ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"721"> sans qui attendent pour entrer. Lorsque cela se rencontre, le major doit faire éloigner tout le monde de cinquante pas de la barriere avant de l'ouvrir, & ne laisser entrer personne que quand la découverte est faite; même il ne faut point souffrir qu'ils entrent en confusion.

Les soldats commandés pour la découverte doivent visiter bien exactement autour de la place, & sur - tout dans les endroits qui sont un peu couverts; & s'ils y trouvent des gens cachés, ils doivent les amener. Lorsqu'ils sont de retour, on abaisse les ponts pour faire rentrer le major avec les clés & les soldats; mais on doit tenir les barrieres fermées & ne laisser que les guichets ouverts, jusqu'à ce que le soleil soit bien haut & les cavaliers de retour. Le sergent va reporter les clés chez le gouverneur ou le commandant; l'officier fait poser les armes à sa garde par ce commandement: Prenez garde à vous: que la file de la droite ne bouge: marche. La file de la gauche va s'entremêler avec la droite, & les deux n'en font plus qu'une. A gauche: présentez vos armes: marche; les soldats défilent tous devant l'officier les armes présentées, & vont les poser par escuoade. Le tambour bat le drapeau. Les caporaux relevent la grande pose, c'est - à - dire les sentinelles des endroits où on n'en doit placer que pendant la nuit, & celui de consigne ramasse les numeros des rondes, les boîtes & la feuille, & va tout porter chez le major. Voyez Ronde.

Lorsqu'il se présente un grand nombre de chariots, ce qui arrive sur - tout dans les tems de la moisson, l'officier de garde ne doit point les laisser passer tous à - la - fois, crainte que les ponts ne se trouvent embarrassés, mais faire observer une grande distance des uns aux autres, & le consigne qui est à la porte doit sonder avec une broche de fer, s'il n'y a pas des gens cachés dans le foin ou dans le blé qui est sur les chariots. Enfin l'officier doit prendre toutes les précautions possibles pour ne pas recevoir un affront; car c'est sur lui qu'on se repose de la ûreté de la place & de la garnison.

Sur les neuf ou dix heures, il sait donner congé à deux soldats par escouade tour - à - tour pour aller dîner. Enfin lorsque l'heure de descendre la garde est arrivée, on le releve, & il ramene sa troupe en bon ordre sur la place d'armes. Les autres gardes relevées y arrivent aussi en même tems, le major les met en bataille à mesure qu'elles arrivent, & lorsqu'elles le sont toutes, il les congédie: on appelle cela descendre la parade.

La fermeture des portes se fait à - peu - près avec les mêmes attentions que l'ouverture.

Une heure avant que le soleil se couche, le tambour de garde monte sur le rempart & bat la retraite pour avertir ceux qui sont dehors qu'il est tems de se retirer, & qu'on fermera bientôt la porte. Après cette retraite, l'officier doit faire pousser la barriere & ne laisser que les guichets ouverts. On ne doit plus laisser sortir des soldats de la place. Dans les villes de guerre, outre la retraite que le tambour bat, on sonne la cloche du beffroi. Voyez Beffroi.

Un sergent de chaque porte escorté par deux fusiliers de son corps de garde, va chercher les clés chez le gouverneur ou commandant, & dès que la sentinelle qui est devant les armes apperçoit le sergent qui arrive avec les clés, elle avertit. L'officier fait prendre les armes, & range sa garde de la même maniere que pour l'ouverture des portes. Il fait commander quatre soldats pour escorter les clés jusqu'à la derniere barriere, & en fait placer deux les armes présentées sur chaque pont levis: enfin il en fait commander un nombre suffisant sans armes pour pousser les portes & les barrieres, & lever les ponts. Lorsque le major est arrivé avec le capitaine des portes, le sergent de garde marche avec les clés & les soldats commandés pour les escorter; le caporal consigné portant le salot lorsqu'il est tard, le major & le capitaine des portes vont jusqu'à la derniere barriere, & celui ci commence de fermer. Le tambour de garde bat aux champs jusqu'à ce que toutes les portes soient fermées, à moins qu'il ne soit fort tard, l'usage n'étant pas de battre pendant la nuit. Le major donne l'ordre & le mot aux sergens, qui doivent passer la nuit aux avancées. Après que la porte est fermée, le sergent va reporter les clés chez le commandant escorté toujours par deux soldats. L'officier fait poser les armes à sa garde, comme après l'ouverture des portes.

Les caporaux vont ensuite faire la grande pose: dès qu'elle est faite, les sentinelles ne laissent passer personne sur le rempart, à la réserve des rondes qui doivent porter du feu.

Lorsque le sergent a remis les clés chez le commandant, il va à l'ordre; & dès qu'il l'a reçu, il va le porter à son officier de garde: il le donne ensuite aux caporaux, & leur distribue leurs rondes. Voyez Ronde & Mot. (Q)

Ouverture (Page 11:721)

Ouverture, on appelle ouverture d'une foire le jour fixé par le magistrat, pour y commencer la vente & l'achat des marchandises. L'ouverture des foires de S. Germain & de S. Laurent se publïe à Paris à son de trompe, & se fait en vertu d'une ordonnance du lieutenant général de police, qu'on affiche aux principaux cariefours de la ville. Voyez Foire. Dict. de commerce.

