ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"77"> ou bourg de France, dans l'Auvergne sur l'Allien, élection de Clermont, avec titre de marquisat. (D. J.)

PONTE (Page 13:77)

PONTE, s. f. (terme d'Oiselier.) ce sont les oeufs que pondent les oiseaux; ce mot se dit aussi des tortues.

Ponte (Page 13:77)

Ponte, s. m. (terme de Jeu.) se dit, au pharaon & à la bassette, de tout joueur différent du banquier, c'est - à - dire, qui ne taille pas. Voyez Bassette, Pharaon, &c.

Ponte (Page 13:77)

Ponte, au jeu de quadrille, c'est la quatrieme carte en rouge, c'est toujours l'as de coeur ou de carreau; ponte enleve le roi, la dame, & ainsi des autres.

PONTÉ (Page 13:77)

PONTÉ, s. m. (terme de Fourbisseur.) c'est la partie de l'épée qui couvre le corps de la garde; ainsi on dit une garde d'épée à ponté.

PONTEAU (Page 13:77)

PONTEAU, s. m. terme d'une piece du métier d'étosse de soie. Le ponteau n'est autre chose qu'un bois rond, échancré, ou coché à chaque bout, qui sert à fixer & arrêter le bois du métier pour le rendre solide: pour cet effet, on en met un certain nombre qui touchent d'un bout à l'estase du métier, & de l'autre au plancher contre quelque solive, & on les fait entrer de force pour butter les uns contre les autres.

PONTE - DE - LIMA (Page 13:77)

PONTE - DE - LIMA, (Géog. mod.) petite ville de Portugal, dans la province entre Duero - e - Minho, sur la riviere de Lima, qu'on y passe sur un pont, à trois lieues de Viana, à six lieues au nord - ouest de Brague, & à soixante - huit au nord de Lisbonne. Long. 9. 25. latit. 41. 37. (D. J.)

PONTE - DI - LIMOSANO (Page 13:77)

PONTE - DI - LIMOSANO, (Géog. mod.) pont de pierre antique, bâti dans le comté de Molise au royaume de Naples, où on conjecture avec beaucoup de vraissemblance qu'étoit le Tiferinum oppidum des anciens. Ce fut Antonin le Débonnaire qui fit bâtir ce pont de pierre, sur un des piliers duquel on découvrit en 1724 l'inscription suivante:

Imp. Coesari Divi Hadriani Fil. Divi Trajani - Parthici Nap. Divi Nervoe. Pron. T. AElio Hadriano Antonio Augusto, Pio. Pont. Max. Trib. Pot. III. Cos. III. P. P. A Parius Q. F. Vol. Sevir Ob. Honor. Quinquen. De H. S. IIII. M. N. Ex D D. Cujus dedicas epulum dedit Decur. Et Augustal. Sing. h. S. III. Plebi H. S. II. N. (D. J.)

PONTE - FELLA ou PONTEBA (Page 13:77)

PONTE - FELLA ou PONTEBA, (Géog. mod.) petite ville, située aux frontieres de l'Italie & de la Carinthie, sur les bords de la riviere Fella qui sépare les terres de l'empereur de celles des Vénitiens. L'on ne peut pas passer plus vîte d'un pays à un autre qu'on y passe dans cette ville, car d'un côté du pont demeurent les Italiens sujets de la république de Venise, & de l'autre sont les Allemands qui obéissent à l'empereur; c'est le passage le plus aisé des Alpes: Lazius croit que c'est l'ancien Julium carnicum. Long. 30. 46. latit. 46. 35. (D. J.)

PONTE - STURA (Page 13:77)

PONTE - STURA, (Géog. mod.) bourgade d'Italie, dans le Montferrat, au confluent de la Stura & du Pô, à quatre milles sud - est de Casal, & à dix sudouest de Verceil. Long. 25. 56. latit. 45. 7. (D. J.)

PONTE - VEDRA (Page 13:77)

PONTE - VEDRA, (Géog. mod.) ville d'Espagne, dans la Galice, à l'embouchure de la petite riviere du Leriz dans la mer. Quelques auteurs croient que c'est l'Hellenes de Strabon. Ses habitans vivent du débit des sardines, dont il s'y fait une pêche abondante. Long. 29. 27. latit. 42. 20. (D. J.)

