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On appelle en général illusions optiques, toutes
les erreurs où notre vûe nous fait tomber sur la distance
apparente des corps, sur leur figure, leur
grandeur, leur couleur, la quantité & la direction
de leur mouvement. Voyez
Pinceau optique, ou pinceau de rayon, c'est l'assemblage
des rayons, par le moyen desquels on
voit un point ou une partie d'un objet. Voyez
Quelques écrivains d'Optique regardent ces prétendus
pinceaux comme une chimere. Cependant
on ne sauroit douter de l'existence de ces pinceaux,
si on fait réflexion que chaque point d'un objet pouvant
être vû de tous côtés, envoye nécessairement
des rayons de toutes parts & dans toutes sortes de
directions, & que par conséquent plusieurs de ces
rayons tombent à - la - fois sur la prunelle qui a une
certaine largeur, & que ces rayons traversent ensuite
le globe de l'oeil où ils sont rompus & rapprochés
par les différentes liqueurs dont le globe de
l'oeil est composé, de maniere qu'ils se réunissent
au fond de l'oeil. Cette réunion est nécessaire pour
la vision distincte; & le fond de l'oeil est une espece
de foyer où doivent se rassembler les rayons que
chaque point de l'objet envoie. Voyez la
Lieu optique d'une étoile, c'est le point du ciel où
il paroît à nos yeux qu'elle est. Voyez
Ce lieu est ou vrai ou apparent; vrai, quand l'oeil
est supposé au centre de la terre ou de la planete de
laquelle on suppose qu'il voit; & apparent, quand
l'oeil est hors du centre de la terre ou de la planete.
Voyez
Pyramide optique se dit dans la perspective d'une
pyramide A B C O (
On peut aussi entendre facilement par cette définition ce que c'est que le triangle optique. C'est un triangle comme A C O, dont la base est une des lignes droites A C de la surface de l'objet, & dont les côtés sont les rayons O A, O C.
Rayons optiques se dit principalement de ceux qui terminent une pyramide ou un triangle optique, comme O A, O C, O B, &c. Chambers. (O)
OPULENCE (Page 11:520)
OPULENCE, s. f. OPULENT, adj. (Gram.) termes qui désignent la grande richesse, ou celui qui la possede. Nous ne dirons ici qu'un mot, bien capable d'inspirer du mépris pour l'opulence, & de consoler ceux qui vivent indigens; c'est qu'il est rare qu'elle n'augmente pas la méchanceté naturelle, & qu'elle fasse le bonheur.
OPUNTE (Page 11:520)
OPUNTE, (Géog. anc.) en latin Opus, au génitif Opuntis, ancienne ville de Grece dans la Locride: c'étoit la capitale des Locres Opuntiens. Strabon fait cette ville métropole des Locres Epicnemidiens; c'est qu'avec le tems, les Locres Opuntiens furent distingués des Epicnemidiens. Opunte
OPUNTIA (Page 11:520)
OPUNTIA, (Botaniq.) genre de plante, dont voici les caracteres. Sa fleur a plusieurs pétales étendus en rose; du milieu de ces pérales part un grand nombre d'étamines, situées sur la sommité de l'ovaire. L'ovaire dégénere ensuite en un fruit charnu, qui a un nombril & une pulpe molle, dans laquelle sont contenues plusieurs semences ordinairement anguleuses.
Tournefort compte neuf especes d'opuntia, &
Miller onze, entre lesquelles il y en a dix étrangeres, & natives des Indes occidentales. Nous appellons
en France cette plante figuier d'Inde ou raguette.
Voyez
L'arbre sur lequel se nourrit la cochenille est l'espece
d'opuntia, que le chevalier Hans - Sloane appelle
opuntia maxima, folio oblougo, rotundo, majore,
spinulis obtusis, mollibus, obrito ftore, strits rubris,
variegato. Hist. Jamaï. ij. 152. On en a parlé
au mot
OPUNTIOIDES (Page 11:520)
OPUNTIOIDES, (Botan.) plante marine, espece de lychen, dure, sragile & ressemblante à l'opontia ou figuier d'Inde.
