ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"887"> qui retenant toujours leur qualité de venin, & n'entrant en aucune composition ordinaire, ne peuvent servir qu'à nuire, étant de leur nature pernicieux & mortels.

A l'égard de l'arsenic, du réalgal, de l'orpiment, & du sublimé, quoique ce soient des poisons dangereux, comme ils entrent dans plusieurs compositions nécessaires, pour empêcher qu'on n'en abuse, l'article 7 ordonne qu'il ne sera permis qu'aux marchands qui demeurent dans les villes, d'en vendre & d'en délivrer eux - mêmes seulement aux Médecins, Apothicaires, Chirurgiens, Orfévres, Teinturiers, Maréchaux, & autres personnes publiques, qui par leur profession sont obligés d'en employer, lesquels néanmoins en les prenant, écriront sur un registre du marchand, leur nom, qualité, & demeure, & la quantité qu'ils auront pris de ces minéraux.

Les personnes inconnues aux marchands, telles que les chirurgiens & maréchaux des bourgs, & villages, doivent apporter un certificat du juge des lieux, ou d'un notaire & deux témoins, ou du curé & de deux principaux habitans.

Ceux auxquels il est permis d'acheter de ces minéraux, doivent les mettre en lieu sur & en garder la clé, & écrire sur un registre l'emploi qu'ils en ont fait.

Les Médecins, Chirurgiens, Apothicaires, Epiciers - Droguistes, Orfévres, Teinturiers, Maréchaux, & tous autres, ne peuvent distribuer des minéraux en substance à quelque personne, ni sous quelque prétexte que ce soit, sous peine corporelle.

Ils doivent composer eux - mêmes, ou faire composer en leur présence par leurs garcons, les remedes où il doit entrer des minéraux.

Pe sonne autre que les Médecins & Apothicaires, ne pout employer aueuns insectes venimeux, comme serpens, viperes, & autres semblables, méme sous pretexte de s'en servir à des médicamens, ou à faire des experiences, à - moins qu'ils n'en ayent la perm slion par écrit.

Il essaussi défendu à toutes personnes autres que les médecins approuvés dans le lieu, aux professeurs de Chimie, & aux maîtres Apoticaires, d'avoir aucuns laboratoires, & d'y travailler à aucune préparation de drogues ou distillation, sous quelque pretexte que cesoit, sans en avoir la permi sion par lettres du grand sceau, & qu'apres en avoir fait leur déclaration aux officiers de - police.

Enfin. les distillateurs meme & vendeurs d'eaude - vie, ne peuvent faire aucune distillation que celle de i'eau - de - vie, saus à être choisi entre eux le nombre qui sera jugé nécessaire pour la confection des eaux - fortes, dont l'usage est permis; & ils ne peuvent y travailler qu'en observant les formalites dont il est parle dans l'article précecent.

Cette déclaration de 1682 a. comme on voit, pour objet non - seulement de punir ceux qui seroient convaincus de s être servis de poison, pour attenter à la vie de quelqu'un, mais aussi d'oter toutes les occasions de s'en pouvoir servir pour un pareil desiein. Voyez le traite de Linder, de venenis, & Zachias, la Rocheslavin, la biblioth. canon. Duperier. (A)

POISSER (Page 12:887)

POISSER, v. neut. & quelquefois actif, (Gram.) Poisser, v. act. c'est enduire de poix: Poisser, v. n. c'est laisser aux mains une viscosité qui les attache; on dit ce corps poisse.

Poisser (Page 12:887)

Poisser, c'est chez les Vergettiers, coller les soies dés balets dans des trous qui ne percent pas d'outre en outre du bois, avec de la poix, de la poix de Bourgogne fondue.

