Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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Page A059a


   Séduisant quand il parle, affreux quand il agit.
       Palissot.
  Ce clinquant de l'esprit, ces trompeuses surfaces,
  Cachent un homme affreux, qui veut vous égarer,
   Et que l'on ne peut voir sans se déshonorer.
       Le Méchant.

AFFRIANDER


AFFRIANDER, AFFRIOLER, v. a. [3e lon. au 1er., le reste bref dans les deux dern. é fer. Afri-andé, Afri-olé.] Ces deux mots ont à peu près le même sens. Attirer par quelque apât. — Le 2d. est moins usité que le 1er. ils sont, tout au plus, du style familier. — L'Acad. met le 1er. sans remarque, et dit du 2d. qu'il est du style familier.

AFFRONT


AFFRONT, s. m. [2e lon. afron.] Injure, outrage, soit en paroles, soit par des coups et des mauvais traitemens.
   AFRONT, insulte, outrage, avanie, (Synon.) L'afront est un trait de reproche ou de mépris, lancé en face de témoins; l'insulte est une attaque faite avec insolence; l'outrage y ajoute un excès de violence qui irrite; l'avanie est un traitement humiliant, qui expôse au mépris et à la moquerie du Public. Gir. Synon.
   On dit faire un afront à... et recevoir un afront de... On dit encore, figurément, boire un afront, avaler un afront, essuyer un afront. Les deux premières expressions sont du style simple, la troisième est de tous les styles.
   2°. AFRONT, honte, déshoneur. C'est en ce 2d. sens qu'on dit faire afront sans article. "Il fait afront à ses parens. "Il ne vous fera point afront; sa mémoire lui fit afront. — * L'Acad. dit, point d' afront; fit un afront. Mais il me semble que ces expressions indéfinies se disent toujours de même, et sans préposition ou article. On ne dit point, je n'ai point de tort, vous n' avez pas de raison; mais je n'ai pas tort, vous n'avez pas raison. Il faut donc dire, il ne vous fera pas afront, lui fit afront.
   *AFRONT régit la prép. de devant les verbes, et non pas devant les noms. On dit l'afront d'être refusé; mais l'afront d'un refus n'est guère bon, et les afronts d'un refus est encore plus mauvais. — Aux afronts d'un refus craignant de vous comettre. Rac. Iphigenie. Acte II, Sc. 4. V. Rem. d'Olivet 39.

AFFRONTER


AFFRONTER, ou AFRONTER, v. a. [2e lon. 3e é fer. Afronté.] Dans le sens de tromper, il me parait bâs et surané. "Il afronte tout le monde. — Mais afronter,

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