ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"196"> soit recevable; le produit moyen de ces épreuves a été, savoir:

A trois onces de poudre.
toises. piés. Poudre ordinaire de guerre prise dans le magasin d'Essonne, . . . . 76. 2. N°. 20. fabriqué dans la même propor tion des matieres que la poudre ci dessus, . . . . . . . . . 74. 4. N°. 13 . . . . . . . . . . 78. 4. N°. 5. . . . . . . . . . . 79. 1.

A deux onces.
N°. 5. . . . . . . . . . . 35. 2. N°. 20. . . . . . . . . . 39. 1. N°. 13. . . . . . . . . . 41. 3.

Il résulte de ces épreuves que la poudre n°. 13. qui est celle que les essais mentionnés en la table de l'autre part ont indiquée pour être la meilleure proportion des matieres, est plus forte que celle n°. 20. dont on fait usage en France.

Et que la poudre sans soufre n°. 5. augmente de force à proportion qu'on en augmente la quantité, par comparaison à une pareille quantité d'autre poudre, puisqu'à trois onces elle a surpassé les poudres de comparaison auxquelles à deux onces & au - dessous elle étoit inférieure.

A juger de ces poudres par les épreuves ci - dessus, il paroit que celle n°. 13. qui a conservé dans les épreuves, en petit comme en grand, la supériorité sur le n°. 20. sera très - propre pour le fusil; & que celle n°. 5. sans soufre qui gagne dans les épreuves en grand, conviendra mieux pour l'artillerie que la poudre ordinaire, puisqu'avec une plus grande force elle donne moins de fumée, & qu'elle ne cause point ou très - peu d'altération à la lumiere des canons, le soufre étant ce qui produit ces deux mauvais effets dans la poudre ordinaire; celle - ci s'est bien conservée, & a même gagné en force depuis plus d'une année qu'elle est fabriquée. Il résulteroit aussi de l'usage qu'on en feroit une économie considérable sur la quantité que consomment la grosse artillerie & les mines par la propriété qu'elle a d'être plus forte en grand qu'en petit volume; ses effets connus jusqu'à trois onces donnent tout lieu de le présumer. Les poudriers observeront qu'elle doit être battue deux heures de moins que la poudre ordinaire.

Poudre (Page 13:196)

Poudre fine, (Artillerie.) c'est celle dont le grain est extrémement délié. Son usage est pour amorcer l'artillerie, & pour charger les petites armes, comme fusils, pistolets, carabines, mousquetons, &c. (D. J.)

Poudre fulminante (Page 13:196)

Poudre fulminante, (Fortification.) c'est ainsi qu'on appelle une composition de trois parties de salpêtre, de deux parties de sel de tartre, & d'une partie de soufre, pilées & incorporées ensemble; si on la met dans une cuillere de fer ou d'argent sur un petit feu pendant un quart d'heure, ou une petite demi-heure, elle s'enflamme, & fait une si grande détonation, qu'un gros de cette poudre fulmine, & fait presque autant de bruit qu'un canon, ce qui lui a donné le nom de poudre fulminante. Elle a deux effets particuliers, différens de ceux de la poudre à canon: l'un, qu'elle fait un si grand bruit sans être enfermée, qu'elle perce, pour ainsi dire, les oreilles; l'autre, qu'au contraire de la poudre à canon, elle agit du haut en bas d'une telle force, qu'elle perce une cuillere de cuivre; celle de fer résiste davantage.

Comme l'effet de cette poudre vient de l'étroite liaison des parties du tartre avec le salpêtre & le soufre; il résulte que si l'on fait chauffer ces matieres à un grand feu, elle produit beaucoup moins d'effet dans sa détonation, parce qu'elles ont été trop agitées pour pouvoir se lier intimement.

On fait aussi pareille chose avec de l'or, ce qu'on appelle de l'or fulminant. Voyez Or fulminant, traité des feux d'artifices, par M. Frezier. (Q)

Poudre - grenée (Page 13:196)

Poudre - grenée, (Artillerie.) c'est une poudre dont le grain est trop gros: elle sert à charger les pieces d'artillerie, & même les mousquets, soit les plus légers qu'on porte en campagne, soit les plus pesans qu'on emploie à la défense des places. (D. J.)

