ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"107"> bascule 48, 48, sur les queues des ondes, ou à les faire baisser, ou à relever leur tête, ou à relever les platines à ondes.

Les trois actions combinées de ce mouvement tendent donc à produire deux effets contraires; l'un d'abaisser les platines à plomb, l'autre de relever les platines à ondes.

Le second mouvement de cette opération consiste à ménager doucement ces deux effets contraires, à les combiner finement, & à faire ensorte que les platines à ondes remontent d'entre les aiguilles, à peu près de la même quantité que les platines à plomb y descendent; en sorte que les becs des unes & des autres se trouvent tous de niveau sous les aiguilles, comme on voit Pl. I. du bas au métier fig. 7.

Il s'est donc fait dans cette seconde opération une nouvelle distribution de la soie, comme on voit fig. 7. 8. & 9. & formé une boucle entre chaque aiguille: mais les nouvelles boucles s'étant formées aux dépens des précédentes, elles sont toutes égales & toutes plus petites que les premieres formées par les seules platines à ondes.

C'étoit pour donner lieu à cette distribution de la soie entre toutes les aiguilles, au retrécissement des boucles formées par les platines à ondes, & à la formation des boucles faites par les platines à plomb aux dépens des premieres, que l'on a fait un peu relever les platines à plomb; car si on n'eût point fait relever les platines à plomb, que seroit - il arrivé? c'est que ces platines eussent tenu tendues sur les aiguilles les portions de soie 1, 2; 3, 4, fig. 5. ou 1, 2; 3, 4, fig. 6. Pl. I. du métier à bas, & que les platines à plomb F E, D C, &c. venant à s'appliquer sur les mêmes portions, auroient produit l'un ou l'autre de ces effets, ou enfoncé les trois aiguilles contenues sous chaque portion, ou rompu la soie: au lieu que les platines à ondes A B remontant un peu, fig. 4. & 6. même Pl. lorsque les platines à plomb C D, E F, rencontrent les portions de soie 1, 2; 3, 4, fig. 6. & 5. elles font descendre sans peine cette soie sous les aiguilles, & la distribuent entr'elles sans les forcer. Mais chaque boucle des platines à ondes ne perdant qu'autant de soie qu'en prend chaque platine à plomb, & ces platines cessant les unes de remonter, & les autres de descendre entre les aiguilles, lorsque leurs becs sont tous de niveau sur les aiguilles, comme on les voit Pl. I. du bas au métier, fig. 7. 8. 9. toutes les boucles sont égales, & la soie se trouve distribuée entre les aiguilles, comme on voit fig. 7. & 8. La portion 1, 2 faite à la main fig. 7. est sous les gorges des platines, & la portion 3, 4 sous les becs. Fin de la seconde opération.

III. Opération. Amener l'ouvrage sous becs.

Cette opération s'exécute d'un seul mouvement, composé de deux actions; l'une de laisser remonter les abattans, & l'autre de tirer la barre à poignée endevant.

Il est évident que pour baisser les abattans, & mettre les platines à plomb de niveau avec les platines à ondes, il a fallu vaincre l'action du grand ressort; car, Pl. VI. fig. 1. le grand ressort 16, 16, agissant par son extrémité supérieure contre le portefaix 8 de l'arbre 6, 7, tend à le faire tourner: or l'arbre ne peut tendre à tourner qu'il ne donne le même effort, la même tendance aux épaulieres 5, 85; 85, 5: mais les épaulieres reçoivent dans leurs noeuds les abattans 85, 85; 85, 85: le grand ressort tend donc à relever les abattans.

Ainsi pour laisser remonter les abattans, il n'est question que de lâcher des mains, ne point retenir la poignée A B, & que de laisser agir le grand ressort; observant, tandis que le grand ressort fait remonter les abattans, de tenir les pouces B B fortement appliqués contre les contrepouces C C, Pl. VII. fig. 1. car par ce moyen les pouces B B ne cessant point d'agir contre les contrepouces C C, la partie antérieure des contrepouces e e sera levée à mesure que les abattans remonteront; leur partie postérieure d d baissera d'autant; la bascule f f sera toûjours appliquée sur les queues des ondes; la tête des ondes g g suivra le mouvemement de la barre à platine h h, qui remontera avec les abattans, & les platines à ondes demeureront toûjours de niveau avec les platines à plomb.

L'autre action dont le mouvement de cette troisieme opération est composé, consiste à tirer la barre à poignée A A en devant.

Cette action se fait horisontalement: mais on ne peut tirer la barre à poignée A B, fig. 1. Pl. VI. en devant, que tout ce que nous allons dire ne s'ensuive; voyez Pl. VI. fig. 1. la barre à platine 84, 84, est tirée en devant, car elle est attachée aux abattans; les platines a ondes s'avancent en même tems en devant, & toûjours paralleles aux platines à plomb; parce que la barre fondue est contrainte d'avancer, en vertu des tirans qui tiennent à elle d'un bout, & de l'autre aux porte - tirans 90, 90, même Pl. fig. 2. qui sont attachés à la barre à platines.

