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Mais ç'eût été bien du tems de perdu pour l'ouvrier, & bien de la peine réitérée, s'il eût fallu relever la presse & la soûtenir: aussi se releve - t - elle d'elle - même, à l'aide de la courroie passée de la grande anse sur la roulette du porte - saix d'en - bas, & attachée à la branche du contre - poids.
On s'est encore ménagé aux porte - grilles,
Le porte - roulette fixé, méme fig. au milieu de la petite barre de dessous, facilite avec les roulettes de l'extrémité de la barre fondue, le mouvement en - arriere ou en - devant, de tout ce qu'on appelle l'ame du métier, que l'ouvrier fait en travaillant avancer ou reculer toutes les fois qu'il tire à soi ou repousse les abattans; ce qui lui arrive très - souvent. Aussi louai - je beaucoup ceux qui ont diminué le poids de ces parties, en ajoûtant une roulette à la petite barre, & une gueule de loup à la barre de derriere, pour recevoir la roulette ajoûtée.
Il y a plusieurs choses à considérer dans les ressorts
de grille.
Secondement, ils sont composés de quatre plans
inclinés, disposés à - peu - près en zig - zag. Lorsque la
queue de l'onde est chassée de la cavité c,
Ce n'est pas une petite assaire que de bien disposer les cuivres de la barre sondue. Leur usage est d'empêcher les ondes de vaciller dans leur mouvement de chûte. Si l'on a bien compris ce que j'ai dit jusqu'à présent, on doit s'appercevoir qu'il y a un rapport bien déterminé entre le nombre des ressorts, les intervalles qu'ils laissent entr'eux; le nombre des cuivres, leur épaisseur; les ondes, leur longueur, leur nombre, leur épaisseur; les platines à ondes, leur nombre, leur épaisseur; les platines à plomb, leur nombre, leur longueur, leur épaisseur; les plombs à platines, leur nombre, leur épaisseur; les aiguilles, leur nombre, leurs intervalles; les plombs à aiguille, leur nombre, leur épaisseur: & que l'une de ces choses étant donnée, tout le reste s'ensuit. Il y a très peu d'ouvriers en état de combiner avec précision toutes ces choses, sur - tout quand il s'agit de faire un métier un peu fin; comme un quarante, un quaranteun, un quarante - deux, &c.
La méchanique des contre - pouces 43, 44, 45, Pl.
IV.
Comme il falloit que dans tous les mouvemens les platines à ondes & les platines à plomb fussent toûjours exactement paralleles en tout sens les unes aux autres, quoique les platines à ondes appartinssent à la barre fondue, & que les platines à plomb appartinssent à la barre à platines, c'étoit donc nécessité que la barre sondue se prétât & suivît tous les mouvemens de la barre à platines: c'est ce qui s'exécute par le moyen des tirans qui répondent d'un bout à la barre fondue, & de l'autre à la barre à platines, & par le moyen des trois roulettes de l'ancien métier, & des quatre du métier nouveau, dont deux se meuvent dans les gueules de loup, & deux sur les grandes pieces.
Passons maintenant aux moulinets. Comme nous n'en avons rien dit jusqu'à présent, & que nous avons cependant traité de presque tout ce qui concerne la main - d'oeuvre, on seroit tenté de croire au moins que ces parties & toutes celles qui leur appartiennent, comme la boite, la barre, & le ressort à moulinet, sont superflues, & qu'il n'y a pas non plus grand besoin de umelles. On va voir combien ce soupçon est éloigné de la vérité.
Pour bien entendre ce qui suit, il faut examiner un
peu la configuration d'une onde en - dessous. On voit,
Pour sentir l'usage de ce ressort & de la mobilité de la barre dans ses boîtes, il faut relire ou se rappeller la derniere opération de la main - d'oeuvre ou du crochement: il consiste à faire descendre les platines jusqu'à ce que leurs gorges soient un peu plus bas que les têtes des aiguilles, & que ces gorges puissent [p. 110]
Mais pour exécuter ces mouvemens, comme il y a loin de la barre à moulinet, sur laquelle les têtes des ondes étoient placées, jusqu'aux têtes des aiguilles, il a fallu amener les têtes des ondes & les platines qui y sont attachées, en - devant; c'est ce que l'ouvrier a fait, en tirant à lui la barre à poignée ou les abattans. Il a fallu faire descendre les platines, & par conséquent les têtes des ondes auxquelles elles sont assemblées, pour que les gorges des platines se trouvassent un peu au - dessous des têtes des aiguilles; c'est ce qu'il a fait en tirant les abattans aussi bas qu'ils pouvoient descendre, & se laissant diriger par les arrétans. C'est pour rendre possible ce dernier mouvement, que l'on a évidé les ondes en - dessous; car si elles avoient été par - tout de la même largeur, elles n'auroient pû descendre; la barre à moulinet sur laquelle elles auroient continué de porter, les en auroit empêché: mais en les évidant, elles ont cessé de porter sur la barre à moulinet, & en les évidant assez, elles n'ont rien rencontré d'ailleurs qui les gênât dans leur descente, & qui empêchât la gorge des platines de parvenir jusqu'au - dessous des becs des aiguilles.
