ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"492"> proportions des divers ingrédiens, qui est la même chose que la dispenfasion, par la cuite, la pulvérisation, l'action de brasser, de malaxer. Les diverses formes de remedes composés, sont divisées, selon un ancien usage, en formes liquides, formes molles & formes séches. Les liquides se subdivisent en formes de remedes magistraux, & formes de remedes officinaux, dont le caractere essentiel & distinctif consiste en ce que les premieres n'ont pas besoin de rendre le remede durable, & que cette qualité est au contraire essentielle aux dernieres. Voyez Officinal & Magistral.

Les remedes magistraux liquides, sont la décoction, l'infusion, qu'on appelle theiforme, lorsqu'elle est courte, & qu'on employe l'eau bouillanté, la macération, appellée plus communément infusion à froid, le julep, l'émulsion, la potion, la tisane, la mixture, le gargarisme, le collyre, le clystere, l'injection, la fomentation, l'embrocation, l'épitheme liquide, le bain, le demi - bain, l'incessus, le vin & les vinaigres médicamenteux magistraux.

Les remedes offlcinaux liquides, sont les vins & les vinaigres médicamenteux, les teintures, les élixirs, les baumes, les sirops, les loochs, les huiles par infusion & décoction, les eaux distillées composées, les esprits distillés composés, les esprits volatils aromatiques huileux.

Les remedes mous sont pareillement divisés en magistraux & officinaux. Les premiers sont les gelées, les opiates magistrales, les cataplâmes. Les seconds sont les électuaires mols, les conserves molles, les extraits composés, les miels médicamenteux, les linimens, onguents & cérats, les emplâtres.

Les remedes secs ou solides, peuvent être tous prescrits sur le champ par le médecin, & être dans ce cas regardés comme magistraux; mais comme ils sont tous, par leur consistance, capables d'être conservés dans les boutiques, ils sont essentiellement officinaux. Ce sont les poudres, les especes, les bols, les tablettes, les trochisques, les conserves solides, les pilules. Il y a dans ce dictionnaire des articles particuliers sur toutes les choses nommées dans ces considérations générales. Voyez ces articles.

Le lecteur doit s'être apperçu que nous avons confondu la Pharmacie, appellée vulgairement galenique, avec celle qu'on appelloit chimique, selon la même division. Nous l'avons fait parce que cette division est malentendue; car les décoctions, les infusions, la cuite des emplâtres, celle des syrops, qui appartient à la Pharmacie, appellée galenique, sont des opérations tout aussi chimiques, que la distillation des esprits, que la préparation des régules, &c. qu'on renvoyoit à la Pharmacie chimique. Il est vrai que les simples mélanges, & les simples disgregations, sont des opérations méchaniques; mais la chimie elle - même emploie des moyens de cet ordre. (b)

PHARMACITIS (Page 12:492)

PHARMACITIS, (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs à une terre imprégnée de bitume, & qui est propre à s'enflammer, avec une odeur désagréable. On lui a aussi donné le nom d'ampelitis. Il paroît que son nom lui a été donné à cause qu'on en faisoit usage dans la Médecine.

PHARMACOLOGIE (Page 12:492)

PHARMACOLOGIE, s. f. (Med.) science ou traité des médicamens & de leur préparation. C'est une branche de la partie de la Médecine appellée thérapeutique. Voyez Thérapeutique. Elle embrasse l'histoire naturelle chimique & médicinale de la matiere médicale. Voyez Matiere médicale, & la Pharmacie. Voyez Pharmacie. (B)

PHARMACOPÉE (Page 12:492)

PHARMACOPÉE, s. f. Voyez Dispensaire.

