ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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OBSTACLE (Page 11:326)

OBSTACLE, s. m. (Méchan) On appelle ainsi en Physique, tout ce qui résiste à une puissance qui le presse. L'effet d'une puissance qui presse un obstacle, c'est l'impulsion par laquelle cet obstacle passe d'un lieu dans un autre, en cas qu'il pursse étre mu par la puissance qui le presse.

L'effet d'une puissance qui presse, est momentané. Si l'effet continue, il est composé de diverses pressions qui se succedent, & qui ont toutes produit leur effet dans un moment indivisible: clles se suivent l'une l'autre comme les momens du tems, qui se succedent les uns aux autres sans aucune interruption: par conséquent un effet simple d'une puissance qui presse, dépend d'une action momentanée; mais un effet continu dépend de l'action continuée d'une puissance: nous ne traiterons ici que de l'action d'une puissance qui presse, laquelle se fait dans chaque moment indivisible.

L'action d'une pression qui pousse un obstacle, peut différer, tant à l'égard de la grandeur de l'obstacle que par rapport à la vîtesse avec laquelle il est mu: par conséquent on peut découvrir l'action d'une purssance par la grandeur de l'obstacle en mouvement, & par la vitesse avec laquelle l'obstacle est mu. Pour estimer la grandeur d'une pression, il [p. 327] faut en comparer deux l'une avec l'autre: ces deux pressions peuvent alors agir sur des obstacles égaux ou inégaux; elles peuvent les mouvoir avec une vîtesse égale ou inégale. Si deux pressions poussent deux obstacles égaux, & avec une égale vîtesse; les actions de ces pressions seront égales, si deux pressions poussent des obstacles inégaux avec une égale vîtesse, leurs actions seront en raison des grandeurs des obstacles.

L'action momentanée d'une puissance dépend de la grandeur de l'obstacle; de sorte que l'action est d'autant plus grande que l'obstacle est plus grand, ou qu'il fait plus de résistance. Or comme la grandeur d'un obstacle peut varier infiniment, l'action momentanée d'une puissance peut aussi varier infiniment.

Voici quelques propositions qui suivent des principes exposés dans cet article. Si deux puissances poussent deux obstacles égaux, mais avec une vîtesse inégale, leurs actions seront en raison des vîtesses. Si deux obstacles de grandeur inégale sont mus avec des vîtesses inégales, les actions des puissances qui pressent, seront en raison composée, tant des vîtesses que des grandeurs des obstacles. Si les actions des deux puissances sont égales, & les obstacles inégaux, les grandeurs des obstacles seront en raison renversée des vîtesses; & si les grandeurs des obstacles sont en raison renversée des vîtesses, les puissances seront égales. Si l'on divise les actions de deux puissances par les grandeurs des obstacles qui sont poussés, on aura leurs vîtesses: si l'on divise ces mêmes actions par les vîtesses des obstacles, on aura les grandeurs des obstacles. Enfin, si deux puissances qui agissent également fort, se pressent l'une l'autre avec une direction opposée, elles resteront toutes deux dans la même place; & elles anéantiront leurs pressions mutuelles, tandis qu'elles se presseront. Voyez Musschenbrocck, Essai de Phys. §. 145 & suiv. Article de M. Formey. Voyez Force & Percussion, & les autres articles épars dans cet ouvrage, & relatifs à la masse, à la vîtesse & au mouvement.

Obstacle (Page 11:327)

Obstacle, (Jurisprud.) dans certaines coatumes, signifie saisie & empéchement, & singulierement la saisie censuelle que le seigneur fait des fruits.

Dans la coutume d'Orléans, art. 103, le seigneur de censive pour les arrérages de son cens, & son défaut, & droits censuels, peut empêcher & obstacler l'héritage tenu de lui à cens, si c'est maison, par obstacle & barreau mis à l'huis, & si c'est terre labourable ou vigne, par brandon mis ès fruits; les auteurs des notes sur cette coutume observent que dans l'usage on fait mention dans le procès - verbal de saisie de cette apposition de barreaux & brandons, mais qu'on n'en appose point.

La coutume d'Orléans, art. 125, porte aussi que pour être payé des relevoisons à plaisir & arrérages de cens, & d'un défaut qui en seroient dûs, le seigneur censier peut obstacler & barrer l'héritage qui doit lesdites relevoisons jusqu'à payement desdites relevoisons, cens, & un défaut ou provision de justice; mais la coutume ajoute que le seigneur censier ne peut proceder par obstacle que quinze jours après la mutation, ni enlever les huis & fenêtres obstaclés que huit jours après l'obstacle fait.

Les auteurs des notes observent que ce droit d'enlever les portes & fenêtres est particulier à ces censives; que par ce terme enlever on entend les ôter de dessus leurs gonds & les mettre en - travers, mais que cet enlevement se pratique peu. Voyez la coutume d'Orléans avec les notes de Fornier, & les nouvelles notes. (A)

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