ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"39"> venu à devenir un arbre propre à fournir une longue poutre, un arbre de pressoir, ni quelqu'autre semblable piece de bois. Cela est sûr au moins par rapport aux baliveaux réservés dans les taillis qu'on coupe de dix ans en dix ans au plûtôt. Ils ne sont jamais hauts de tige, & croissent toûjours en pommiers.

Ces inconvéniens des baliveaux seront d'autant moindres, que le taillis sera coupé dans un âge plus avancé; mais à quelqu'âge qu'on le coupe, on ne peut pas espérer que les baliveaux réparent les futaies qui s'abbattent journeilement.

Quant au second point, la conservation des taillis par les baliveaux; il ne faut, dit le même auteur, que parcourir les taillis où les baliveaux ont été le mieux conservés; on trouvera qu'au - dessous & tout autour du baliveau, sur - tout quand il est parvenu à âge d'arbre, la place est nette, & que les souches sont péries, parce qu'elles se sont trouvées trop à l'ombre: aussi, bien des particuliers qui souhaitent abattre leurs baliveaux, ne le souhaitent que pour conserver leurs taillis. Si les baliveaux donnent quelques glands aux taillis, ils les leur font donc payer cher; d'ailleurs ces glands tombant au hasard sur la surface de la terre, & la plûpart sous l'arbre même, ne réussissent guere.

M. de Buffon s'accorde en ceci avec M. de Reaumur. « On sait, dit cet académicien, dans un mémoire sur la conservation & le rétablissement des forêts, année 1739, que le bois des baliveaux n'est pas de bonne qualité, & que d'ailleurs ces baliveaux font tort aux taillis. J'ai observé fort souvent les effets de la gelée du printems dans deux cantons voisins des bois taillis. On avoit conservé dans l'un tous les baliveaux de quatre coupes successives; dans l'autre on n'avoit réservé que les baliveaux de la coupe actuelle. J'ai reconnu que la gelée avoit fait un si grand tort au taillis surchargé de baliveaux, que l'autre taillis l'a devancé de près de cinq ans sur douze. L'exposition étoit la même: j'ai sondé le terrein en différens endroits, il étoit semblable. Ainsi, continue M. de Buffn, j'attribue cette différence à l'ombre & à l'humidité que les baliveaux jettoient sur le taillis, & à l'obstacle qu'ils formoient au desséchement de cette humidité en interrompant l'action du vent & du soleil. Il seroit donc à propos de recourir à des moyens plus efficaces que les baliveaux, pour la restauration de nos forêts de haute - futaie, & celle de nos bois taillis ». Voyez Forêts, Taillis.

BALKE ou BALKHE (Page 2:39)

* BALKE ou BALKHE, (Géog.) ville d'Asie, au pays des Usbecs, dans la province du même nom, sur la riviere de Dilhas. Long. 85. lat. 36. 40.

BALLADE (Page 2:39)

* BALLADE, s. f. (Belles - Lettres.) piece de vers distribuée ordinairement en trois couplets, tous les trois de même mesure & sur les mêmes rimes masculines & féminines, assujettie à un refrein qui sert de dernier vers à chaque couplet, & terminée par un envoi ou adresse qui doit aussi finir par le refrein. Le nombre des vers du couplet n'est point limité. Ce sont ou des quatrains, ou des sixains, ou des huitains, ou des dixains, ou des douzains; l'envoi est ordinairement de quatre ou de cinq vers, mais quelquefois tous féminins. Voilà du moins les lois auxquelles Jean Marot s'est conformé dans ses trois ballades d'amour, dont les deux dernieres sont excellentes; elles sont de vers de dix syllabes; c'est la mesure affectée à cette sorte d'ouvrage: il y a cependant des ballades en vers de huit syllabes. On ne fait plus guere de ballades, & je n'en suis pas trop surpris; la ballade demande une grande naïveté dans le tour, l'esprit, le style, & la pensée, avec une extrème facilité de rimer. Il n'y a presque que la Fontaine qui, réunissant toutes ces qualités, ait su faire des ballades & des rondeaux depuis Clémen Marot.