PHARMACOPOLA (Page 12:492)

PHARMACOPOLA, (Lang. latine.) Le mot de pharmacopola, ne désigne pas chez les Latins nos pharmacopoles, nos apothicaires d'aujourd'hui: il se dit également chez eux des pharmaciens, des droguistes, des épiciers & des parfumeurs. Il est synonyme à unguentarius, MUREYO\S2, vendeurs de drogues & de parfums, autant de gens qui étoient ordinairement de la bande des débauchés, parce qu'outre les parsums qu'ils fournissoient, ils donnoient aussi des drogues pour faire avorter, & pour empêcher les grossesses. En Grece il étoit défendu par une loi de Solon, qu'aucun citoyen d'Athènes exerçât cet art; & Séneque nous apprénd que tous les parsumeurs, pharmacopoloe, furent chasses de Lacédémone. Ils n'étoient pas moins méprisés à Rome qu'en Grece: c'est pourquoi Horace les range avec les joueurs de flûtes, les porteurs de besace, les bâteleuses, les danseurs, &c. satyr. 2. liv. I. vers 1.

Ambubajarum collegia, Pharmacopolae, Mendici, mimi, balatrones, hoc genus omne Moestum ac sollicitum est, cantoris morte Tigelli.

Le musicien Tigellius est mort. Les joueuses de flûtes, les parfumeurs, les portes - besaces, les bâteleurs, & toute la canaille de même espece en sont en deuil. (D. J.)

PHARMACOPOLE (Page 12:492)

PHARMACOPOLE, s. m. (Hist. de la Médecine anc.) Pharmacopole, étoit chez les anciens tout vendeur de médicamens. Mais il faut entrer dans quelques détails de la médecine ancienne; pour donner au lecteur une idée juste de la différence qu'il y avoit entre un pharmaceute, un pharmacopole, un pharmcotribe, un herboriste, & autres mots, qui concernoient chez eux la matiere des médicamens.

Ceux qui s'attacherent à la pharmaceutique ou à la médecine médicamentaire, furent appellés pharmaceutoe; car le nom de pharmacopoeus se prenoit alors en mauvaise part, & signifioit dans l'usage ordinaire, un empoisonneur: il étoit synonyme à FARM, & FA)RMAXEO\S2, dérivé de FARMOXO\, mot générique pour toute sorte de drogue, ou de composition bonne, ou mauvaise, ou pour tout médicament ou poison, tant simple que composé. Les Latins entendoient aussi par medieamentum, un poison, & par medicamentarius, un empoisonneur; quoique le premier signifiât encore un médicament, & le dernier un apothicaire.

Les pharmacopoles (pharmacopoloe) formoient encore chez les anciens un corps différent des premiers. En général on appelloit de ce nom tous ceux qui vendoient des médicamens; quoiqu'ils ne les préparassent point. En particulier, ceux que nous nommons aujourd'hui charlatans, bâteleurs, gens dressant des échaffauds en place publique, allant d'un lieu en un autre, & courant le monde en distribuant des remedes; c'est de - là que dérivent les dénominations de circulatores, circuitores & circumforanti. Ils avoient encore celle d'agyrtoe, du mot A)GU/RTAI, qui assemble, parce qu'ils assembloient le peuple autour d'eux, & que la populace, toujours avide du merveilleux, accouroit en foule, aussi crédule à leurs promesses, qu'elle l'est encore aujourd'hui à celles des charlatans qui les représentent. C'est par la même raison qu'on les appelloit O)XLAGOGOI\. On leur donnoit enfin le nom de médecin sédentaire, sellularii medici, E)PIDIFRIOI\ I)ATROI\, parce qu'ils attendoient les marchands assis sur leurs boutiques. Ce fut le métier d'Eudamus, d'un certain Chariton, de qui Galien a tiré quelques descriptions de médicamens, & à qui il donne l'épithete d'O)XLAGOGO\S2; & de Clodius d'Ancone, que Cicéron appelle pharmacopola circumforaneus.

On ne sait si les Pharmacotrites, Pharmacotritoe, ou méleurs, broyeurs de drogues, étoient les mêmes que les Pharmaceutes, Pharmaceutoe; ou si ce nom ne convenoit qu'à ceux qui composoient les médicamens sans les appliquer. Ces derniers pourroient bien avoir été les valets des Droguistes, ou [p. 493] ces gens appellés par les Latins Seplasiarü & Pigmentaii, & par les Grecs PANTOPW=LAI, ou KATOLIKOI/, ou vendeurs de drogues; & dans les derniers tems de la Grece, PHMENTARIOI\, terme dérivé du latin.