POISSON (Page 12:887)

POISSON, s. m. (Hist. nat. Icthiologie.) animal qui manque de piés, mais qui a des nageoires. Les poissons ont des ouies ou des poûmons; ils restent ordinairement dans l'eau, & y nagent par le moyen de leúrs nageoires seules, ouens'aidant aussi du mouvement des inflexions de leur corps. Il y a des poissons qui sortent quelquefois de l'eau pour se mettre à terre; d'autres s'elevent en l'air, & volent en agitant leurs nageoires pectorales comme des aîles.

Les nageoires sont des membranes saillantes à l'extérieur du corps des poissons, & soutenues par des rayons durs ou cartilagineux. Les poissons different les uns des autres par le nombre, la situation, la figure, & les proportions de leurs nageoires; car il y a des poissons qui n'en ont qu'une, y compris la queue; & d'autre en ont deux, trois, quatre. cinq, six, sept, huit, neuf, ou dix, & même un plus grand nombre, Les nageoires sont placées de chaque côté du corps sur le do & sous le ventre de la plupart des poissons; il s'en trouve qui n'en ont que sur le dos ou seulement sous le ventre; celles du dos & du ventre sont placées plus en - avant & plus en - arriere sur differens poissons. Les nageoires sont triangulaires, rondes, parallelogrammes, ou d'autres figures: elles sont plus ou moins grandes, relativement à la grandeur du poisson.

Le plan de la queue est vertical dans la plûpart des poissons, & horisontal dans quelques - uns; il s'en trouve qui n'ont point de queue; l'extrémité de cette partle est ronde ou en ligne droite, ou pointue, ou concave; la queue est tourchue dans certains poissons, & faite en forme de faulx dans d'autres.

La tête des poisons est comprimée sur les côtés, applatie paule dessus & par le dessous, ou à peu - pres cylindrique; elle est lisse ou hérissée de piquans, plus étroite, plus large, ou à - peu - prés aussi large que le milieu du corps.

La plûpart des poissons ont la bouche placée au bout de latéte, & quelques - uns sur la face inferieure; la direction de souverture de la bouche est transversale dans la plûpart des poissons, & oblique dans d'autres; la figure de cette ouverture est plus ou moins longue, à proportion de la largeur de la tête.

Le bee des poissons a différentes formes; il est applan en - dessus & en - dessous, en quelque facon triangulaire, conique. ou terminee en pointe longue & a - peu - pres cylindrique.

Les dents des poissons de différentes especes, sont placées ou seulement dans la gorge qui est dans ces animaux l'entrée de l'estomac; ou seulement dans les mâchoires; ou dans les mâchoires & sur la langue; ou dans les mâchoires, sur la langue & sous le palais; ou dans les mâchoires sur la langue, sous le palais, & dans la gorge seulement; ou enfin dans les mâchoires sous le palais & dans la gorge. Il y a aussi de grandes différences dans la forme des dents des poissons; elles sont pointues dans la plûpart: dans d'autres poissons, les dents ont le boutobtus & même terminé par une face plate; il y en a qui sont coniques ou applaties sur les côtés, ou droites ou courbes, ou convexes seulement d'un côté, ou lisses, ou dentelées sur les côtés: les dents sont de grandeur égale ou inégale dans le même poisson.

Il y a peu de poissons qui aient de vraies levres.

Il se trouve de chaque côté un ou deux orisices de narines dans la plùpare des poissons, & il y en a qui n'ont point de narines. La figure de l'ouverture des narines est ronde, ovale, ou oblongue; elles sont placées à égale distance du bec & de l'oeil, ou plus près de l'une ou de l'autre de ces parties.

Dans la plûpart des poissons les yeux sont applatis; il y en a aussi de convexes comme ceux des quadrupedes; il s'en trouve d'arrondis & d'oblongs: dans le plus grand nombre des poissons les yeux sont situés sur les côtés de la tête, & dans d'autres sur la partie superieure; ils sont placés sort pres ou fort loin l'un de l'autre; ils paroissent plus ou moins grands, à proportion de la grandeur du corps; les yeux sont [p. 888] à découvert, ou couverts en partie ou en entier par la peau de la tête: les poissons n'ont point d'autres paupieres, excepté les cétacées qui sont aussi les seuls qui aient un cou.