PONTE - VICO (Page 13:77)

PONTE - VICO, (Géog. mod.) petite ville, ou plutôt bourg d'Italie, dans l'état de Venise, au Bressan, avec un petit port, sur l'Oglio. (D. J.)

PONTELER (Page 13:77)

PONTELER, v. act. (Soierie.) poser les ponteaux, pour monter la charpente du métier.

PONTENAGE (Page 13:77)

PONTENAGE, s. m. (Jurisprud.) est une espece de péage qui se paye au roi ou à quelqu'autre seigneur, pour les personnes, les bêtes, voitures & marchandises qui passent sur un pont; il est appellé pontaticum dans les anciens titres. Voyez les coutumes d'Amiens, de Bearn & de Pérone; l'ordonnance de Charles VI. de l'an 1413, art. ccxlv. & le gloss. de M. de Lauriere. (A)

PONTENIER (Page 13:77)

PONTENIER, s. m. (Officier de Pontenage.) c'est celui qui est commis par un seigneur pour percevoir les droits de pontenage, sur les marchandises qui y sont sujettes au passage des rivieres.

PONTES (Page 13:77)

PONTES, (Hist. rom.) ce mot dans l'histoire ne désigne pas, comme M. de S. Réal le pensoit, des tables hautes & étroites, où l'on donnoit les suffrages dans les assemblées publiques; mais c'étoient réellement de véritables ponts faits de planches. Il y en avoit un pour chaque tribu, ou pour chaque centurie, selon que l'assemblée étoit formée; & tous les citoyens passoient sur ces ponts pour donner leurs suffrages. On leur remettoit deux bulletins à l'un des bouts; & lorsqu'ils étoient à l'autre, ils jettoient dans une corbeille le bulletin qu'ils vouloient. Il faut savoir que l'un de ces bulletins avoit une marque pour approuver, & c'étoit la premiere lettre de ces deux mots, uti rogas, qui veulent dire soit fait; & l'autre pour refuser, étoit marqué de la premiere lettre du mot antiguo, qui veut dire j'abolis. De - là vint le proverbe, de ponte dejicere, priver du droit de suffrage.

Pour éviter la confusion & les tromperies, on avoit fait ces ponts fort étroits, de sorte qu'il n'y pouvoit passer que peu de monde à la fois. Marius même les fit encore retrécir de son tems; enfin on y préposa du monde pour maintenir l'ordre & la regle. Mais dans la décadence de la république, toutes ces précautions n'aboutirent à rien. Cicéron dit dans une de ses lettres, que les coupe - jarrêts de Clodius, pour empêcher le peuple d'autoriser la proposition que le sénat lui avoit faite, s'emparerent des ponts en question, & ne fournirent à ceux qui devoient donner leurs suffrages que les bulletins qui marquoient le refus. Ainsi allerent les affaires de Rome, jusqu'à ce que toute liberté fut détruite par la puissance des empereurs. (D. J.)

Pontes (Page 13:77)

Pontes, (Hist. nat. Minéral.) c'est ainsi qu'on nomme dans les mines de France la roche qui sert de couverture, & celle qui sert d'appui à un filon ou veine métallique. Celle qui est au - dessus se nomme ponte courante; celle qui est au - dessus se nomme ponte couchante. Quelquefois la premiere s'appelle le toît de la mine, & la seconde le sol ou le plancher. Voyez Mine.

Pontes (Page 13:77)

Pontes, (Géog. anc.) 1°. ville d'Angleterre. L'itinéraire d'Antonin la met sur la route de Regnum à Londres, entre Calleva Attrebatum (Henley), & Londres, à 18 milles du premier de ces lieux, & à 22 milles du second: c'est aujourd'hui Colebrook, qui tire son nom de la riviere Cole qui se partage en quatre bras, sur chacun desquels il y avoit un pont; & ces quatre ponts sont l'origine de l'ancien nom pontes. M. Thomas Gale (Antonin. itiner. Brit. pag. 107.) de qui est cette remarque, avertit que l'itinéraire d'Antonin est fautif dans les milles, pour la position de Pontes. L'erreur vient de ce qu'il ne marque que 18 milles entre Calleva Attrebatum & Pontes, au lieu qu'il devoit en mettre 22. 2°. ville de la Gaule Belgique. L'itinéraire d'Antonin la place sur la route de Lyon, entre Ambiani & Gessoriacum, à 36 milles du premier de ces lieux, & à 39 milles du second. (D. J.)