Les boutiques ou magasins de ces marchands, s'appelloient seplasia au neutre pluriel, & leur métier seplasia, au féminin singulier. Ils vendoient aux Médecins, aux Peintres, aux Parfumeurs, & aux Teinturiers, toutes les drogues tant simples que composées, dont ils avoient besoin. Ils étoient, ainsi que les charlatans, fort sujets à débiter des compositions mal conditionnées, & mal saites Pline reprochoit aux médecins de son tems de négliger la connoissance des drogues, derecevoir les compositions telles qu'on les leur donnoit, & de les employer sur la bonne foi d'un marchand, au lieu de se pourvoir des unes, & de composer les autres à l'exemple des anciens médecins.

Mais ce n'étoit pas seulement des Droguistes que les Médecins achetoient; ils tiroient les plantes communes des Herboristes, Herbarii en latin, en grec *PIOTOMOI, ou coupeurs de racines, & *BOTANOLOGOI, ou *BOTAINOI, cueilleurs d'herbes, & non pas *BOTANISTAI nom propre à ceux qui mondoient les blés, ou qui en arrachoient les mauvaises herbes. Les Herboristes, pour faire valoir leur métier, affectoient superstitieusement de cueillir les simples en de certains tems particuliers, avec diverses précautions & cérémonjes ridicules. Ils étoient fort attentifs à tromper les Médecins, en leur donnant une herbe, ou une racine pour une autre.

Les Herboristes, & ceux qui exerçoient la Pharmaceutique, avoient des lieux propres pour placer leurs plantes, leurs drogues, & leurs compositions; on appelloit ces lieux en grec APOQHKAI, apothecoe, d'un nom général, qui signifie place où l'on renferme quelque chose.

Les boutiques des Chirurgiens, se nommoient en grec I)ATREIA, de I)ATRIS2, médecin; parce que tous céux qui se mêloient de quelque partie de la Médecine que ce fût, s'appelloient médecins; & que tous les Médecins exerçoient anciennement la Chirurgie. Plaute rend le terme I)ATREIA, par celui de nedicina; & comme de son tems la Médecine n'étoit point encore partagée, & que le médecin, le chirurgien, l'apothicaire, & le droguiste, n'étoient qu'une seule personne; ce nom s'étend dans ce poëte à toutes les boutiques en général, soit qu'on y pansât des blessés, qu'on y vendit des drogues & des médïcamens, soit qu'on y étalât des plantes & des herbes; de même que medicus signifie dans le même poëte un vendeur de médicamens.

Le partage de la Médecine, comme on vient de l'expoter, est celui qui subsistoit au tems de Celsé. L'usage changea dans la suite; les uns ayant empiété sur la profession des autres, ou en ayant exercé plus d'une; les mêmes noms resterent, quoique les emplois ne fussent plus les mêmes. Quelques siecles après Celse, ceux que l'on nommoit en grec PHMENTARIOI/, & en latin pimentarii, ou pigmentarii, qui devoient être des droguistes, faisoient aussi la fonction d'apothicaires; ce que l'on prouve par un passage d'Olympiodore, ancien commentateur de Platon. Le médecin, dit - il, ordonne, & le pimentarius prépare tout ce que le médecin a ordonné. On ne peut marquer avec exactitude la date de ce changement; mais Olympiodore vivoit environ 400 ans après Celse. (D. J.)

PHARMACUSE (Page 12:493)

PHARMACUSE, Pharmacusa, (Géog. anc.) 1°. île de la mer Egée, selon Pline. l. IV. c. ij. On croit que c'est dans cette île que fut tué Attalus. Aujourd'hui, selon l'opinion commune, cette île se nomme Pasmosa. C'est auprés de l'île Pharmacuse que Jules - César fut pris par des pirates. 2°. Etienne le géographe met deux îles de ce nom proche celle de Salamina; & Strabon, l. IX. p. 385, dit que ce sont deux petités îles, dans la plus grande desquelles on voyoit le tombeau de Circé. (D. J.)

