ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"172"> fixés de lieue en lieue, pour porter les ordres de l'Inca dans tout son empire. (D. J.)

Postes (Page 13:172)

Postes de la Chine, (Hist. de la Chine.) les postes sont réglées dans tout l'empire de la Chine, l'empereur seul en fait la dépense, & il entretient pour cela une infinité de chevaux. Les couriers partent de Péking pour les capitales des provinces. Le viceroi qui reçoit les dépêches de la cour, les communique incontinent par d'autres couriers aux villes du premier ordre; celles - ci les envoyent aux villes du second ordre qui sont de leur dépendance; & de celles du second ordre aux villes du troisieme; ainsi toutes les provinces & toutes les villes ont communication les unes avec les autres. Quoique ces postes ne soient pas établies pour les particuliers, on ne laisse pas de s'en servir en donnant quelque chose au maître du bureau, & tous les missionnaires en usent avec autant de sûreté, & avec beaucoup moins de dépense qu'ils ne font en Europe.

Comme il est d'une extrème importance que les couriers arrivent à tems, les mandarins ont soin de tenir tous les chemins en état; & l'empereur, pour les y obliger plus efficacement, fait quelquefois courir le bruit qu'il doit lui - même visiter certaines provinces. Alors les gouverneurs n'épargnent rien pour en réparer les chemins; parce qu'il y va ordinairement de leur fortune, & quelquefois de leur vie, s'ils se négligeoient sur ce point. Mais quelque soin que les Chinois se donnent pour diminuer la peine des voyageurs, on y souffre néanmoins presque toujours une incommodité très - considérable, à laquelle ils ne peuvent remédier.

Les terres qui sont très - légeres & toujours battues par une infinité de gens qui vont & viennent à pié, & à cheval, sur des chameaux, dans des litieres & sur des chariots, deviennent en été un amas prodigieux de poussiere très - fine, qui étant élevée par les passans & poussée par le vent seroit quelquefois capable d'aveugler, si on ne prenoit des masques ou des voiles. Ce sont des nuages épais, au - travers desquels il faut continuellement marcher, & qu'on respire au lieu d'air pendant des journées entieres. Quand la chaleur est grande & le vent contraire, il n'y a que les gens du pays qui puissent y résister. (D. J.)

Postes (Page 13:172)

Postes du Japon, (Hist. du Japon.) pour la commodité des voyageurs, il y a dans tous les principaux villages & hameaux du Japon une poste qui appartient au seigneur du lieu où l'on peut trouver en tout tems, à de certains prix réglés, un nombre suffisant de chevaux, de porteurs, de valets, &, en un mot, de tout ce dont on peut avoir besoin pour poursuivre son voyage en diligence. L'on y change aussi de chevaux & de valets, quand ils se trouvent harrassés du chemin, ou qu'on ne les a pas loués pour aller plus loin. Les voyageurs de tout rang & de toute condition se rendent à ces postes, appellés par les Japonois sinku, à cause de la commodité qu'ils ont d'y trouver prêt tout ce dont ils peuvent avoir besoin. Elles sont à la distance les unes des autres d'un mille & demi, & au - dessus, jusqu'à quatre milles. Ces maisons ne sont pas proprement bâties pour loger du monde, mais simplement pour établir les chevaux & pour empêcher qu'en les changeant ils n'embarrassent les rues, il y a une cour spacieuse pour chacune. Le prix de tout ce qu'on peut louer à ces postes est réglé par tout l'empire, non - seulement suivant la distance des lieux, mais encore suivant que les chemins sont bonsou mauvais, que les vivres ou le fourrage sont plus ou moins chers, & autres choses semblables.