Par le mouvement composé de ces deux actions, les becs des platines a b s'élevent au - desus des aiguilles, les dessous des becs sont amenés un peu au - delà de leurs têtes c d, & la soie se trouve disposée comme on la voit Pl. I. du bas au métier, fig. 10. 11. 12. mais alors la branche des crochets z de dessous des abattans est appliquée contre les petits coups x fig. 1. Pl. VII. Fin de la troisieme opération.

IV. Opération. Former aux petits coups.

Le premier mouvement de cette opération consiste à laisser remonter l'extrémité des crochets z de dessous des abattans, aux petits coups x, Plan. VII. fig. 1. Ce mouvement se joint presqu'au premier mouvement de l'opération précédente: la surface en talus, ou le dessous du petit coup x, se trouve alors appliqué à la surface en talus pareillement de l'extrémité du crochet z. Mais comme le grand ressort 16, 16, tend toûjours à relever les abattans, il tend en même tems à séparer l'extrémité du crochet z, de l'éminence du petit coup x.

Le second mouvement consiste à empêcher cette séparation par de petites secousses, qui font un peu glisser le talus de l'extrémité du crochet z sur le talus intérieur de l'éminence du petit coup x. Ces secousses ont pour but de corrompre & corroyer la soie sous les becs d'aiguilles, & de la tenir tendue en devant, & presque de niveau avec les becs, comme on voit Pl. I. du bas au métier, fig. 10. 11. 12.

Il faut toûjours tenir les pouces de la main fortement appuyés contre les pouces de la machine, afin que les têtes des ondes demeurant toûjours appliquées à la barre à platines; les platines à ondes & les platines à plomb demeurent toûjours de niveau; car cela est essentiel, comme il est facile de s'en appercevoir. Fin de la quatrieme opération.

V. Opération. Donner le coup. de presse, & faire passer l'ouvrage de dessous la gorge des platines sur les becs des aiguilles.

Le premier mouvement de cette opération consiste à abaudonner les abattans à eux - mêmes, tenant toûjours les pouces des mains fortement contre les pouces B B de la machine, & les platines à ondes bien paralleles en tout sens aux platines à plomb. L'action du grand ressort 16, 16, fera remonter les abattans, jusqu'à ce que les épaulieres o o soient appliquées aux arrêtans de l'extrémité des jumelles p p, comme on voit Pl. VII. fig. 1.

Mais lorsque les abattans seront remontés à cette hauteur, alors le ventre n des platines correspondra [p. 108] ou se trouvera à la hauteur des aiguilles, commç on voit même Pl. même fig. 1. & Pl. II. bas au métier, fig. 1. a b.

Le second mouvement consiste à appuyer fortement le pié sur la marche du milieu; & voici le résultat de cemouvement. La marche baisse, tire à elle le crochet de la petite anse, ce crochet tire la petite anse, la petite anse tire la grande anse, la grande anse fait descendre les bras de la presse, & la presse se trouve appliquée sur les becs des aiguilles, dont elle force les pointes à se cacher dans les chasses, comme on voit fig. 1. Pl. II. du bas au métier.

Le troisieme mouvement, c'est tandis que la presse est sur les becs des aiguilles, de faire passer l'ouvrage qui est contre les ventres des platines, comme on voit Pl. II. fig. 1. au - delà des chasses des aiguilles, comme on voit fig. 4. même Pl. ce qui s'exécute en tirant la barre à poignée brusquement en devant, & horisontalement.

Le quatrieme mouvement, d'ôter le pié de dessus la marche du milieu; d'où il s'ensuit que rien n'empêchera plus la grande anse qui est tirée en - haut par la lisiere de cuir ou la courroie, qui passe sur la roulette du porte - faix d'en - bas, & qui se rend à la branche du contre - poids, de remonter & d'entraîner avec elle & faire relever les bras de presse; ce qui séparera la presse de - dessus les becs des aiguilles, & permettra à la pointe de ces becs de sortir de leurs chasses. Fin de la cinquieme opération.

Sixieme Opération. Abattre l'ouvrage.

Il n'y a qu'un mouvement assez léger à cette opération, il consiste à tirer la barre à poignée, & à faire avancer les ventres des platines jusqu'entre les têtes des aiguilles; il est évident que ces ventres placés, comme on les voit, Pl. II. du bas au métier, fig. 3. feront passer l'ouvrage, de l'état où on le voit, sur les becs des aiguilles, fig. 4. 1, 2, dans l'état où on le voit fig. 5. 3, 4, ou fig. 6. 5, 6.

Voilà la formation de la maille: la septieme opération n'y ajoûte rien; elle restitue seulement & le métier & l'ouvrage déja fait, dans une position à pouvoir ajoûter de nouvelles mailles aux mailles qu'on voit, ou dans l'état où il étoit quand on a commencé à travailler.

Septieme Opération. Crocher.

Cette opération n'a qu'un mouvement: mais c'est le plus considérable & le plus grand de tous.