Ouverture (Page 11:721)

Ouverture, s. m. en Musique, est un morceau considérable de symphonie qui se met à la tête des grandes pieces de musique, comme sont les opéra.

Les ouvertures des opéra françois sont toutes jettées sur le moule de celles de Lully. Elles sont composées d'un morceau grave & majestueux, qui forme le début, & qu'on joue deux fois, & d'une reprise gaie, qui est ordinairement fuguée; plusieurs de ces reprises rentrent encore dans le grave en finissant.

Il a été un tems où les ouvertures françoises donnoient le ton à toute l'Europe. Il n'y a guere que cinquante ans qu'on faisoit venir en Italie des ouvertures de France pour mettre à la tête des opera de ce pays - là. J'ai vu même plusieurs anciens opéra italiens notés avec une ouvetture de Lully à la tête. C'est de quoi les Italiens ne conviennent pas aujourd'hui; mais le fait ne laisse pas d'être tres - certain.

La musique instrumentale ayant fait un chemin prodigieux depuis une trentaine d'années, les vieilles ouvertures faites pour des symphonistes trop bornés ont été bientôt laissées aux François. Les Italiens n'ont pas même tardé à secouer le joug de l'ordonnance françoise, & ils distribuent aujourd'hui leurs ouvertures d'une autre maniere. Ils débutent par un morceau bruyant & vif à deux ou à quatre tems; puis ils donnent un andante à demi - jeu, dans lequel ils tâchent de déployer toutes les graces du beau chant, & ils finissent par un allegro très - vif, ordinairement à trois tems.

La raison qu'ils donnent de cette nouvelle distribution, est que dans un spectacle nombreux où l'on fait beaucoup de bruit, il faut d'abord fixer l'attention du spectateur par un début brillant qui frappe & qui réveille. Ils disent que le grave de nos ouvertures n'est presque entendu ni écouté de personne, & que notre premier coup d'archet que nous vantons avec tant d'emphase, est plus propre à préparer à l'ennui qu'à l'attention.

Cette vieille routine d'ouvertures a fait naître en France une plaisante idée. Plusieurs se sont imaginé [p. 722] qu'il y avoit une telle convenance entte la forme des ouvertures de Lully & un opéra quelconque, qu'on ne le sauroit changer sans rompre le rapport du tout. De sorte que d'un début de symphonie qui seroit dans un autre goût, ils disent avec mépris que c'est une sonate, & non pas une ouverture, comme si toute ouverture n'étoit pas une sonate.

Je sais bien qu'il seroit fort convenable qu'il y eût un rapport marqué entre le caractere de l'ouverture & celui de l'ouvrage entier; mais au - lieu de dire que toutes les ouvertures doivent être jettées au même moule, cela dit précisément le contraire. D'ailleurs, si nos musiciens ne sont pas capables de sentir ni d'exprimer les rapports les plus immédiats entre les paroles & la musique dans chaque morceau, comment pourroit - on se flatter qu'ils saisiroient un rapport plus fin & plus éloigné entre l'ordonnance d'une ouverture & celle du corps entier de l'ouvrage? (S)

Ouverture des jambes (Page 11:722)

Ouverture des jambes, c'est une perfection parmi les Danseurs, de savoir ouvrir & fermer à - propos les jambes. Ils prouvent le bon goût en les ouvrant avec beaucoup de gravité dans les pas lents, & beaucoup de légereté dans ceux qui doivent être passés vîte.

Il est donc à - propos d'en donner ici quelques regles.

Si l'on doit, par exemple, faire l'ouverture de jambe du pié gauche, il faut avoir le corps posé sur le droit à la quatrieme position, afin que la jambe qui est derriere se leve de sa position, & marche lentement en passant près de la droite, & en se croisant devant en forme de demi - cercle, que l'on finit à côté, & la jambe reste en l'air pour faire tel pas que la danse demande. Une circonstance absolument nécessaire, c'est que lorsque la jambe gauche vient à se croiser, & avant qu'elle s'étende en s'approchant, & lorsqu'elle se croise, le genou se plie & s'étend en terminant le demi cercle.

Ouverture (Page 11:722)

Ouverture, s. f. (Archit.) c'est un vuide ou une baie dans un mur, qu'on fait pour servir de passage ou pour donner du jour. C'est aussi une fracture provenue dans une muraille, par malfaçon ou caducité. C'est encore le commencement de la fouille d'un terrein pour une tranchée, rigole ou fondation.

On appelle ouvertures d'angle, d'hémicycle, &c. ce qui fait la largeur d'un angle, d'un hémicycle, &c.