A toutes les postes il y a jour & nuit des messagers établis pour porter les lettres, les édits, les déclarations, &c. de l'empereur & des princes de l'empire, qu'ils prennent au moment qu'on les a délivrées, & qu'ils portent en diligence à la poste prochaine. Ces lettres, &c. sont renfermées dans une petite boîte vernie de noir, sur laquelle il y a les armes de l'empereur, & le messager la porte sur ses épaules attachée à un petit bâton. Il y a toujours deux de ces messagers qui courent ensemble, afin qu'au cas qu'il arrivât quelque accident à celui qui porte la boîte, l'autre pût prendre sa place & remettre le paquet au prochain sinku. Tous les voyageurs de quelque rang qu'ils soient, même les princes de l'empire & leur suite, doivent sortir du chemin & laisser un passage libre à ces messagers, qui prennent soin de les en avertir à une distance convenable, par le moyen d'une petite cloche qu'ils sonnent & qu'ils portent pour cet effet toujours avec eux. (D. J.)

Postes (Page 13:172)

Postes, s. m. pl. (Architect.) ornemens de sculpture, plats, en maniere d'enroulemens, répétés & ainsi nommés, parce qu'ils semblent courir l'un après l'autre. Il y en a de simples & de fleuronnés, avec des rosettes. On en fait aussi de fer pour les ouvrages de serrurerie. (D. J.)

POSTER (Page 13:172)

POSTER, v. act. placer dans un poste. Voyez Poste.

POSTÉRIEUR (Page 13:172)

POSTÉRIEUR, en Anatomie, se dit des parties opposées à celles qui regardent le plan vertical du corps, qui sont appellées antérieures. Voyez Corps.

POSTÉRIORITÉ (Page 13:172)

POSTÉRIORITÉ, s. f. (Jurisprud.) est opposé à priorité. Ces termes ne sont guere usités qu'en matiere d'hypotheque & d'ordre entre créanciers; en faisant l'ordre on a égard à la priorité ou postériorité d'hypotheque de chacun. Voyez Hypotheque & Priorité. (A)

POSTÉRITÉ (Page 13:172)

POSTÉRITÉ, s. f. (Gram.) c'est la collection des hommes qui viendront après nous. Les gens de bien, les grands hommes en tout genre, ont tous en vue la postérité. Celui qui ne pese que le moment où il existe est un homme froid, incapable de l'enthousiasme, qui seul fait entreprendre de grandes choses aux dépens de la fortune, du repos, & de la vie. Regnier a dit, juste postérité, à témoin je t'appelle; & en parlant ainsi, il a manifesté ce qui se passe au fond de l'ame de tous ceux qui comparant leurs travaux avec la récompense qu'ils obtiennent de leur siecle, ploravere suis non respondere favorem speratam meritis. Postérité a encore une autre acception; ce sont les enfans des rois, des princes, des hommes libres. Il est encore sans postérité.

POSTEROL, ORTIE DE MER (Page 13:172)

POSTEROL, ORTIE DE MER, voyez Rose.

POSTHUME (Page 13:172)

POSTHUME, adj. (Jurisprud.) est un enfant né depuis le décès de son pere; on l'appelle posthume, parce qu'il est venu post humatum patrem.

Les posthumes sont réputés déja nés, toutes les fois qu'il est question de leur avantage, & notamment dans les successions.

Suivant l'ancien droit romain, il falloit les instituer ou deshériter nommément; mais par le droit du code, un posthume ne peut être deshérité, parce qu'il ne peut pas avoir démérité.

Quand il est prétérit dans le testament de son pere, il n'est pas réduit à demander sa légitime, mais à demander sa part entiere, sans avoir égard au testament, lequel en ce cas est cassé.

La prétérition du posthume rompt le testament, quand même ce posthume mourroit aussi tôt, & quand même ce seroit entre les mains de la sage - femme.

Quand il est prétérit par sa mere, laquelle a été prévenue de la mort sans avoir eu le tems de changer son testament, il est tenu pour institué si ce sont les autres enfans qui sont nommés héritiers; mais si ce sont des étrangers, le testament est rompu. Voyez au code le titre de posthumis hoeredibus, instit. vel exhoeredandis vel proeteritis, & aux instit. le tit. de exhoeredatione liberorum. [p. 173]

Posthume (Page 13:173)

Posthume, se dit aussi figurément des livres d'un auteur, qu'on ne met en lumiere qu'après sa mort.

