ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"836"> le plan en b b au bas de la Pl. III. C, deux ouvertures quarrées par où l'eau s'écoule après avoir traversé le kas; F E, parties de bois reservées qui séparent les piles les unes des autres; G G, entailles qui reçoivent les soles: la fig. 8. représente le kas, dont le plan est cotté 7. Pl. III. c'est une planche dont la longueur est égale à la profondeur de la pile, & dont la largeur, y compris les deux languettes, est égale à la distance que laissent entr'elles les coulisses D E de la fig. 7. en sorte que le kas puisse y couler à frottement: le kas est percé de deux trous A & B, qui doivent répondre vis - à - vis des ouvertures C de la fig. 7. dans lesquels on a reservé des croisillons pour porter la toile de crin à - travers laquelle l'eau s'écoule; on voit ces croisillons en A, & la toile de crin en B; on peut aussi substituer quelques morceaux de forme.

La fig. 9. est une coupe transversale de la pile; D E est une des coulisses; m est une des ouvertures C fig. 7. par laquelle l'eau sort après avoir traversé le kas; cette ouverture est inclinée pour en favoriser l'écoulement.

Les maillets sont dirigés dans leur chûte par des pieces de bois 12, 13, 14, 15, 16, Pl. III. & V. que l'on appelle guides ou gripes de devant, assemblés sur la face supérieure de la pile du côté de l'arbre:les vuides que les pieces laissent entr'elles sont de 3 pouces; c'est l'épaisseur des queues des maillets en cet endroit; par cette construction les queues des maillets sont toujours dirigées vers les levées de l'arbre.

L'eau qui vient du coursier F D, Pl. III. & V. est distribuée dans les piles par le canal ou gouttiere de bois, 1, 2, 3, 4, 5, que l'on nomme le grand échenal, qui communique par les gouttieres inclinées 3 4, 3 4, aux fontaines ou bachassons 4, 4, qui communiquent par un trou percé obliquement avec l'intérieur de la pile, comme on peut voir en profil, Pl. IV. ces fontaines ne sont autre chose qu'un creux quarré d'environ demi - pouce de profondeur, dans le milieu duquel on a recreusé une autre cavité aussi d'un demi - pouce de profondeur; c'est du fond de cette derniere cavité & d'un des angles que part le trou qui conduit l'eau dans la pile: le bord de la cavité supérieure du côté de l'arbre est entaillé pour laisser écouler l'eau superflue hors de la fontaine, qui ne doit être pleine que jusqu'au niveau de la retraite qui distingue les deux cavités.

Le jeu de cette machine est aisé à entendre: l'eau étant lâchée sur la roue, les leviers de son arbre rencontrent en tournant les queues des maillets, les élevent jusqu" à ce que venant à échapper, les maillets retombent par leur propre pesanteur sur le chiffon qui est dans la pile; le chiffon ainsi trituré pendant une heure ou deux, & dépuré de ses crasses par l'eau continuellement renouvellée des fontaines, laquelle remplit la pile, & sort en traversant le kas, devient enfin la matiere dont on forme le papier.

Un moulin a ordinairairement quatre piles, dont une sert pour effilocher le chiffon; deux autres pour affiner, & le quatrieme dont les maillets ne sont point ferrés, ni la pile garnie de platine pour détremper la matiere quand on la retire des caisses de dépôt où on la fait passer en sortant des piles à affiner pour y rester jusqu'à ce qu'elle passe dans la cuve à ouvrer.