Poudre muette (Page 13:196)

Poudre muette, (Fortification.) c'est une erreur de croire qu'il y ait de la poudre vraiment muette, c'est - à - dire, qui ne fasse aucune détonation, lorsqu'elle prend feu dans un lieu renfermé, comme dans un canon ou ailleurs, de sorte qu'elle s'ouvre un passage, & chasse, par exemple, un boulet sans faire aucun bruit; car tout le monde sait que le bruit n'est autre chose qu'une agitation de l'air dans un mouvement subit & violent; il ne peut cesser ou diminuer qu'à mesure que le mouvement se ralentira: sur ce principe on voit clairement qu'en ôtant l'activité de la poudre, on lui ôteroit la force de faire jour autravers des obstacles qu'on lui oppose dans un canon, puisqu'en ôtant ces obstacles, comme dans un fusil chargé de poudre, sans bourre ni boulet, il se fait encore une détonation. On peut étendre plus au long ce raisonnement; mais sans s'y arrêter davantage, il suffit de dire que c'est l'invention des arquebuses à vent qui a donné lieu à ce faux bruit répandu par le peuple, qu'il y a de la poudre muette, c'est - à - dire, qui ne fait point de bruit dans le canon. Voyez Arquebuse à vent. Frezier, traité des feux d'artifices. (Q)

Poudre (Page 13:196)

Poudre se dit dans l'Ecriture, de la sciure de chêne, de buis, ou de la limaille métallique qu'on jette sur le papier pour prendre sur le champ l'humidité dont l'air n'a pas eu le tems de se charger.

Poudre (Page 13:196)

Poudre ou Poussiere, (Maréch.) battre la poudre ou la poussiere, en terme de manege; c'est lorsque le cheval ne fait pas à chaque tems ou à chaque mouvement assez de chemin avec ses jambes de devant, & qu'il pose ses piés de devant près de l'endroit d'où ils les a levés.

Un cheval bat la poudre au terre - à - terre, lorsqu'il n'embrasse pas assez de terrein avec les épaules, & qu'il fait tous ses tems trop courts, comme s'il les faisoit dans la même place. Voyez Terre - a - terre.

Il bat la poudre aux courbettes, lorsqu'il les hâte trop, & qu'il les fait trop basses. Voyez Courbette.

Il bat la poudre au pas, lorsqu'il va un pas court, ou qu'il avance peu, soit qu'il aille au pas par le droit ou sur un rond, ou qu'il passege. Voyez Pas, Passeger.

Poudre a cheveux (Page 13:196)

Poudre a cheveux, en terme de Gantier - Parsumeur; c'est un amidon bien passé & bien pulvérisé pour sécher les cheveux naturels & les pertuques. Ce sont les Gantiers - Parfumeurs qui la fabriquent, & en font le commerce.

Poudre de senteur (Page 13:196)

Poudre de senteur, (Parfumeur.) ce sont des poudres que les Gantiers tirent des fleurs ou des drogues aromatiques, comme la poudre de violette, la poudre de Chypres, & autres. Elles servent à donner de l'odeur aux poudres à cheveux.

Poudre (Page 13:196)

Poudre, (Tannerie.) c'est le tan pilé dont se servent les Tanneurs pour tanner leurs cuirs. Les cuirs forts reçoivent jusqu'à cinq poudres, c'est - à - dire, qu'on y remet cinq fois de nouveau tan. (D. J.)

POUDRER (Page 13:196)

POUDRER, v. act. c'est répandre de la poudre sur quelque chose.

Poudrer (Page 13:196)

Poudrer, (Teinturier.) ce mot se dit d'une certaine poudre qui sort des étoffes après qu'elles ont été teintes en noir, & qui y reste des différentes drogues & ingrédiens qu'on a coutume d'employer à cette teinture. [p. 197]

Poudrer (Page 13:197)

Poudrer, terme de Chasse; il se dit lorsqu'on chasse un lievre dans le tems de la sécheresse, & qui passe dans les chemins poudreux & les terres nouvellement labourées, où il fait voler la poudre, qui recouvre ses voies, ce qui en diminue beaucoup le sentiment: ainsi on dit, le lievre poudre trop, les chiens en perdent les voies à tout moment.