POSTICHE (Page 13:173)

POSTICHE, adject. (Architect.) épithete qu'on donne à un ornement de sculpture, lorsqu'il est ajouté après coup à une table de marbre, ou de toute autre maniere, quand elle est incrustée dans une décoration d'architecture. Le mot postiche, est dérivé de posticcio, ajouté. (D. J.)

POSTILLE (Page 13:173)

POSTILLE, s. f. (Belles - Lettres.) se disoit autrefois d'une note ou courte remarque qu'on écrivoit à la marge de la Bible, & dans la suite on s'est servi du même terme pour exprimer une note écrite sur tout autre livre, postérieurement à son texte.

Trivet dans ses chroniques, en parlant de saint Lancton archevêque de Cantorbery, dit: super Bibliam postillas fecit, & eam per capitula quibus nunc utuntur moderni distinxit. Il ajoute qu'Alexandre évêque de Chester, super psalterium postillas fecit; Kinghton, autre historien d'Angleterre, parlant d'un dominicain qui fut aussi cardinal, nommé Hugues, dit, totam Bibliam postillavit.

Il paroît que ce mot postille, est dérivé du latin positus, mis, ajouté: nous avons en françois un mot tout semblable, qui est apostille, tiré aussi du latin appositus, juxta positus, mis auprès; parce qu'ordinairement les apostilles se mettent à la marge, & vis - à - vis l'endroit du texte, à l'éclaircissement duquel elles servent, à la différence des commentaires qu'on écrit au bas de la page, ou au - dessous du texte.

POSTILLON (Page 13:173)

POSTILLON, s. m. (Maréchall.) palefrenier ou valet de cocher, qui monte sur le premier cheval d'un attelage, lorsqu'il y a quatre, six, ou huit chevaux.

Postillon (Page 13:173)

Postillon, (Marine.) c'est une petite patache qu'on entretient dans un port, & dont on se sert lorsque l'on veut envoyer à la découverte, ou porter quelque nouvelle.

POSTLIMINIUM (Page 13:173)

POSTLIMINIUM, s. m. (Hist. anc.) chez les Romains se disoit d'une personne qui étoit allée séjourner ailleurs; qui avoit été bannie, ou prise par l'ennemi; quand elle revenoit dans son pays, & qu'elle rentroit dans ses biens.

Selon Aulugelle, ce nom venoit de post, après, & de limen, seuil de la porte, c'est - à - dire retour à ses limites & à son seuil; quoique d'autres après Amm. Marcellin, prétendent que ces personnes étoient rétablies dans sa maison, en passant par un trou que l'on faisoit à la muraille, post limen, & non pas en passant par - dessus le seuil qui étoit regardé comme de mauvais augure.

Postliminium étoit aussi une loi ou un acte, par lequel on recouvroit sur un étranger ou sur un ennemi, un héritage ou tout autre bien que l'on avoit perdu.

POSTPOLITE (Page 13:173)

POSTPOLITE, s. f. (Hist. de Pologne.) en polonois rech pospolita, qui revient à - peu - près au mot latin respublica, la république. Ce mot désigne toute la noblesse polonoise sans exception, marchant à cheval; parce que c'est elle qui compose proprement la république; chaque particulier de ce corps ayant le même droit, la même liberté de voix, la même autorité de suffrage; en sorte qu'un seul noble, & le dernier du royaume, peut empêcher une conclusion de diete, un décret le plus important, par son liberum veto. Ce grand corps de noblesse, ou la postpolite, ne s'assemble à cheval, & n'est convoquée que pour l'élection des rois, ou pour un pressant besoin de la république (D. J.)

POSTPOSITION (Page 13:173)

POSTPOSITION, s. f. (Littérat.) l'action de mettre une chose derriere une autre qu'elle devoit précéder. Ainsi l'on dit, qu'un relieur a post - posé une feuille d'un livre, quand il a mis la premiere après la seconde.