Il y a un art à bien disposer les levées sur l'arbre, en sorte que la roue soit chargée le moins qu'il est possible à - la - fois; il faut que les maillets levent les uns après les autres pour cela: si l'arbre est destiné à un moulin à quatre piles, comme celui dont nous faisons la description (on a représenté seulement trois piles dans les figures), & chaque pile a quatre maillets, ce qui fait seize en tout, & que de plus chaque maillet doive battre deux fois à chaque révolution de la roue; il faudra, après avoir tracé les cercles qui aépondent vis - à - vis des maillets, diviser la circonfé<cb-> rence d'un de ces cercles, ou la base du cylindre de l'arbre en seize parties égales, tirer par les points de division des lignes paralleles à l'axe, les intersections de ces lignes & des cercles qui répondent vis - à - vis des maillets, seront les points où il faut placer les levées que l'on discernera en cette sorte; une des lignes paralleles à l'axe étant prise pour fondamentale, & ayant placé la premiere levée à son intersection avec le cercle qui répond au premier maillet de l'un ou de l'autre côté de l'arbre; la levée du cinquieme maillet, premiere de la seconde, devra être placée à l'intersection de la seconde ligne & du cinquieme cercle:celle du neuvieme maillet, premier de la troisieme pile, à l'intersection de son cercle & de la troisieme parallele, ainsi de suite, dans l'ordre de la table suivante, où la premiere rangée de chiffres indique les cercles qui répondent aux maillets, & la seconde les paralleles à l'axe, à compter de celle qu'on aura regardée comme la premiere. [omission: other; to see, consult fac-similé version]

Description du moulin à la hollandoise, ou moulin à cylindre. Il y a deux de ces moulins dans la manufacture de Langlée, & désignées dans le plan général, Pl. I. l'un par les lettres E F, & l'autre par les lettres K L; ils font chacun tourner six cylindres: l'eau leur est fournie par le bassin B G, qui la reçoit par le canal A, qui communique au canal de Loing: elle entre dans les coursiers B D G H, qui traversent le grand bâtiment P R de 64 toises de longueur sur 8 toises de largeur, pour sortir par D & H, qui sont les parties d'aval des coursiers. Voyez l'explication de la Pl. I. des deux moulins dont on vient de parler. L'un est destiné à effilocher les chiffons sortant du dérompoir, & l'autre à les rafiner. On entend par éfilocher, le premier broyement des chiffons; mais comme ces deux moulins ne different ni en construction, ni dans la maniere d'agir, la description que l'on va faire de l'un des deux suffira pour en donner une parfaite connoissance. Ce moulin est représenté dans les Pl. V. VI. VII. VIII. dans lesquelles on a eu l'attention de mettre les mêmes lettres aux parties semblables. La Planche V. est le plan d'un moulin & de ses six cuves à cylindres; A D la grande roue à aubes, formée de deux cours de courbes de 5 pouces sur 7 de gros, dont on voit l'élévation, Pl. VII. est placée dans son coursier, où l'eau entre du côté de G; elle a 18 piés de diametre, non compris les coyaux qui supportent les aubes qui sont au nombre de trente - deux; elles ont 26 pouces de long & 20 de hauteur. Au - devant de la roue est placée en A la pelle par le moyen de laquelle on ferme le coursier lorsqu'on veut arrêter la machine, ainsi que l'élévation, Pl. VI. & le profil, Pl. VII. le fait voir. L'arbre ou axe B C de cette roue a 18 piés de long sur 27 pouces de gros, non compris les renforts dans lesquels s'assemblent les bras des rouets verticaux R r, de 8 piés de diametre: ils sont chacun garnis de 49 aluchons; les courbes dont ils sont formés ont 9 à 10 pouces de gros; les aluchons de ces rouets engrenent entre les fuseaux des lanternes S S de 5 piés & demi de diametre, chacune garnie de 32 fuseaux; ces lanternes, y compris les tourtes qui les forment, ont 18 pouces d'épaisseur: les arbres verticaux Y Z, Pl. VI. qui les portent, ont chacun 8 piés de long sur 2 piés d'équarissage; ils portent aussi chacun un rouet horisontal de 10 piés de diametre, dont les aluchons au nombre de 72, regardent en en - bas, & engrenent dans les lanternes de fer à sept fuseaux chacune, qui sont fixées sur les arbres de trois des cylindres 1, [p. 837] K, N, ou M, L, P; les courbes de ces rouets assemblées les unes aux autres par le trait nommé de Jupiter, ont 8 à 9 pouces de grosseur.

