉ, ÉE, participe .

ASSENER. v.a. Porter un coup rude & violent. Il lui assena un coup de massue. Il l'a assené d'un coup de pierre entre les deux yeux.

ASSENÉ, ÉE, participe .

ASSEOIR. v.a. (J'assieds, tu assieds, il assied, nous asseyons, vous asseyez, ils asseyent. J'asseyois. J'assis. J'assiérai, ou j'asseyerai. Assied, Asseyez. Que j'asseye. J'assiérois, ou j'asseyerois. Que j'assise. En asseyant.) Mettre dans un siège. Asseoir un enfant. Asseoir un malade. Asseyez cet enfant, ce malade. Asseyez bien cette femme à cheval.

Il s'emploie plus ordinairement avec le pronom personnel, & il signifie, Se mettre dans un siège, Asseyez-vous. Il s'assit. Asseyons-nous. On le fit asseoir, on le pria de s'asseoir.

On dit, qu'Un oiseau s'est allé asseoir sur une branche, sur un arbre, pour dire, qu'Il s'y est allé percher.

ASSEOIR En termes de Bâtiment, signifie, Poser sur quelque chose de ferme; & dans cette signification & dans les autres qui suivent, il est toujours actif. Asseoir les fondemens d'une maison sur le roc. Asseoir la première pierre d'un édifice. Asseoir une pierre. Asseoir une statue sur un piédestal.

On dit, Asseoir les Tailles, les Gabelles, &c. pour dire, Imposer & départir les Tailles, les Gabelles, &c.

On dit, Asseoir une rente, pour dire, Placer une rente. On a mal assis cette rente, on la pouvoit mieux asseoir.

On dit, Asseoir un camp, pour dire, Placer un camp. Il assit son camp hors de la portée du canon de la ville.

On dit figurément, Asseoir son jugement, asseoir un jugement, pour dire, Fonder un jugement sur quelque raison, sur quelque apparence. Il ne faut pas asseoir son jugement sur une simple présomption.

On dit aussi figurément, qu'On ne peut asseoir aucun fondement sur ce que dit une personne, sur ce qu'elle promet, pour dire, qu'On ne peut se fier à sa parole, à ses promesses.

ASSIS, ISE, participe .

ASSERTION. s.f. Terme didactique. Proposition qu'on soutient vraie. La seconde assertion est une suite de la première.

Il signifie aussi en style de Pratique, Affirmation en Justice. On le renvoya sur son assertion. Il n'est guère en usage.

ASSERVIR. v.a. Assujétir, réduire sous sa puissance. Ce Conquérant a asservi plusieurs nations.

Il se dit au figuré, Je ne saurois m'asservir à toutes ces cérémonies-là. S'asservir aux règles.

On dit figurément, Asservir ses passions, pour dire, Dompter ses passions. Et figurément & poëtiquement, en parlant d'une belle femme, on dit que Ses charmes ont asservi beaucoup d'amans, ont asservi tous les coeurs.

ASSERVI, IE, participe .

ASSESSEUR. s.m. Officier de robe longue, qui est adjoint à un Juge principal, pour juger conjointement avec lui dans un Présidial, dans un Bailliage, & qui préside en son absence. Conseiller Assesseur. Premier Assesseur, &c. Assesseur au Siége Royal de, &c.

ASSEZ. adv. Suffisamment, autant qu'il faut. Assez bon. Assez grand. Assez long. Il n'a pas assez de vivres pour un an. Assez d'argent. Assez d'amis. Assez & plus qu'il ne faut. Assez bien. Assez mal. Il est assez fort pour vous tenir tête. Il a assez de courage. Vous êtes venu assez à temps. Il y a assez de temps. Assez & trop long-temps. C'est assez parlé, assez disputé. C'est assez parler, assez disputer. J'en ai assez, je m'en contente. C'est assez, c'en est assez.

On dit, Assez peu, & Assez souvent, pour dire simplement, Peu & souvent. A-t-il beaucoup de bien? assez peu. C'est un homme d'assez peu de génie, d'assez peu d'esprit. Il va assez souvent dans cette maison. On se trouva assez souvent embarrassé à choisir.

ASSIDU, UE. adj. Qui a une application continuelle à quelque chose. Un homme assidu au travail, assidu à sa charge, assidu à l'étude. Se rendre assidu à son devoir.

Il signifie aussi, Qui rend des soins continuels à quelqu'un. Être assidu à faire sa cour. Il est fort assidu auprès du Prince. Cet homme est fort assidu auprès de cette femme.

ASSIDU se dit aussi De certaines choses pour en marquer la continuation, ou la fréquente répétition. Des soins assidus. Des peines assidues. Un travail assidu. Des visites assidues.

ASSIDUITÉ. s.f. Application continuelle à un travail, à une chose. Cette charge demande une grande assiduité. J'ai refusé cet emploi, parce qu'il demandoit, parce qu'il y falloit trop d'assiduité. L'assiduité vient à bout de tout. Son assiduité à la Cour.

On dit, Avoir de l'assiduité auprès du Prince, pour dire, Être assidu à lui faire sa cour: Et Avoir des assiduités auprès d'une femme, pour dire, Lui rendre des soins.

ASSIDUMENT. adv. D'une manière assidue. Il travaille assidument. Il est assidument auprès du Prince.

ASSIÉGEANT, ANTE. adj. Qui assiége. Les troupes assiégeantes devinrent assiégées.

Il est plus ordinairement substantif, & il ne se dit qu'au pluriel. Les assiégeans ont beaucoup avancé les travaux cette nuit. Un des assiégeans.

[alt p. 78] ASSIÉGER. v.a. Faire le siége d'une Place. On va assiéger une telle Ville, un tel Château.

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