Ce mot est originairement latin, composé de post, après ou derriere; & de ponere, mettre, ranger après ou derriere.

POSTPRÉDICAMENT (Page 13:173)

POSTPRÉDICAMENT, en Logique; ce sont certaines affections ou attributs généraux, qui viennent de la comparaison des prédicamens les uns avec les autres; ou des modes qui suivent les prédicamens, & qui appartiennent souvent à plusieurs. Voyez Prédicament.

Tels sont, suivant Aristote, oppositum, prius, simul, motus & habere, dont les trois premiers sont dans tous les prédicamens.

POSTS (Page 13:173)

POSTS, s. m. pl. (Commerce de bois.) on nomme ainsi en Languedoc des bois débités de certaine forme & grandeur, & que l'on vend à la botte. Il y a des posts de noyer de la grande & de la moyenne forme, des posts de fayar, des posts de sapin, & des posts d'audace. (D. J.)

POST SCENIUM (Page 13:173)

POST SCENIUM, s. m. (Hist. anc.) appellé par les Grecs PARASXENION, partie du théâtre des anciens. C'étoit un espace plus long que large ménagé derriere la scene. C'étoit où s'habilloient les acteurs, où l'on serroit les décorations, & où étoit placée une partie des machines. Voyez Parascenium.

POST - SCRIPT (Page 13:173)

POST - SCRIPT, s. m. (Littérat.) pensée ajoutée après coup, ou article séparé ajouté à la fin d'un mémoire, d'une lettre, parce qu'on n'a appris ce qu'il contient, où l'on ne s'en est ressouvenu qu'apres avoir fait & terminé le corps de la lettre ou du mémoire.

Le post - script se marque ordinairement par ces deux lettres initiales, P. S. Le spectateur remarque qu'on connoît beaucoup mieux l'esprit d'une femme par un post - script, que par le corps de sa lettre.

POSTULANT (Page 13:173)

POSTULANT, part. (Jurisprud.) On dit un procureur postulant, parce que la fonction d'un procureur est de postuler pour les parties. On donne quelquefois le nom de postulant à de simples praticiens qui sont la postulation, tels que ceux qui sont admis en cette qualité aux consuls de Paris où il n'y a point de procureurs en titre. Voyez Procureur.

Postulant se dit aussi de celui qui sollicite pour entrer dans une maison religieuse, & y prendre l'habit. Voyez ci - après Postulation. (A)

POSTULATION (Page 13:173)

POSTULATION, f. f. & POSTULER, v. act. (Gramm. & Jurisprud.) en termes de palais signifient l'exposition qui se fait devant le juge des demandes & défenses des parties.

La loi 1. au digeste de postulando, définit ainsi la postulation; postulare est desiderium suum vel amici sui in jure apud eum qui jurisdictioni proeest exponere, vel alterius desiderio contradicere.

Il y avoit certaines personnes qui étoient excluses de la postulation; savoir, un mineur jusqu'à l'âge de dix - neuf ans, un fou ou imbécille, un muet, un aveugle, celui qui étoit affligé de quelqu'autre infirmité, un prodigue, celui qui avoit été condamné publiquement pour calomnie, un hérétique, un infâme, un parjure, celui qui avoit été interdit par le juge de la faculté de postuler, celui qui s'étoit loué pour combattre contre les bêtes.

L'avocat du fisc ne pouvoit pas postuler contre le fisc, ni les décurions contre leur patrie; il étoit aussi interdit de postuler à l'avocat qui avoit refusé son ministere au mandement du juge.

On voit par ce qui vient d'être dit, qu'à Rome les avocats pouvoient postuler; leur profession en elle - même étoit cependant différente, & s'appelloit patrocinium. Il y avoit des procureurs ad lites, dont l'emploi étoit singulierement de postuler & de faire la procédure.

Parmi nous la postulation est totalement distincte du ministere des avocats, si ce n'est dans quelques bailliages où les avocats font en même tems la profession de procureur.

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