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Malgré toutes les expériences qui ont été rapportées, bien des chimistes doutent encore que la platine soit un métal particulier; ils croyent plutôt qu'on doit la regarder comme une combinaison particuliere dont le fer est la base, & qui est de la nature de la pyrite; c'est au tems à nous apprendre ce que l'on doit penser de ces conjectures.
Quant aux usages de la platine, nous avons déja dit que les Espagnols en Amérique en font différens bijoux: il y a tout lieu de croire qu'ils y joignent pour cela soit du cuivre, soit de l'argent, soit quelqu'autre substance métallique, que l'on pourroit aisément découvrir si la platine etoit assez commune parmi nous, pour pouvoir être employée à ces usages. Elle paroît sur - tout très - propre à faire des miroirs de réflexion pour les télescopes, par la faculté que quelques métaux alliés avec elle, ont de ne point se ternir à l'air. C'est au tems à nous apprendre si cette substance si singuliere a quelques vertus médicinales, & si elle peut être employée plus utilement dans la société. ( - )
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Les fusils à deux coups ont deux platines. l'une à droite, & l'autre à gauche, qui ont chacune leur détente.
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Platine se dit aussi d'une plaque de fer ou de cuivre
qu'on applique en plusieurs endroits; une platine ou écusson de porte qu'on met au - devant d'une
serrure; une platine de pistolet, de fusil, où s'attachent
le ressort & le chien; une platine de montre
qui soutient les roues, les ressorts, les piliers, l'aiguille.
Voyez ici les divers sens du mot
Platine (Page 12:743)
Platines (Page 12:743)
Platine (Page 12:743)
Platine de loquet. Maniere de plaque de fer, plate & déliée, qu'on attache à la porte au - dessus de la serrure; on l'appelle aussi entrée. (D. J.)
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PLATON (Page 12:743)
PLATON, voyez
PLATONIQUE (Page 12:743)
PLATONIQUE, adj. (Géom.) Les corps platoniques sont ceux que l'on appelle autrement & plus
communément corps réguliers. Voyez
PLATONICIENS & ARISTOTÉLICIENS (Page 12:743)
PLATONICIENS & ARISTOTÉLICIENS, guerre littéraire entre les, (Hist. de la Philos. mod.) Fabricius a développé très - distinctement cette querelle philosophique dans sa bibl. gr>c. tom. X. mais M. Boivin, dans les mém. de l acad. des Inscript. tom. III en a donné un détail encore plus exact, & dont voici le précis.
Ce fut vers le milieu du quinzieme siecle que s'alluma l'espece de guerre civile des Platoniciens & des Aristotéliciens entre les philosophes grecs, qui florissoient alors en assez bon nombre à Venise, à Florence, à Rome, & dans le reste de l'Italie.
Gémiste Pléthon, homme savant, l'un des beaux génies de son siecle, & grand platonicien, entreprit de décrier Aristote, qui dominoit depuis long - tems dans [p. 744]
Il fut attaqué par trois hommes également illustres. Le premier, nommé George Scholarius, qui fut depuis patriarche de Constantinople, connu sous le nom de Gennadius, s'appliqua particulierement à faire voir que les principes d'Aristote s'accordoient beaucoup mieux que ceux de Platon avec la théologie chrétienne. Nous n'avons de cet ouvrage de Gennade, que ce que Pléthon lui - même nous en a conservé dans l'écrit intitulé, réponse aux raisons que Scholarius a alléguées pour la défense d'Aristote. Cette réponse n'a point été imprimée, mais elle se trouve en diverses bibliotheques. Pléthon y parle à son adversaire avec toute l'aigreur d'un homme piqué au vif, & avec toute la hauteur d'un maître qui fait la lecon à un écolier. Gennadius attendit une occasion favorable pour y répondre; elle se présenta peu de tems après, & il ne la laissa pas échapper. Il sut que Pléthon composoit un livre à l'imitation de la république de Platon, & que dans ce livre il prétendoit établir un nouveau système de religion, & une théologie purement payenne. Il laissa là Platon & Aristote, & attaqua directement l'auteur du nouveau système, l'accusant de vouloir renverser la religion chrétienne, & rétablir le paganisme. Pléthon, effrayé de cette accusation, n'osa publier son livre, & il le tint caché tant qu'il vécut.