Il y a des différences dans la forme du dos; consideré dans sa longueur il est droit, ou convexe & bossu; consideré dans sa largeur, il est plat, convexe, ou aigu. Les côtés du corps ont aussi des différences dans leur largeur & leur convexité relativement aux autres parties du corps; la poitrine & le ventre sont plats, convexes ou aigus; dans quelques poissons le ventre est aigu entre les nageoires ventrales & l'anus; tandis que le reste du ventre & la poitrine sont plats.

L'anus se trouve placé plus prés de la queue, ou plus près de la tête & sous le ventre, dans presque tous les poissons.

Les poissons ovipares n'ont point de parties extérieures de la génération; mais le mâle a des vésicules séminales au - dedans du corps, & la femelle un ovaire. Parmi les poissons vivipares, tels que les cétacées & la plûpart des cartilagineux, le mâle a au - dehors une verge, & la femelle une vulve comme les quadrupedes.

Les écailles sont des corps plats demi - transparens, de substance analogue à celle de la corne & des ongles; elles se trouvent sur le corps des poissons, des serpens, & des lézards, cependant il y a des poissons qui n'en ont point, & d'autres n'en ont que peu. Elles sont séparées les unes des autres, ou placées les unes surles autres, &c. Elles sont arrondies ou ovales, ou de figure irréguliere, & de différentes grandeurs: il y en a de molles & de lisses, de dures & rudes qui ont de petits piquans.

Il y a le long des côtés du corps de la plûpart des poissons une ligne formée par une suite de points ou de petites ouvertures, ou par une conformation particuliere de quelques écailles: certains poissons ont deux de ces lignes de chaque côté: elles se trouvent dans différens poissons situées près du dos ou du ventre, ou au milieu des côtés du corps: elles sont droites ou courbes, unies ou rudes.

Les barbillons sont des pendans charnus qui ressemblent à des vers, & qui tiennent à la mâchoire inférieure ou à quelqu'autre partie de la bouche; il y en a qui sont creux près de leur racine; mais ils n'ont point d'orisice à leur extrémité, & on n'en peut faire sortir aucune humeur. La plûpart des poissons n'ont point de barbillons; il ne s'en trouve qu'un dans quelques poissons, & d'autres en ont plusieurs: ces barbillons tiennent à la mâchoire du dessous aux angles de la bouche ou aux deux mâchoires. Ils sont petits & plus courts que la tête, ou plus longs.

Outre les piquans qui sont sur la tête de certains poissons & les osselets pointus des nageoires, il y a sur le corps de plusieurs poissons des tubercules & des piquans, comme dans les raies, l'esturgeon, &c.

Il n'y a que les poissons cetacées qui aient des conduits auditifs; on ne voit rien de pareil dans les autres poissons, excepté dans la raie & dans la lamproie, & on doute beaucoup qu'ils entendent, puisqu'ils sont privés, tout au - moins en apparence, des organes de l'ouie. Cependant M. Klein a donné la figure & le dénombrement de certains petits osselets qui se trouvent dans le crâne de plusieurs especes de poissons, & qu'il conjecture pouvoir constituer l'organe de l'ouie; d'ailleurs il y a des faits qui pourroient faire croire que les poissons entendent. Lorsque les pêcheurs veulent les surprendre, ils gardent le silence & agissent sans bruit; Pline, Rondelet, Boyle, &c. rapportent que des poissons domestiques s'assembloient au bruit d'une cloche ou de quelqu'autre instrument, lorsqu'on vouloit leur donner à manger; Pline ajoute que les poissons que l'on gardoit à Baies, aujourd'hui Pouzole, dans les viviers de Domitien, accouroient lorsqu'on les appelloit par leur nom; on sait que les grands bruits, surtout celui du tonnerre, effraient les poissons. Mais cela ne prouve pas qu'ils entendent; le trémoussement de l'eau peut les avertir de certains bruits; une vue subtile, ou quelqu'autre sensation peut suppléer à l'ouie dans certain cas; enfin il y aura toujours à douter si les poissons entendent véritablement jusqu'à ce que l'on ait découvert en eux quelqu'organe auditif qui ressemble au nôtre. L'eau ne mettroit aucun obstacle à la sensation de cet organe. Recueil de l'acad. royale des Sciences, année 1743. Mémoire sur l'ouie des poissons & sur la transmission des sons dans l'eau par M. l'abbé Nollet. Voyez les mém. présentés à la même académie, tom. II. mém. sur l'organe de l'ouie des reptiles, & de quelques poissons, &c. par M. Geoffroy, docteur en médecine.