OPUS (Page 11:520)
OPUS, (Géog.) île de la Dalmatie entre le golfe de Venise & deux branches que forme le Narcuta à son embouchure. L'air en est fort mal - sain à cause du marais, cependant sa situation est importante, tant parce qu'elle conserve aux Venitiens la possession de la Frumana, que parce qu'elle ouvre un chemin pour la conquête de l'Hertzégorine. (D. J.)
OPUSCULE (Page 11:520)
OPUSCULE, s. m. (Littér.) petit ouvrage, on dit les opuscules de la Mothe - le - Vayer, les opuscules de Bayle.
OR (Page 11:520)
OR, s. m. aurum, sol, (Hist. nat. Minéralogie & Chimie.) c'est un métal d'un jaune plus ou moins vif; sa pesanteur surpasse non - seulement celle de tous les autres métaux, mais encore de tous les autres corps de la nature; elle est à celle de l'eau environ dans la proportion de 19 à 1. L'or est fixe & inaltérable dans le feu, à l'air & dans l'eau; c'est de tous les métaux celui qui a le plus de ductilité & de malléabilité; quand il est pur, il est mou, flexible & point sonore; les parties qui le composent ont beaucoup de ténacité; lorsqu'on vient à rompre de l'or, on voit que ces parties sont d'une figure prismatique & semblables à des fils. Il entre en fusion un peu plus aisément que le cuivre, mais ce n'est qu'après avoir rougi; lorsqu'il est en fusion, sa surface paroît d'une couleur verte, semblable à celle de l'aigue marine; dans cette opération, quelque long & quelque violent que soit le feu que l'on emploie, il ne perd rien de son poids.
De toutes ces propriétés, les Chimistes concluent
que l'or est le plus parfait des métaux; il est composé
des trois terres ou principes que Beccher regarde
comme la base des métaux, savoir le principe mercuriel,
le principe inflammable & la terre vitrescible,
combinés si intimement & dans une si juste
proportion, qu'il est impossible de les séparer les
unes des autres. Voyez
Jusqu'à présent on n'a point encore trouvé l'or minéralisé, c'est - à dire dans l'état de mine, ou combiné avec le soufre ou l'arsenic; il se montre toujours dans l'état métallique qui lui est propre, & il est d'un jaune plus ou moins vif en raison de sa pureté, c'est ce qu'on appelle de l'or vierge ou de l'or natif. Ce métal se trouve dans cet état joint avec un grand nombre de pierres & de terres; il y est sous une infinité de formes différentes qui n'affectent jamais de figure réguliere & déterminée. En effet, il est tantôt en masses plus ou moins considérables, tantôt en grains, tantôt en feuillets, tantôt en filets & en petits rameaux; tantôt il est répandu dans les pierres, les terres & les sables en particules imperceptibles.
La pierre dans laquelle on trouve l'or le plus communément, c'est le quartz blanc & gris, & on peut le regarder comme la matrice ou la miniere la plus ordinaire de ce métal. Wallerius & quelques autres minéralogistes ont prétendu qu'il se trouvoit aussi dans le marbre & dans de la pierre à chaux, mais cette idée n'est point conforme à l'expérience: il y a lieu de croire que les mines d'or de cette espece ont été faites à plaisir & dans la vûe de tromper des connoisseurs superficiels. C'est donc dans le caillou ou dans des pierres de la nature du caillou que l'or se trouve le plus ordinairement; on en rencontre aussi dans la pierre cornée qui est une espece de jaspe: cependant on trouve de l'or quelquefois dans des minieres beaucoup moins dures, & même dans de la terre, comme nous aurons occasion de le dire. C'est malà propos que l'on donne le nom de mines d'or à ces sortes de pierres, puisque l'or, comme nous l'avons déja remarqué, s'y trouve sous la forme & sous la couleur qui lui sont propres, & sans être minéralisé. Il y a cependant en Hongrie une mine que l'on nomme mine d'or couleur de foie, dans laquelle quelques auteurs prétendent que l'or est comme minéralise, on la dit fort rare, & Henckel paroît douter du fait, peut - être que l'or qui s'y trouve y est répandu en particules si déliées que l'oeil ne peut point les appercevoir.