Après sa mort, Démétrius, prince grec de la famille des Paléologues, chez qui apparemment ce livre avoit été déposé, le fit remettre entre les mains de Gennade pour lors patriarche, qui le parcourut promptement, & le condamna au feu. On a une lettre de Gennade à Jean l'Exarque, où ce fait est raconté tout au long, & où la doctrine contenue dans le livre de Pléthon est réfutée. Quoique la censure du livre de Pléthon, publiée par Gennade, n'attaque directement ni Platon ni les Platoniciens, on voit bien cependant que le patriarche a eu dessein de justifier ce qu'il avoit écrit autrefois contre la philosophie de Platon, & de montrer combien la lecture des livres de ce philosophe étoit dangereuse, puisqu'elle avoit tellement gâté l'esprit de Gémiste, qu'elle lui avoit fait naître l'idée extravagante de réformer le gouvernement & la religion.
Théodore Gaza fut le second des adversaires de Pléthon, qui écrivirent directement contre lui. Mais George de Crete, connu sous le nom de George de Trébisonde, commenca par attaquer le cardinal Bessarion, qui raconte lui - même l'origine de cette querelle dans son apologie de Platon. Voici le fait. Aristote, dans le second livre de sa physique, dit que tout ce que fait la nature, elle le fait pour quelque fin; & que cependant elle ne fait rien à dessein, c'est - à - dire, avec préméditation, avec connoissance, avec raison. Cette thèse ayant été attaquée par Pléthon, qui prétendoit avec Platon que la nature n'a rien fait qu'avec raison & avec prudence, Gaza prit le parti d'Aristote, & en écrivit au cardinal Bessarion. Le cardinal, qui étoit disciple de Pléthon, & qui le consultoit tous les jours sur des matieres de Philosophie, fit une réponse très - succincte, où expliquant les termes dont Platon & Aristote se sont servis, il montra que ces deux philosophes n'étoient pas si éloignés de sentiment qu'ils le paroissoient. George de Trébisonde en vouloit depuis long - tems à Bessarion, parce qu'il lui avoit préféré Gaza, & par la même raison il en
La querelle s'étant échauffée, d'autres grecs de moindre considération y entrerent. Michel Apostolius, attaché à Bessarion, écrivit contre Gaza & contre Aristote: son écrit, dit M. Boivin, n'étoit qu'un tissu d'injures grossieres, & une déclamation de jeune homme, qui décide hardiment sur des matieres qu'il n'entend pas. Andronic, surnommé Calliste, ou fils de Calliste, y fit une réponse. M. Boivin ne croit pas qu'il nous reste rien de ces deux pieces; mais si l'on doit s'en rapporter à M. Fabricius, l'écrit d'Apostolius se trouve en manuscrit dans la bibliotheque impériale, & dans la bodléienne. Quoi qu'il en soit, on en fit peu de cas; au lieu que la réponse d'Andronic fut approuvée par les personnes de bon goût, & surtout par Nicolas Secondin, homme de beaucoup d'esprit, qui le témoigna à Andronic lui - même par une lettre qu'il lui écrivit, datée de Viterbe, du 5 de Juin I 462. Il parle de l'ouvrage d'Apostolius comme d'un livre rempli d'injures & de calomnies; & de celui d'Andronic avec de grands éloges.
Andronic, péripatéticien sage & modéré, envoya l'écrit d'Apostolius avec sa réponse au cardinal Bessarion, protecteur des Platoniciens, se soumettant entierement à ce qu'il plairoit au cardinal de décider sur les questions proposées. Bessarion, après avoir lû & examiné avec attention ces deux nouvelles pieces, condamna Apostolius, & approuva fort les réponses d'Andronic. On a dans un manuscrit de la bibliotheque du roi de France, deux lettres de même date sur ce sujet, toutes deux de Bessarion. La premiere adressée à Andronic, n'est que l'enveloppe de la seconde, qui est fort ample & adressée à Apostolius; elle est datée des bains de Viterbe, le 19 Mai 1462. M. Boivin l'a donnée toute entiere, en francois d'abord, & ensuite en grec & en latin. Elle contient d'excellentes lecons touchant la vénération que l'on doit avoir pour les grands hommes qui ont inventé ou perfectionné les Arts & les Sciences, & sur - tout pour ceux dont la réputation est en quelque faÇon consacrée par l'approbation constante de tous les siecles.
Comme sa longueur nous empêche de l'insérer ici
toute entiere, nous nous contenterons d'en rapporter
quelques traits par lesquels le lecteur pourra juger
du reste.
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