Mais ce n'étoit pas tout; il falloit que ces gorges remportassent l'ouvrage de dessous les becs des aiguilles en - arriere: pour cet effet, l'ouvrier tenant ces gorges entre les tétes des aiguilles, les repousse en - arriere: mais en les repoussant en - arriere, qu'arrive - t - il? c'est que le talon de l'échancrure des ondes rencontre la barre à moulinet. Si cette barre à moulinet étoit immobile dans les boîtes, elle arrêteroit ce mouvement horisontal, & l'ouvrage ne seroit point remporté en - arriere par les gorges; aussi l'a - t - on fait mobile: le talon de l'échancrure des ondes la fait reculer; l'ouvrage est remporté par les gorges; les ondes se relevent; leurs talons cessent d'appuyer contre la barre à moulinet; le ressort circulaire qui agit contre cette barre la restitue dans son premier état, & elle est disposée à recevoir de rechef la tête des ondes dans leur chûte, qui se fera au nouveau cueillement.
Voilà les usages de ces parties, qui paroissoient si
superflues. On a dentelé la roue 69 du moulinet, figure
premiere,
Il ne nous reste plus qu'un mot à dire des jumelles,
61, 61,
Toutes les sinuosités que l'on remarque aux platines,
Il survient en travaillant plusieurs accidens, & il y a plusieurs autres choses à observer, dont je vais faire mention.
Lorsqu'il se rencontre des noeuds dans la soie ou qu'elle se casse, on ne peut continuer l'ouvrage sans faire ce que les ouvriers appellent une enture.
Pour enter, on étend bien sur les aiguilles la partie du fil de soie qui tient à l'ouvrage, & l'on couche l'autre partie, non pas bout à bout avec la premiere: mais on la passe entre la cinq, la sept, &c. avant le bout du fil qui tient à l'ouvrage; ensorte que le fil se trouve double sur ces cinq, sept aiguilles, & l'on continue de travailler comme si le fil étoit entier.
Tout bas se commence par un ourlet, & voici comment on s'y prend pour le faire. On passe la soie dans la tête de la premiere aiguille, & on l'y arrête en la tordant; on embrasse ensuite en - dessous les deux suivantes; on la ramene en - dessus sur la premiere; puis on la passe en - dessous, & on embrasse la quatrieme & la cinquieme sur lesquelles on la ramene, & sur la troisieme sous laquelle on la passe, & on embrasse la sixieme & la septieme sur lesquelles on la ramene, & sur la cinquieme sous laquelle on la passe ensuite, & on embrasse la huitieme & la neuvieme, & ainsi de suite.
Un bas n'est pas par - tout de la même venue; on est obligé de le rérrécir de tems en tems. Supposons donc qu'on ait à rétrécir d'une maille, on prend un petit outil qu'on appelle poinçon, on s'en sert pour porter la maille de la troisieme aiguille sur la quatrieme aiguille, la maille de la seconde sur la troisieme, la maille de la premiere sur la seconde, & la premiere se trouve vuide.
On demandera peut - être pourquoi on porte la troisieme maille sur la quatrieme aiguille, & non la premiere sur la seconde tout d'un coup; puisqu'il faut qu'il se trouve deux mailles sur une aiguille, pourquoi donner la préférence à la quatrieme? Je répons que c'est afin que la lisiere soit plus nette; car si la maille double se trouvoit au bord de la lisiere, elle tireroit trop. Il faut même, si l'on veut que la lisiere ne soit pas trop serrée, bien repousser l'ouvrage enarriere, & ne pas accoller la platine avec la soie quand on la jette.
Au reste, on rétrécit d'une maille de chaque côté du métier de quatre rangées en quatre rangées. & l'on ne commence à rétrécir qu'à un pouce au - dessus de la façon, ou de cet ornement qu'on pratique au - dessus des coins.
Il arrive quelquefois, après le coup de presse,
qu'un bec d'aiguille ne se releve pas, mais demeure
dans sa chasse; lors donc qu'on a cueilli & qu'on vient
à abattre l'ouvrage, il y a une maille qui n'ayant pas
été mise dans la tête de l'aiguille, mais ayant passé
par - dessus, ne sera pas travaillée, & qu'il faudra relever;
il pourra même se trouver plusieurs mailles
non - travaillées de suite; pour les relever, voici comment
on s'y prendra: on saisira la derniere qui est
bien formée à l'ouvrage, avec le poinçon, & on la
passera dans la tête de la tournille ou d'une aiguille
emmanchée, puis on prendra avec le poinçon la bride
de dessus cette maille; on passera cette bride sur la
tournille; à mesure qu'elle avancera le long du bec,
la bonne maille sortira de dessous, & bientôt la bonne
maille se trouvera entierement sortie & fort loin
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