Quoique l'on n'ait point encore trouvé d'or dans l'état de mine, on n'est point en droit de nier absolument qu'il soit impossible que ce métal se minéralise; en effet, suivant la remarque de M. de Justi, quoique le soufre ne puisse point se combiner avec l'or, l'arsenic ne laisse pas de pénétrer ce métal, & le foie de soufre, qui est une combinaison de soufre & de sel alkali fixe, agit très - puissamment sur l'or: d'où il conclud que, comme nous ignorons toutes les voies que la nature peut employer dans ses opérations, il ne faut point se hâter d'établir des regles trop générales. Tout ce qu'on peut dire, c'est que jusqu'à présent on n'a point trouvé de mine d'or proprement dite.
On trouve des particules d'or mêlées accidentellement avec des mines d'autres métaux; c'est ainsi qu'en Hongrie on rencontre du cinabre qui contient quelquefois une quantité d'or assez considérable, qui non - seulement s'y montre en petites paillettes ou en filets, mais encore qui y est mêlé, de façon que l'oeil ne peut point l'appercevoir. Il y a aussi en Hongrie une espece de pyrite, que l'on appelle gelft ou gilft, dont quelques - unes donnent à l'essai, suivant M. de Justi, une ou deux onces d'or au quintal; il ajoute que la même chose se voit dans des pyrites qui se trouvent dans la mine d'Adelfors en Suede, ce qui contredit le sentiment du célébre Henckel, qui prétend dans le xij. chapitre de sa Pyritologie, que les pyrites ne contiennent jamais une certaine quantité d'or, & que celui qu'on en tire, y a été produit dans l'opération que l'on a faite pour
L'or se trouve le plus communément dans plusieurs especes de terres & de sables; il y est répandu en masses qui pesent quelquefois plusieurs marcs, mais le plus souvent il est en paillettes & en molécules de différentes formes & grandeurs; quelquefois ces particules ressemblent à des lentilles, & ont été arrondies par le mouvement des eaux qui les ont apporté dans les endroits ou on les trouve; quelquefois elles sont recouvertes de différentes terres & de substances qui masquent leur couleur d'or, & le rendent méconnoissable. Il y a des auteurs qui prétendent qu'il est très - rare de trouver du sable qui ne contienne point quelque portion d'or; c'est sur cette idée qu'est fondé le travail que le fameux Beccher proposa aux Hollandois, & qu'il commença même à mettre en exécution; il consistoit à faire fondre le sable de la mer avec de l'argent, pour unir à ce métal l'or contenu dans ce sable que l'on pouvoit ensuite séparer part le départ. Voyez Beccheri minera arenaria perpetua. Cependant il paroît que ce procédé doit difficilement fournir assez d'or pour payer les frais du travail.
Il est certain qu'un grand nombre de rivieres charrient des paillettes d'or avec leur sable; c'est une vérité dont on ne peut point douter. Cependant quelques - unes de ces rivieres en charrient une plus grande quantité que les autres; c'est ainsi que chez les anciens le Pactole étoit fameux pour la quantité d'or qu'il rouloit avec ses eaux; le Tage a aussi été renommé par cet endroit. Le Rhin, le Danube, le Rhône &c. en fournissent une assez grande quantité. Dans l'Afrique, dans les Indes orientales & dans l'Amérique, plusieurs rivieres roulent une très grande quantité d'or avec leur sable, & celui qui contient de l'or, est communément mêlé de particules ferrugineuses, attirables par l'aimant.
Plusieurs auteurs ont prétendu que les pays les
plus chauds étoient les plus propres à la production
de l'or, mais il ne paroît point que la chaleur du
soleil contribue plus à la génération de ce métal
qu'à celle des autres: en effet, on trouve des mines
d'or fort abondantes en Hongrie & en Transylvanie, on en trouve aussi, quoiqu'en petite quantité,
dans la Suède, dans la Norwege, en Sibérie,
& dans les pays froids & septentrionaux; plusieurs
rivieres de France & d'Allemagne en roulent avec
leurs sables, & l'or qui s'y trouve doit avoir été détaché
des montagnes & des filons des environs,
d'où l'on voit que l'or se trouve dans des pays
froids; néanmoins il faut avouer que le métal ne
s'y rencontre point en aussi grande abondance que
dans les climats les plus chauds. En effet, on trouve
des mines d'or très - abondantes dans les Indes orientales;
c'est ce pays qui, suivant toute apparence,
étoit l'ophir d'où Salomon tiroit ce métal précieux,
& comme nous l'avons remarqué à l'article
Les relations des voyageurs nous apprennent que
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