BALLE (Page 2:39)

BALLE, s. f. se dit en général de tout corps à qui l'on a donné artistement la figure sphérique, ainsi on dit, une balle de paume, une balle de coton, &c.

Balle (Page 2:39)

* Balle, s. f. (Hist. anc. & gymnast.) instrument dont les anciens se servoient dans la danse appellée sphéristique. Voyez Sphéristique.

Les différens jeux de balle produisoient parmi les anciens différens effets relatifs à la conservation de la santé. Les grands mouvemens que ces jeux occasionnent, les rendent utiles lorsque l'exercice est nécessaire, & que les personnes sont en état de le supporter. Ils donnent de la vigueur, & font allonger les fibres musculeuses & nerveuses; aussi voit - on qu'entre les jeunes gens, ceux qui y sont exercés, sont communément plus grands, plus forts, & plus alertes que les autres. Voyez Exercice, Gymnastique, Jeu

Balle (Page 2:39)

Balle, dans l'Art milit. comprend toutes sortes de petites boules ou boulets pour les armes à feu, depuis le canon jusqu'au pistolet. Voyez Boulet, Arme à feu, Canon , &c.

Celles qui servent pour les canons sont de fer; celles des mousquets, carabines, & pistolets, sont de plomb. On a voulu se servir de balles de fer pour ces armes: mais on a reconnu qu'outre leur légereté qui ne permet pas de tirer juste, elles ont encore le défaut de rayer le canon du fusil.

Il faut remarquer que quoiqu'on dise ordinairement un boulet de canon, on dit aussi qu'une piece de batterie porte 36, 33, ou 24 livres de balle. On dit encore charger le canon à balle, pour dire charger à boulet. (Q)

* Les balles dont on charge les petites armes à feu, se fabriquent de la même maniere que les dragées moulées, mais dans des moules plus grands. Voyez l'article Fonte de la dragée au moule. Il y en a de 26 sortes différentes, numerotées selon la quantité ou le nombre qu'il faut pour faire une livre pesant. La sorte la plus grosse est des huit à la livre; la sorte suivante est de seize à la livre, & chaque balle pese une once. La plus petite, qui approche beaucoup de la dixieme sorte de dragée, est des 120 à la livre. Voyez la Table à l'article cité.

On appelle balles ramées, deux balles attachées ensemble par un fil de fer; & balle de calibre, celle qui est de même grosseur que le calibre du fusil.

* Comme il importe aux chasseurs qui ont quelquefois occasion de tirer du poisson dans l'eau, de savoir si les balles y souffrent ou non de la réfraction, je vais rapporter quelques expériences que M. Carré, de l'académie royale des Sciences, a fait faire, & qu'on peut voir dans le recueil de cette académie année 1705. On tira un fusil chargé à balle deux coups dans un bassin de pierre plein d'eau, de deux piés & demi de diametre, profond de seize pouces, sous un angle de 20 degrés & sous celui de 80: mais le grand effort de l'eau contre les parois du bassin où l'on avoit mis les ais, le dérangerent tellement qu'on ne put lavoir si les balles souffroient quelque dérangement dans la direction de leur mouvement. Les expériences réitérées dans des bennes pleines d'eau ont été accompagnées du même inconvénient: elles ont été brisées sur le champ, & ce furent les cerceaux d'en - bas que l'eau fit casser.