Ouverture plate ou sur le plat. Ouverture qui est au haut d'une coupole pour éclairer un escalier qui ne peut recevoir du jour que par en haut. Il y a une ouverture de cette espece à l'escalier du roi au château de Versailles, qui est oblongue & fermée de glaces; plusieurs qui sont rondes, aux écuries du même château, fermées d'un vitrail convexe, & une au panthéon, qui est tout - à fait découverte. Ces sortes d'ouvertures sont ordinairement couvertes d'une lanterne, comme aux dômes. (D. J.)

Ouverture (Page 11:722)

Ouverture, se dit, dans l'Ecriture, d'une plume dont le grand tail est bien ouvert, ce qui le rend plus agréable à la vue, & fait mieux couler l'encre sur les traces du bec.

OUVI - FOUTCHI (Page 11:722)

OUVI - FOUTCHI, (Hist. nat. Bot.) racine de l'île de Madagascar. Elle est ordinairement de la grosseur de la cuisse, mais dans une bonne terre elle devient de la grosseur d'un homme: cette racine est une nourriture excellente pour les habitans.

OUVI - HARES (Page 11:722)

OUVI - HARES, (Hist. nat. Bot.) racines fort communes dont se nourrissent les habitans de l'île de Madagascar; elles se multiplient très - facilement, on n'a qu'à couper cette racine en piece pour les planter; en huit mois elles acquierent leur maturité.

OUVI - LASSA (Page 11:722)

OUVI - LASSA, (Hist. nat. Bot.) plante rampante de l'île de Madagascar; sa racine ressemble à celle du jalap, & donne une resine; les habitans la regardent comme un purgatif très - violent.

OUIRA (Page 11:722)

OUIRA, (Géog. nat.) oiseau très - grand du Brésil & de l'île de Maragnan; il est deux fois plus grand qu'un aigle; son plumage qui est beau, est différent de celui du condor ou contour. Il enleve les brebis avec facilité; il attaque même les hommes, les cerfs & les autres animaux forts. On assure que quelquesunes de ses plumes ont jusqu'à une aune de long, elles sont tachetées comme celles des pintades.

OUVRABLES (Page 11:722)

OUVRABLES, adj. (Gram.) jours ouvrables, jours dans lesquels il est permis d'ouvrir sa boutique & de travailler publiquement.

OUVRAGE (Page 11:722)

OUVRAGE, s. m. (Arts & Sciences.) travail, production d'un homme de lettres sur quelque sujet. On doit faire grand cas des ouvrages qui nous développent d'une main savante, les principes d'un art ou d'une science; mais c'est au bon sens & à l'expérience à déterminer l'application de ce même principes. En général les ouvrages doivent tendre à éclairer l'esprit, mais rien ne le forme comme le soin d'écrire & de composer soi - même. C'est aux lecteurs à faire choix des ouvrages dont ils doivent plus ou moins se nourrir; car il en est des livres comme des mets; il y en a dont il ne faut que goûter, & d'autres qu'on doit ruminer & mâcher à loisir; mais ce n'est que par de bons conseils, par le tems, ou par le génie, qu'on parvient à cette heureuse connoissance. On chérit ces auteurs excellens, dont les ouvrages sont autant d'amis qui moralisent sans offenser personne; qui nous parlent sans prévention, & qui ne nous savent point mauvais gré de ce que nous passons légerement sur des choses qui leur ont coûté beaucoup de soins, de peines, & de veilles. Comme ouvrage est synonyme à livre, voyez Livre. (D. J.)

Ouvrages (Page 11:722)

Ouvrages de l'art de la & nature, (Science micr.) il ne seroit peut - être pas inutile de comparer quelques - uns des ouvrages les plus fins & les plus exquis de nos arts, avec les productions de la nature; une telle comparaison ne peut aboutir qu'à humilier l'orgueil de l'homme, & en même tems elle peut servir à perfectionner en quelque maniere les idées imparfaites qu'il a du créateur.

En examinant au microscope le tranchant d'un rasoir fort fin, il paroît aussi épais que le dos d'un gros couteau; il paroît raboteux, inégal, plein d'entaillures & de sillons, & si éloigné d'être bien affilé, qu'un instrument aussi émoussé que celui - là paroît n'être pas même bon à fendre du bois.

Une aiguille excessivement petite étant aussi examinée, sa pointe paroît comme si elle avoit plus d'un quart de pouce de largeur; elle n'est pas ronde ni plate, mais irréguliere & inégale, & sa surface, quoiqu'extrémement droite & polie à la vue simple, paroît pleine d'âpretés, de trous & de sillons; en un mot, elle ressemble à une barre de fer qui sort de la forge.

Mais l'aiguillon d'une abeille vu par le même instrument, paroît de tous les côtés d'un poli parfait, & d'une beauté surprenante, sans la moindre fente, tache ou inégalité, & terminé par une pointe trop fine pour être distinguée; encore n'est - ce que l'étui ou le fourreau qui contient d'autres instrumens beaucaup plus exquis.

Une petite piece de linon extrémement fin paroît par les grandes distances & trous entre ses fils, semblable en quelque maniere à une claie ou à un filet; & les fils eux - mêmes paroissoient plus grossiers que les cordons dont on fait les cables pour les ancres.

Une dentelle de Bruxelles qui coûte cinq ou six

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