PHARMUTHI (Page 12:493)

PHARMUTHI, s. m. (Calendr. égypt.) nom du huitieme mois de l'année égyptienne; il répondoit au mois d'Avril de l'année Julienne. Théon dit que le tems de la moisson tomboit vers le 25 de ce mois. (D. J.)

PHARNACES (Page 12:493)

PHARNACES, (Géog. anc;) peuples d'Ethiopie, selon Pline, l. VII. c. ij. qui dit après Damon que la sueur de ce peuple causoit la phthisie à ceux qu'elle touchoit. Quelques manuscrits portent Pharmaces pour Pharnaces.

PHARNAK (Page 12:493)

PHARNAK, (Mythol.) dieu adoré dans le Pont. Strabon nous apprend que le dieu adoré sous ce nom dans l'Ibérie & dans le Pont, étoit le même que le dieu Lunus, ou que l'intelligence qui présidoit au cours de la lune. Ce dieu avoit un temple célebre à Cabira ou Sebastopolis, sous le nom de *MH/N FARNAXOS2; & les sermens qui se faisoient en joignant son nom à celui du roi régnant, passoient pour inviolables. Strabon ajoute que ce dieu Lunus avoit des temples en Phrygie & en Pisidie, sous le titre de *MH/N *A\ SXAI=OS2.

On voit dans Haun, sur une médaille de Sardis, le busse de ce dieu, coëffé d'un bonnet phrygien, & porte dans un croissant, avec le titre de *M*H*N*A*X<-> *K*H*N*O*S. Il y a beaucoup d'apparence que la figure en pié qui se voit au revers des médailles de Pharnace & de son fils Mithridate, est celle du *M*H*N *P*A*R*N*A*K*O*S, ou du dieu Lunus de Cabira, représenté à - peu - près comme on le voit sur plusieurs médailles publiées par M. Vaillant. On compte, dans ses médailles greques des empereurs, jusqu'à 19 villes de l'Asie mineure, de la Thrace & de la Syrie, qui ont mis ce dieu Lunus sur leurs médailles. (D. J.)

PHARODENI (Page 12:493)

PHARODENI, (Géog. anc.) peuples de Germanie. Ptolomée, l. II. c. xj. dit qu'ils habitoient après les Saxons, depuis le fleuve Chalusus, jusqu'au fleuve Suevus. Peucer croit que les Paradeni de Ptolomée sont les Suardones de Tacite.

PHAROS (Page 12:493)

PHAROS, (Géog. anc.) île d'Egypte, vis - à - vis d'Alexandrie; je dis île, parce que Pharos étoit au commencement une véritable île à sept stades de la terre - ferme, & on n'y pouvoit aller que par eau; mais ensuite on la joignit au continent par une chaussée, comme cela s'étoit fait à Tvr: cette chaussée fut appellée l'heptaslade, à cause des sept stades qu'elle avoit de longueur.

Cet ouvrage ordonné par Prolemée Philadelphe I. & non par Cléopâtre, comme le dit Ammien Marcellin, fut executé l'an 284 avant Jesus - Christ, à - peu - près en même tems que la tour du phare, par Deiphanès, pere de Sostrate; & sans doute que ce ne fut pas le plus facile des deux ouvrages. Ainsi, pour les distinguer quand on parle de la peninsule, on dit l'île ou la peninsule de Pharos; & quand on parle du fanal ou du phare qui étoit dans Pharos, on dit simplement le phare.

L'île de Pharos avoit un promontoire ou une roche, contre laquelle les flots de la mer se brisoient. Ce fut sur cette roche que Ptolémée Philadelphe I. fit bâtir de pierre blanche la tour du phare, ouvrage d'une magnificence surprenante, à plusieurs étages voûtés, à - peu - pres comme la tour de Babylone, qui étoit à huit étagés, ou, comme Hérodote s'exprime, à huit tours l'une sur l'autre.

L'extraordinaire hauteur de cette tout faisoit paroître comme une lune le feu qu'on allumoit au - dessits; c'est ce qui fait dire à Stace:

Lumina noctivagoe tollit Pharos oemula lunoe.

Le géographe de Nubie, qui écrivoit il y a environ 600 ans, parle de la tour du phare comme d'un édi<pb->

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