POUDRETTE (Page 13:197)

POUDRETTE, s. f. (Jardinage.) terme honnête dont les Jardiniers sont convenus de se servir pour exprimer la matiere fécale dont ils savent se servir à propos: elle doit être long - tems à l'air pour se sécher, se reduire en poudre, & perdre tout son feu.

La Quintinie la rejette, mais Théophraste en fait grand cas pour les végétaux. Plusieurs fleuristes la croient, ainsi que la Colombine, très - nuisible aux fleurs.

POUDREUX (Page 13:197)

POUDREUX, adj. (Littérat.) Jupiter avoit un temple à Mégare dans l'Attique, sous le nom de Jupiter le poudreux, apparemment, parce que ce temple étant sans couverture, la statue du dieu devint fort poudreuse. (D. J.)

POUDRIER (Page 13:197)

POUDRIER, terme de Papetier; c'est dans une écritoire un ustensile ordinairement de métal, percé par le haut de plusieurs trous; on met dans le poudrier du sable ou de la poudre de métal qu'on jette sur l'écriture afin qu'elle ne s'efface pas.

Poudrier (Page 13:197)

Poudrier, (Marine.) c'est un horloge de sable, dont on se sert sur mer, qui dure demi - heure. Voyez Horloge & Empoulette.

POVENZA (Page 13:197)

POVENZA, (Géog. mod.) ville de l'empire russien, dans la partie septentrionale de la Carelie moscovite, sur le lac Onega, à l'embouchure de la riviere de Povenza. (D. J.)

POUF (Page 13:197)

POUF, s. m. terme d'artisan; ce mot se dit du grain qui s'égraine, & qui s'en va en poudre quand on le travaille; les Paveurs le disent du grès, & les Marbriers parlant du marbre qui se réduit en poudre en le taillant, disent que ce marbre est pouf.

Pouf (Page 13:197)

Pouf, (Fonderie.) les Fondeurs donnent ce nom à une qualité que doit avoir la matiere dont on fait le noyau. Elle consiste dans une molle résistance, asin que le métal remplissant l'espace qu'occupoient les cires, le noyau ait assez de force pour résister à sa violence; & n'en ait pas trop en même tems pour s'oppoler au métal qui travaille en se refroidissant dans le moule, ce qui le feroit gercer dans plusieurs endroits. Voyez Fonderie.

POUGEOISE (Page 13:197)

POUGEOISE, s. m. (Monnoie.) petite monnoie autrement nommée pite ou poitevine; c'étoit une monnoie de billon d'usage en France pendant la troisieme race. On se servoit déja de cette monnoie sous S. Louis, & il paroît par son ordonnance, que Philippe de Valois en fit fabriquer. Cette monnoie, qui ne valoit que le quart du denier, & l'obole qui n'en valoit que la moitié, parut absolument nécessaire lorsque les deniers étoient forts; mais lorsqu'on vint à en diminuer la bonté, on ne fit plus d'oboles ni de pougeoises, parce que ç'auroit été des especes de nulle valeur. (D. J.)

POUGER (Page 13:197)

POUGER, v. act. terme de Marine; c'est faire vent en arriere, porter à droiture, ou avoir vent en poupe; ce terme est en usage sur la Méditerranée.

POUGUES (Page 13:197)

POUGUES, (Géog. mod.) paroisse de France, dans le Nivernois, élection de Vézelai, à 2 lieues de la ville de Nevers, au pié d'une montagne & sur le chemin de Paris. A deux cent pas de cette paroisse, il y a une fontaine minérale. C'est un réservoir rond, qui a trois piés de diametre, & du fond duquel sortent des bouillons d'eau. Ce réservoir est au milieu d'une cour murée, près de laquelle il y a des promenoirs couverts d'un toît, qui est soutenu par des piliers. Les eaux de cette fontaine sont froides, aigrelettes, vineuses, & un peu stiptiques. Certaines petites pailles qui nagent sur l'eau, & qui ressemblent à des raclures de rouille, font connoître qu'elles sont en partie ferrugineuses. (D. J.)