Quand on est sur le point de crocher, le métier se trouve dans l'état suivant: les ventres des platines sont au niveau des têtes des aiguilles, & par conséquent le dessous des becs fort au - dessus des aiguilles; les crochets de - dessous des abattans sont au - dessus des petits coups, comme on les voit Pl. VII. fig. 1. & les épaulieres sous les arrêtans des jumelles, comme on les voit même figure.

Pour crocher, on applique la branche du crochet z de - dessous des abattans, contre les arrétans y; on tire perpendiculairement en - bas les abattans par la barre à poignée A A; tenant toûjours les branches des crochets appliquées à l'éminence t des arrêtans qui dirigent dans ce mouvement: on fait descendre de cette maniere les platines à ondes & les platines à plomb, jusqu'à ce que le haut de leurs gorges M, soit à la hauteur de N, ou des têtes des aiguilles: puis du même mouvement continué horisontalement, on repousse en arriere les abattans aussi loin que l'on peut; & l'on laisse remonter le métier qui va de lui - même, s'arrêter au - dessous de la barre à aiguilles, où il rencontre un crochet prêt à recevoir celui qui est placé au derriere des abattans, & qu'on appelle crochet de - dessus des abattans.

Il est évident que dans ce mouvement le haut de la gorge M des platines a emporté avec lui l'ouvrage qui étoit sous les becs, en le faisant glisser le long des aiguilles; que les becs des aiguilles sont vuides; que le dessous des becs des platines à ondes & des platines à plomb, se trouve entre les aiguilles; que l'ouvrage fait est caché pour celui qui ne voit le métier qu'en face, & qu'il le voit alors comme il est représenté Pl. II. fig. 8. du bas au métier, c'est - à - dire, prêt à travailler de nouveau, ou à faire de gauche à droite ce qu'il a exécuté de droite à gauche.

C'est maintenant qu'on doit avoir conçû comment se fait la maille, qu'il est à propos de revenir sur les parties du métier & sur leurs configurations, dont on n'étoit pas en état auparavant de bien entendre les propriétés.

Commençons par les marches; elles sont au nombre de trois, Pl. II. fig. 1. du métier à bas; c'est la même corde qui va de la premiere 1, 5. au tambour de la roue 17. & de ce tambour à la troisieme 1, 5. d'où il s'ensuit que si l'on presse du pié celle qui est à gauche, on fera tourner la roue de droite à gauche, & qu'en pressant du pié celle qui est à droite, la roue tournera de gauche à droite.

C'est la même corde qui passe sous la roue du fût, où elle est cloüée, & qui va se rendre d'un bout sur une des roulettes de la barre à chevalet, & de l'autre sur l'autre roulette, & s'attacher aux s qui partent du corps de ce chevalet, comme on voit Pl. IV. fig. 6. n°. 49. 49.

On conçoit actuellement ce que nous avons dit de l'arrétant, ou de cette partie y t qu'on voit Pl. VII. fig. 1. Il a fallu nécessairement se ménager la facilité de l'avancer ou de la reculer, en pratiquant à la partie appliquée & fixée au montant une ouverture longitudinale r: trop avancé en - devant, ou trop peu, le fond des gorges des platines ne pourroit plus venir chercher l'ouvrage abattu, en vuider les aiguilles, l'entraîner derriere, & donner lieu à la continuation du travail.

Au - dessous de l'arrêtant, on voit la piece appellée le petit coup x, même Planche & même figure. Sans ce petit coup, qui est ce qui regle l'ouvrier, quand il forme l'ouvrage & corrompt la soie amenée sous les becs des aiguilles; il seroit exposé à avancer le dessous des platines trop en - avant, à casser la soie, ou à rompre les becs des aiguilles.

Voilà ce qu'il y a de plus remarquable sur le fût & ses parties. Passons au métier, & parcourons ses assemblages.

On s'est ménagé aux gueules de loup 13. la même commodité qu'aux arrêtans, celle de les hausser & baisser à discrétion, afin d'ajuster convenablement la barre fondue. Pl. II. fig. 3.

On sent de quelle importance est le grand ressort 16, 16. c'est par son moyen que les abattans sont relevés sans que l'ouvrier s'en mêle. Pl. II. fig. 3. la vis 17. qui sert à le bander ou à le relâcher, est très - bien imaginée.

Le balancier 14, 14, 15, 15, n'est pas une piece inutile; il met à portée pié d'aider la main; à vaincre la résistance du grand ressort toutes les fois qu'il faut faire descendre les abattans. Or ce mouvement se faisant souvent, on n'a pû apporter trop d'attention à soulager l'ouvrier.

La patte du bras de presse 17, 18, 19, fig. 1. Pl. III. est garnie d'une vis 20, 20, dont on va sentir toute la finesse: sans cette vis, l'ouvrier, en donnant le coup de presse, seroit exposé ou à rompre toutes les aiguilles, si la presse s'appliquoit trop fortement sur elles, ou à ne pas cacher leurs becs dans leurs chasses, si elle ne s'appliquoit pas assez. Mais qui le dirigera dans cette opération? les vis appliquées à l'extrémité des bras de presse, qui permettront à ces bras de descendre suffisamment, & à la presse de s'appliquer convenablement sur les becs d'aiguilles.

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