PONT - EUXIN (Page 13:77)

PONT - EUXIN, (Géog. anc.) Pontus Euxinus. Ce n'est pas un pont comme le croyoit une de nos [p. 78] dames de la cour; c'est une grande mer d'Asie qui s'appelle aussi communément la mer Noire, & qu'on nommeroit plus proprement un lac qu'une mer, parce qu'elle est enfoncée dans les terres comme dans un cul - de - sac.

Pline, lib. IV. c. xij. dit que cette mer s'appelloit autrefois Axenus, c'est - à - dire inhospitalier; selon Pomponius Mela, lib. I. c. xix. qui ajoute que ce nom lui avoit été donné à cause de la barbarie des peuples qui habitoient ses bords, mais que ce nom fut changé en celui d'Euxinus lorsque ces mêmes peuples furent devenus plus humains par le commerce qu'ils eurent avec les autres nations.

Cette mer est entre la petite Tartarie & la Circassie au nord, la Géorgie à l'orient, la Natolie au midi, & la Turquie d'Europe à l'occident. Elle s'étend en longueur depuis les 45d. 12'. de longitude, jusqu'au 60d. 10'. en largeur, environ depuis les 40d. 12'. de latitude septentrionale jusqu'au 45d. quoiqu'en certains endroits elle avance bien au - delà.

Pline, lib. IV. c. xij. lui donne la figure d'un arc scythique; & Strabon, lib. II. p. 125. aussi - bien qu'Agathemere, géogr. lib. II. c. xiv. disent la même chose. Sur quoi le P. Hardouin remarque que la partie méridionale, en la prenant depuis Chalcédoine jusqu'au Phase, représentoit la corde de cet arc, & la côte méridionale formoit comme les deux branches, dont les deux courbures étoient représentées par les deux golfes qui sont sur cette côte, parce que l'arc scythique avoit la figure du SI\GMA des Grecs; car, ajoute - t - il, quoiqu'il soit constant que cette ancienne lettre des Grecs étoit formée comme le C des Latins; il n'est pas moins vrai qu'ils en eurent une autre qui, comme le dit Agathémere, avoit la figure d'un arc scythique.

Cette mer a encore eu divers autres noms. Elle est nommée Pontus Amazonius par Claudien: Pontus Scyticus par Valérius Flaccus: Scyticus sinus par Martianus Capella: Pontus Tauricus par Festus Avienus: mare Cimmerium par Hérodote & par Orose: mare Colchicum par Strabon: mare Caucaseum par Apollonius: mare Ponticum par Tacite & par Plutarque: Phasianum mare par Aristide: Sarmaticum mare par Ovide: mare Boreale par Hérodote. Procope dit que les Goths l'appelloient Tanaïs; aujourd'hui les Italiens la nomment mar Majore; les Turcs lui donnent le nom de Kara - Dignisi; & les François celui de mer Noire.

A cette occasion M. Tournefort, voyage du Levant, lettre xvj. remarque que, quoi qu'en ayent dit les anciens, la mer Noire n'a rien de noir pour ainsi dire que le nom. Les vents n'y soufflent pas avec plus de furie, & les orages n'y sont guere plus fréquens que sur les autres mers. Il faut pardonner ces exagérations aux poëtes anciens, & surtout au chagrin d'Ovide. En effet, le sable de la mer Noire est de même couleur que celui de la mer Blanche, & ses eaux en sont aussi claires. En un mot, si les côtes de cette mer qui passent pour si dangereuse, paroissent sombres de loin, ce sont les bois qui les couvrent, ou le grand éloignement qui les font paroître comme noirâtres.

M. de Tournefort ajoute qu'il a éprouvé pendant un voyage sur cette mer, un ciel beau & serain, ce qui l'obligea de donner une espece de démenti à Valerius Flaccus, qui en décrivant la route des Argonautes, assure que le ciel de la mer Noire est toujours embrouillé, & qu'on n'y voit jamais de tems bien formé.