POUILLE (Page 13:197)

POUILLE, s. m. (Jurisprud.) appellé dans la basse latinité polypticum, terme dérivé du grec POLU/W=TOXON, d'où l'on a fait par corraption politicum, poleticum, puleticum, puletum, signifie en général un registre où l'on écrivoit tous les actes publics & privés, mais particulierement un registre où l'on écrivoit les noms de tous les censitaires & redevables, avec une note de ce qu'ils avoient payé.

On a de même appellé pouillé les registres dans lesquels on écrivoit les actes concernant les églises & la description de leurs biens.

Mais, dans le dernier usage, on entend par ce terme un catalogue de bénéfices, dans lequoi on marque le nom de l'église, celui du collateur & du patron, s'il y en a un, le revenu du bénéfice, & autres notions.

Il y a des pouillés généraux, & d'autres particuliers.

Le pouillé le plus général est celui des archevêchés & évêchés du monde chrétien, orbis christianus.

On appelle aussi pouillés généraux ceux qui comprennent tous les archevêchés & évêchés d'un royaume, ou autre état.

Le meilleur ouvrage que nous ayons pour la connoissance des églises de France, est le Gallia christiana de MM. de Sainte - Marthe, que l'on peut regarder comme un commencement de pouillé, mais néanmoins qui ne comprend pas toutes les notions qu doivent entrer dans un pouillé proprement dit.

On a fait divers pouillés généraux & particuliers de chaque diocèse.

En 1516, chaque diocèse nomma des commissaires pour l'estimation des revenus & la confection de son pouillé; le clergé nomma des commissaires généraux pour dresser sur ces pouillés un département.

Il y eut un pouillé général, imprimé in - 8°. vers l'an 1626, qui est devenu très - rare, mais qui ne peut être d'aucun usage tant il est rempli de fautes.

Celui qui parut in - 4°. en 1648, est un peu plus exact, parce qu'il fut fait sur les registres du clergé, qui furent communiqués à l'auteur par ordre de l'assemblée de Mantes, tenue l'an 1641; il s'y est néanmoins glissé encore beaucoup de fautes; il est d'ailleurs imparfait en ce qu'il n'y en a que huit volumes de faits, qui sont les archevêchés de Paris, Sens, Reims, Lyon, Bordeaux, Bourges, Tours & Rouen: les autres archevêchés ne sont pas faits.

Le clergé délibéra en 1726 que tous les bénéficiers & communautés donneroient des déclarations aux chambres diocésaines, qui en feroient des pouillés; & que ces chambres enverroient ces pouillés à une assemblée générale, qui les reviseroit & feroit un département. L'exécution de cette délibération fut ordonnée par arrêt du conseil du 3 Mai 1727, & lettres - patentes du 15 Juin suivant.

Il a paru depuis quelques pouillés particuliers, tels que ceux des églises de Meaux & de Chartres, & un nouveau pouillé de Rouen en 1738.

Le clergé assemblé à Paris en 1740, renouvella le dessein de former un pouillé général sur le plan qui fut proposé à l'assemblée par M. l'abbé le Beuf, de l'académie des Inscriptions & Belles - Lettres. Ce même dessein fut confirmé par une autre délibération du clergé en 1745; & en conséquence des lettres circulaires, écrites par MM. les agens du clergé à MM. les archevêques & évêques du royaume, il a été envoyé à M. l'abbé le Beuf divers pouillés, tant imprimés que manuscrits, de différens diocèses pour en former un pouillé général auquel M. l'abbé le Beuf avoit commencé à travailler: mais n'ayant point reçu tous les pouillés de chaque diocèse, & ne s'étant même trouvé aucune province dont la collection fût complette, cet ouvrage est jusqu'à - présent demeuré im<pb->

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