Les arbres verticaux & les rouets horisontaux T t sont maintenus dans la situation convenable par une cage ou beffroi de charpente qui les environne: on voit en F F F F le plan des quatre poteaux qui soutiennent le plancher du beffroi, & de l'autre côté le même beffroi vu par - dessus, où l'on peut remarquer les moises qui embrassent en Y le tourillon supérieur de l'arbre vertical; on voit aussi en E E E E E E E E E le plan de quelques - uns des poteaux qui soutiennent de fond le plancher & les étages supérieurs qui servent d'étendoir: tous les poteaux & ceux des aîles sont marqués dans le plan général de la manufacture, Pl. I. Autour de chaque beffroi sont rangées trois cuves à cylindres O I H, H K O, H N O, O P H, O L H, H M O, qui ont chacune 11 piés de long de dehors en - dehors, & 6 piés de large aussi de dehors en - dehors posées sur un massif de maçonnerie, ou fort grillage de charpente; elles sont arrondies intérieurement par différentes mises de bois, comme on voit fig. 8. Pl. VIII. qui contient en grand le développement d'une caisse; elles sont aussi divisées en deux parties égales par une cloison longitudinale 2 3, &c. de 5 piés 4 pouces de long, 2 pouces d'épaisseur, & 20 ou 22 de profondeur; tout l'intérieur de chaque cuve à cylindre, le renfort de la cloison, celui de la face exterieure de la cuve, les plans inclinés sont revêtus de lames de laiton cousues ou soudées les unes aux autres, & clouées sur le bois de la cuve.

Le plan incliné ascendant a, & le plan incliné descendant b, dont on voit l'inclinaison marquée par des lignes ponctuées a N b, Pl. VI. se joignent l'un à l'autre par une surface N 2 cylindrique, concave, concentrique à l'axe du cylindre N; on voit au - dessous de N un espace quadrangulaire qui est l'emplacement de la platine cannelée qu'on voit en perspective, fig. 5. Pl. VIII. & en profil en b x d fig. 10. même Pl. On voit Pl. V, dans les trois cuves I, N, L, le cylindre en place & à découvert; on voit comment le rouet horisontal T engrene dans les lanternes de fer 4, 4, fixées sur l'arbre des mêmes cylindres, & en P & en M deux cuves dont les cylindres sont recouverts de leurs chapiteaux, & enfin en K une cuve dont le cylindre est ôté pour laisser voir la platine cannelée, dont on a déja parlé, entre les dents de laquelle & celles des couteaux du cylindre, se fait l'éfilochage ou affinage du chiffon, qui passe entre la platine & le cylindre en montant par le plan le moins incliné a, descendant ensuite par le plan le plus incliné b, d'où en flottant dans l'eau dont la caisse est toujours remplie, & côtoyant la cloison en 3, il va par c & 2 remonter sur le plan incliné a, & passe un grand nombre de fois entre la platine & le cylindre, qui tourne suivant l'ordre des lettres N 23.

On voit aussi en V le plan d'une des caisses de dépôt, revêtue intérieurement de marbre noir, & en X le plan de la couverture d'une de ces caisses dont on voit l'élévation en V, Pl. VII. d e sont des fosses de 18 pouces environ de profondeur dans lesquelles l'ouvrier descend pour puiser les matieres que les fosses contiennent; elles répondent vis - à - vis les portes ou volets par lesquels on met ou l'on retire les matieres dans ces caisses, où elles égouttent leur eau par des canaux souterreins, fermées à leur entrée par une grille de fil de laiton, ou un chassis de crin.

Les tourillons des arbres des cylindres roulent sur des palliers de cuivre encastrés dans le milieu de longues pieces de bois O H, qu'on appelle leviers, de 11 piés de long sur 5 & 12 pouces de gros; chaque cuve en a deux disposés parallelement l'un à l'autre, & appliqués contre les longs côtés de la cuve; ces leviers sont assemblés à charniere en O, Pl. V & VIII, & soutenus par l'autre extrémité H par un cric, par le moyen duquel on peut élever ou abaisser à vosonté l'axe du cylindre pour faire approcher ou éloigner sa surface de la platine cannelée qui est au - dessous, à laquelle il doit être parallele.

