Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

RECHERCHE Accueil Aide-Mémoire GEHLF ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page A536b

afection, foi conjugale. — Vivre conjugalement. = Conjugal, même en vers, suit toujours le nom qu'il modifie.
   — Si Dieu daigne écouter un conjugal amour.
       Polîeucte.
L'inversion est dûre et sauvage.

CONJURATEUR


CONJURATEUR, s. m. CONJURATION, s. f. [1re lon. Dans le 2d, tion, a le son de cion, en prôse, et de ci-on, en vers.] Suivant La Touche, le mot de Conjurateur n'est bon que pour signifier le prétendu magicien, qui conjûre par de certaines paroles. Aûtrement on doit dire Conjuré. — L'Acad. avait d'abord aprouvé Conjurateur, dans ce dernier sens; dans les éditions suivantes, elle se contenta de dire qu'on dit plus souvent les Conjurés que les Conjurateurs: dans la dernière, elle aprouve celui-ci, pour signifier celui qui forme, qui conduit une Conjuration. Dangereux Conjurateur.
   CONJURATION, est, 1°. une conspiration, un complot, contre l'État, contre le Prince. "Faire, former, tramer une conjuration. = 2°. Il se dit des paroles dont on se sert pour conjurer le démon, la tempête, etc. "La Pythonisse, par ses Conjurations, évoqua Samuel. 3°. Ce mot, pour exprimer des prières instantes, n'est guère en usage. "Il s'est rendu à toutes les conjurations de ses amis. L'Acad. n'en parlait point dans ce sens. Dans la dern. édit. elle le met sans remarque: "Il se rendit aux pressantes conjurations qu'on lui fit.

CONJURÉS


CONJURÉS, s. m. pl. CONJURER, v. a. [L'u est bref devant la syll. masc., mais devant l'e muet, il est long: je conjûre, il conjûrera, etc.] Conjurer, signifie, 1°. prier instamment. Je vous conjûre de le faire; je vous en conjûre. = 2°. Chasser avec certaines paroles ou charmes, la tempête, la peste, la fièvre. C'est un terme introduit par la superstition. — Il est beau au figuré: Conjurer la tempête, détourner par prudence un malheur, dont on est menacé. = 3°. Former un complot contre l'État, contre le Prince. — En ce sens, il est ordinairement neutre: Catilina conjura contre la République, Cinna contre Auguste. = Quelquefois il est actif. Par exemple, conjurer la ruine de sa patrie. — On dit par extension, conjurer contre quelqu'un, conjurer sa perte.
   CONJURÉS, ne se dit que dans le dernier sens de conjurer. Pour le second, on dit Conjurateur. "On se saisit des Conjurés.

Next page


Copyright © 2003 GEHLF, École normale supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.