Il y a apparence que dans l'état de perfection où l'on a porté la navigation, on y voyageroit aujourd'hui aussi surement que dans les autres mers, si les vaisseaux étoient conduits par de bons pilotes. Mais les Grecs & les Turcs ne sont guere plus habiles que Tiphys & Nauphius qui conduisirent Jason, Thésée, & les autres héros de la Grece, jusque sur les côtes de la Colchide ou de la Mingrélie.

On voit par la route qu'Apollonius de Rhodes leur fait tenir, que toute leur science aboutissoit suivant le conseil de Phinée, cet aveugle roi de Thrace, à éviter les écueils qui se trouvent sur la côte méridionale de la mer Noire, sans oser pourtant se mettre au large, c'est - à - dire qu'il falloit n'y passer que dans le calme.

Les Grecs & les Turcs ont presque les mêmes maximes; ils n'ont pas l'usage des cartes marines, & sachant à peine qu'une des pointes de la boussole se tourne vers le nord, ils perdent, comme l'on dit, la tramontane, dès qu'ils perdent les terres de vûe. Ceux qui ont le plus d'expérience parmi eux, se croyent fort habiles quand ils savent que pour aller à Caffa il faut prendre à main gauche en sortant du canal de la mer Noire, & que pour aller à Trébisonde, il faut détourner à droite.

On a beau répéter que les vagues de la mer Noire sont courtes, & par conséquent violentes; il est certain qu'elles sont plus étendues & moins coupées que celles de la mer Blanche, laquelle est partagée par une infinité de canaux qui sont entre les îles. Ce qu'il y a de plus fâcheux pour ceux qui navigent sur la mer Noire, c'est qu'elle a peu de bons ports, & que la plupart de ses rades sont découvertes; mais ces ports seroient inutiles à des pilotes qui, dans une tempête, n'auroient pas l'adresse de se retirer.

Pour assarer la navigation dans cette mer, toute autre nation que les Turcs formeroit de bons pilotes, répareroit les ports, bâtiroit des moles, établiroit des magasins; mais leur génie n'est pas tourné de ce côté - là. Les Génois n'avoient pas manqué de prendre toutes ces précautions lors de la décadence de l'empire des Grecs, & surtout dans le commerce de la mer Noire, après en avoir occupé les meilleures places. On y reconnoît encore les débris de leurs ouvrages, & surtout de ceux qui regardent la marine. Mahomet II. les en chassa entierement; & depuis ce tems - là les Turcs qui ont tout laissé ruiner par leur négligence, n'ont jamais voulu permettre aux Francs d'y naviger, quelques avantages qu'on leur ait proposés pour en avoir la permission.

La célebre époque que Diodore de Sicile nous a conservée touchant le débordement du Pont - Euxin dans la mer de Grece, nous rassure fort sur la plupart des aventures qui se sont passées dans quelquesunes de ces îles. Cette époque au moins nous découvre le fondement de plusieurs fables qu'on a publiées. Il est bon de les rapporter ici. Diodore donc assure, que les habitans de l'île de Samothrace n'avoient pas oublié les prodigieux changemens qu'avoit fait dans l'Archipel le débordement du Pont - Euxin, lequel d'un grand lac qu'il étoit auparavant, devint enfin une mer considérable par le concours de tant de rivieres qui s'y dégorgent.

Ces débordemens inonderent l'Archipel, en firent périr presque tous les habitans, & reduisirent ceux des îles les plus élevées à se sauver aux sommets de leurs montagnes. Combien de grandes îles vit - on alors partagées en plusieurs pieces, s'il est permis de se servir de ce terme? N'eut - on pas raison après cela de regarder ces îles comme un nouveau monde, qui ne put être peuplé que dans la suite des tems? Est - il surprenant que les Historiens & les Poëtes ayent publié tant d'aventures singulieres arrivées dans ces îles, à mesure que des gens courageux quitterent la terre ferme pour les venir reconnoître? Est - il surprenant que Pline parle de certains changemens incroyables à ceux qui ne refléchissent pas sur ce qui s'est passé dans l'univers depuis tant de siecles? (D. J.)

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