La vîtesse de la roue A D qui tourne dans le coursier, & dont on voit l'élévation, Pl. VII. est telle qu'elle fait environ douze tours par minute, ce qui donne par le calcul du rouage que les cylindres font dans le même tems 166 révolutions sur eux - mêmes, & en une heure 9976 , & en environ cinq heures que dure le broyement 49884 révolutions.

Description détaillée d'une cuve à cylindre, Planche VIII. La figure 1. est le chapiteau qui recouvre le cylindre; il a 4 piés 3 pouces de long, 2 piés 8 pouces de large; sa partie supérieure est percée de deux ouvertures transversales 12, 34°, dans lesquelles on fait entrer les chassis, fig. 6. & 7. Le premier est de fil de fer, & entre dans l'ouverture 34; le second est de crin, & entre dans l'ouverture 12, & est soutenu par quatre ou cinq pontusaux ou traverses de bois: il sert à retenir les petites parties de chiffon que le premier a laissées passer, & à empêcher qu'elles ne se perdent par la gouttiere du dalot, fig. 2. Il y a aussi une porte 56, que l'on ouvre pour regarder dans le dalot, & qui est tenue fermée par le tourniquet 7. Le dalot, fig. 2. se place en travers de la cuve, fig. 8. l'extrémité f sur la cloison 23 entre 2 & c au - dessus de a, en sorte que sa longueur soit parallele à l'axe du cylindre; la partie 9 entre dans l'entaille c du chapiteau, & l'autre extrémité h entre dans l'ouverture k du dalot ou entonnoir k l, fig. 3. par lequel l'eau qui est lancée à - travers les chassis à chaque révolution du cylindre dans le canal f h, s'écoule & se perd par des rigoles souterreines.

La figure 4. est le cylindre vu en perspective, à laquelle les fig. 9. & 10. sont relatives. Ce cylindre a 2 piés de diametre & 2 piés 3 pouces de long, y compris les rondelles de fer qui terminent ses bases, lesquelles ont 8 lignes d'épaisseur, & sont percées au centre de la croisée d'un trou quarré de 4 pouces de gros pour recevoir l'axe de l'arbre A B, commun au cylindre & à la lanterne de fer A de 16 pouces - de diametre & 8 d'épaisseur, garnie de sept fuseaux aussi de fer. Les tourtes ou platines de cette lanterne sont de fer, & ont 1 pouce d'épaisseur; les fuseaux y sont fixés par des écrous qui re@oivent l'extrémité des boulons taraudés en vis qui terminent de chaque côté de la lanterne les sept fuseaux dont elle est garnie. Il en est de même des lames ou couteaux qui environnent la surface des cylindres.

Ces lames ou couteaux, au nombre de 27 sur chaque cylindre, sont encastrés de la moitié de leur épaisseur dans le bois qui forme le corps du cylindre, & paralellement à son axe, sont d'une grosseur, & disposés de sorte qu'il reste autant de vuide que de plein; les surfaces exterieures de ces lames qui doivent être concentriques à l'axe du cylindre, sont partagées en deux parties par une gravure longitudinale, comme on voit au profil en a a a, fig. 10.

L'arbre ou essieu a, axe A B du cylindre, fig. 4. & 9. a deux parties parfaitement arrondies, A & B qui sont les tourillons; ces tourillons sont reçus dans les cousinets A & B, fixés sur le milieu des leviers O A H postérieur, & O B H antérieur, par le moyen desquels & des crics qui soutiennent les extrémités H H de ces leviers, on peut à volonté élever ou abaisser l'axe du cylindre pour disposer sa surface parallelement, & à telle proximité que l'on veut de la platine de cuivre cannelée qui occupe le fond de la cuve, & que la fig. 5. représente en perspective, & dont on voit le profil en b x d, fig. 10. au sujet de laquelle il faut remarquer que les gravures x d sont

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