On seroit tenté de croire que c'étoit la balle qui faisoit briser les vaisseaux en passant à travers les ais, & non le mouvement de l'eau: mais l'expérience qui suit ne laisse aucun doute que ce ne soit la derniere de ces causes. Un coup fut tiré dans une caisse quarrée d'un pié de haut, & de six pouces d'épaisseur, dont les quatre ais qui faisoient la longueur [p. 40] avoient chacun un pouce d'épaisseur, & les deux bouts en avoient chacun deux, afin d'y bien attacher les autres avec force clous: on avoit rempli ce vaisseau par une petite ouverture; les ais furent percés par la balle sans en être brisés: mais l'eau s'en tourmenta de maniere qu'elle fit écarter ces ais les uns des autres, & que la caisse fut rompue.

Il fallut donc pour obtenir un résultat exact sur la réfraction, recommencer les expériences dans un bassin de pierre: on en prit un dont la longueur intérieure étoit de trois piés trois pouces, la largeur d'un pié huit pouces, & la profondeur d'un pié & un pouce; on fit placer à son côté le plus éloigné un ais pour recevoir les balles; un autre ais vertical & pareil à celui - là occupoit le milieu du bassin; & au - dessus du côté le plus voisin du tireur, un carton: l'arquebuse étoit arrêtée fixe à huit piés du bassin. La balle a percé le carton: mais elle est tombée applatie, à peu près comme une piece de douze sols, entre le carton & le premier ais. Au second coup, la balle s'est divisée en trois morceaux applatis, sans avoir atteint le premier ais. On a tiré deux autres coups avec une forte charge, sans trouver de balles dans le fond du bassin ni contre les ais: ces balles avoient près de quatre lignes de diametre; elles étoient faites exprès pour l'arquebuse, & ne pouvoient entrer dans le canon qu'en les poussant avec une baguette de fer.

On a mis dans un réservoir de 10 piés en quarré deux ais paralleles entre eux & à l'horison, & à un pié de distance l'un de l'autre: celui de dessus ne faisant qu'un même plan avec la surface de l'eau, on a tiré deux coups sur cet ais, sous un angle de 30 degrés, avec une égale charge de poudre; le premier avec une arquebuse dont le canon avoit trois piés deux pouces six lignes de long, & la balle trois lignes 3/4 de diametre; le second avec un fusil dont le canon avoit trois piés dix pouces trois lignes de long, & la balle sept lignes de diametre: la grosse balle a percé les deux ais, & traversé par conséquent toute l'étendue de l'eau qui étoit entre eux; au lieu que la petite n'a percé que l'ais supérieur, & s'est arrêtée applatie sur l'ais inférieur: d'où l'on a conclu que le fusil étoit plus propre pour l'expérience de la réfraction que l'arquebuse.

On a attaché au - dessus du bassin de pierre qu'on a décrit plus haut, un fusil sur deux appuis fixes, dont l'un étoit à cing & l'autre à sept piés de distance du bassin: on l'a assûré & rendu immobile sur ces appuis: il faisoit avec l'horison, ou la surface de l'cau ou du bassin, un angle de vingt degrés; il étoit chargé du poids de trois deniers vingt grains de poudre, avec une balle de sept lignes de diametre, qui pesoit dix - sept deniers six grains. La balle a percé le carton, le premier ais, & s'est arrêtée dans le second: on a vuidé l'eau, & les centres des trois trous se sont trouvés exactement dans la même direction.

La même expérience réitérée a donné la même chose: en augmentant la charge, on a remarqué que la balle entroit moins; & chassée par sept deniers six grains de poudre, elle s'est applatie d'un côté, & a peu frappé l'ais du milieu.

Chassée de l'arquebuse avec la même charge, elle s'est divisée en deux parties, chacune inégalement applatie, sans avoir touché l'ais du milieu. Chassée de la même arme avec la moitié de la charge, elle n'a point atteint l'ais du milieu, & n'a perdu que peu de sa sphéricité.

Une balle de sept lignes poussée avec une forte charge dans un réservoir de 40 piés de diametre, profond de six piés, contre un linge parallelement étendu à la surface de l'eau, à deux piés de profondeur, est restée sur ce linge applatie, mais fort inégalement.