Tous les poissons, excepté les lamproies & les cetacées, ont des ouies; ce sont des organes que l'on croit tenir lieu de poumons; ils se trouvent de chaque côté de la gorge, & ils communiquent au - dehors par un, par cinq ou par sept ouvertures de chaque cété. Voyez Ouies.

Les poissons cetacées ont une langue dont ils se servent, comme les quadrupedes; mais celle des autres poissons est fort différente: elle est immobile & adhérente à la partie inférieure de la bouche; aussi elle ne contribue pas aux inflexions de la voix, les poissons n'en ayant point. Cette langue ne paroît guere plus propre à gouter les alimens qu'à les charier dans la bouche, puisqu'elle est non - seulement immobile, mais aussi cartilagineuse. Elle peut faciliter la déglutition par l'élevation qu'elle forme dans la bouche; lorsqu'elle est hérissée de piquans, elle peut aussi retenir les alimens dans la bouche, principalement la proie vivante que le poisson a saisie.

Il n'y a qu'un ventricule & qu'une oreillette dans le coeur des poissons qui ont des ouies.

La plûpart des poissons épineux ont une vessie remplie d'air placée dans l'intérieur du corps; cette vessie communique à l'estomac ou à l'orifice de l'estomac par un conduit que l'on appelle pneumatique, parce qu'il sert de passage à l'air. Plus il y a d'air dans la vessie, plus le poisson a de facilité à s'élever au - dessus de l'eau; moins il y a d'air, plus le poisson descend vers le fond de l'eau. On sait que ceux qui n'ont plus cette vessie, ne peuvent pas s'élever dans l'eau; & l'on a éprouvé, que lorsqu'elle a été percée dans un poisson qui en est pourvu; il ne peut plus quitter le fond de l'eau. Cette vessie a différentes formes, différentes grandeurs, &c. dans diverses especes de poissons.

La plûpart des visceres des poissons correspondent à ceux des animaux quadrupedes; mais ils ont, surtout dans la tête & dans les muscles du corps, un très - grand nombre d'os & d'osselets qui manquent aux quadrupedes; par exemple, on en a compté quatre - vingt dans la tête de la perche; on ne sait que trop que la chair de plusieurs especes de poissons est traversée par un grand nombre de petits os, que l'on appelle des arêtes, & qui ne se trouvent dans aucun des autres animaux.

Les poissons se nourrissent de plantes, d'insectes aquatiques, de grenouilles, de couleuvres, & même de poissons, &c. on croit qu'il y en a qui vivent très - longtems.

Il y a plusieurs méthodes sur la nomenclature des poissons. Oppien, Rondelet, Aldrovande, Jonston, Charleton ont établi la division méthodique des poissons sur la différence de lieux où ils se trouvent. Aristote les a divisés en cetacées, cartilagineux, & épineux; Wolton a suivi à - peu - prés la même méthode; Willughby & Rai ont ajouté pour les poissons épineux d'autres caracteres tirés des nageoires.

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