La balle de même calibre, chassée de la même arme avec un tiers de poudre de plus, s'est divisée en plusieurs petits morceaux de la grosseur d'une lentille, & diversement figurés.

La balle tirée perpendiculairement à la surface de l'eau, s'est applatie assez régulierement.

Quand on tire dans l'eau, il s'en éleve une quantité plus ou moins grande, & plus ou moins baut, selon la charge: quand la charge est forte, l'eau s'éleve jusqu'à vingt piés.

La balle de sept lignes chassée par quatre deniers de poudre ou environ, entre assez avant dans l'eau sans perdre de sa sphéricité; chassée par huit deniers de poudre, elle en perd la moitié; par douze deniers, elle la perd entierement; & par seize, elle se divise en plusieurs parties.

D'où il s'ensuit 1°. que la commotion communiquée à l'eau par la balle est très - considérable; en effet si l'on tire sur une riviére, on en sentira le rivage ébranlé sous ses piés: 2°. que plus la charge est forte, moins la balle fait de progrès dans l'eau: 3°. qu'il n'y a point de réfraction sensible: 4°. par conséquent qu'il ne faut tirer dans l'eau, ni au - dessous ni au - dessus de l'objet qu'on veut atteindre: 5°. qu'il ne faut employer qu'une petite charge.

Mais on sait qu'une balle qui passe à - travers un morceau de bois mobile sur des gonds, & fort épais, ne se défigure presque pas, & ne lui communique aucune impulsion; tandis qu'il est constant par les expériences qui précedent, qu'elle s'applatit sur l'eau, & occasionne une grande commotion à tout le rivage. D'où vient, peut - on demander, la difference de ces phénomenes? l'eau seroit - elle plus difficile à diviser que le bois?

Voici comment je pense qu'on pourroit répondre à cette objection: qu'un corps mû ne communique du mouvement, au moins de translation, à un autre, qu'autant que cet autre lui résiste ou s'oppose à son mouvement. Ayez un corps, même mou, rendez - le résistant, & aussi - tôt vous lui communiquerez beaucoup de mouvement, & à tout ce qui l'environnera. Si vous enfoncez doucement un bâton dans l'eau, vous la diviserez sans peine, & presque - sans l'agiter; si vous la frappez avec impétuosité, vous donnez lieu à son élasticité, & en même tems à sa résistance; vous lui communiquez beaucoup de mouvement, mais vous ne la divisez pas: voilà pour le corps fluide. Quant au corps solide, ce corps solide ne peut résister à la balle qui vient le frapper, que par l'adhésion de ses parties: si l'adhésion de ces parties n'est rien relativement à la vîtesse de la balle qui le vient frapper, il est évident qu'il ne peut être mû d'un mouvement de translation, parce que rien ne résiste à la balle. Qu'on suppose une porte ouverte percée d'un trou couvert d'une toile d'araignée; si j'applique mon doigt contre les endroits solides de la porte, ces endroits résistant à son impulsion, la porte tournera sur les gonds & se fermera: mais elle restera immobile avec quelque vîtesse que je porte mon doigt contre elle, si je l'applique contre la toile d'araignée: or tout le tissu de la porte devient toile d'araignée, relativement à la vîtesse d'une balle chassée par un fusil; & l'adhésion des parties n'est pas assez grande pour donner lieu à l'élasticité.

Mais on pourra demander encore pourquoi l'élasticité de l'eau frappée avec vîtesse a plûtôt lieu, quoique ses molécules n'ayent presqu'aucune adhérence entr'elles, que l'élasticité du bois dont les molécules tiennent les unes aux autres très - fortement. Il faut, je croi, recourir ici à la densité, à la constitution particuliere des corps; & de ces deux causes, la derniere & la principale nous est malheureusement très - peu connue.

Balle à feu (Page 2:40)

Balle à feu, est dans l'Artillerie, un amas d'arti<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.