ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"822"> leur de l'air parmi les causes de la dilatation.

La regle des compressions en raison des poids ne peut donner la hauteur de l'atmosphere; car il faudroit que cette hauteur fût infinie, & que la densité de l'air fût nulle à sa surface supérieure. Il seroit plus naturel de supposer la densité de l'air proportionnelle, non au poids comprimant, mais à ce même poids augmenté d'un poids constant; alors la hauteur de l'atmosphere seroit finie, & ne seroit pas plus difficile à trouver que dans la premiere hypothese, comme il est démontré dans le Traité des fluides, imprimé chez David 1744.

Quoi qu'il en soit, il est constant que les raréfactions de l'air à différentes hauteurs, ne suivent point la proportion des poids dont l'air est chargé; par conséquent les expériences du barometre, faites au pié & sur le sommet des montagnes, ne peuvent nous donner la hauteur de l'atmosphere; puisque ces expériences ne sont faites que dans la partie la plus inférieure de l'air. L'atmosphere s'étend bien au - delà; & ses réfractions s'éloignent d'autant plus de la loi précédente, qu'il est plus éloigné de la terre. C'est ce qui a engagé M. de la Hire, après Kepler, à se servir d'une méthode plus ancienne, plus simple & plus sûre pour trover la hauteur de l'atmosphere: cette méthode est fondée sur l'observation des crépuscules.

Tous les astronomes conviennent que quand le soleil est à dix - huit degrés au - dessous de l'horison, il envoye un rayon qui touche la surface de la terre, & qui ayant sa direction de bas en haut, va frapper la surface supérieure de l'atmosphere; d'où il est renvoyé jusqu'à la terre, qu'il touche de nouveau dans une direction horisontale. Si donc il n'y avoit point d'atmosphere, il n'y auroit pas de crépuscule: par conséquent si l'atmosphere n'étoit pas aussi haute qu'elle est, le crépuscule commenceroit & finiroit quand le soleil seroit à moins de 18 degrés au - dessous de l'horison, & au contraire: d'où on peut conclurre que la grandeur de l'arc dont le soleil est abaissé au - dessous de l'horison, au commencement & à la fin du crépuscule, détermine la hauteur de l'atmosphere. Il faut cependant remarquer qu'on doit soustraire 32'de l'arc de 18d, à cause de la réfraction qui éleve alors le soleil plus haut de 32'qu'il ne devroit être; & qu'il faut encore ôter 16'pour la distance du limbe supérieur du soleil (qui est supposé envoyer le rayon) au centre de ce même astre, qui est le point qu'on suppose à 18d moins 32': l'arc restant sera par conséquent de 17d 12'; & c'est de cet arc que l'on doit se servir pour déterminer la hauteur de l'atmosphere.

Les deux rayons, l'un direct l'autre réfléchi, qui sont tous deux tangens de la surface de la terre, doivent nécessairement se couper dans l'atmosphere, de maniere qu'ils fassent entr'eux un angle de 17d 12', & que l'arc de la terre compris entre les points touchans soit aussi de 17d 12': donc par la nature du cercle, une ligne qui partiroit du centre, & qui couperoit cet arc en deux parties égales, rencontreroit les deux rayons à leur point de concours. Or il est facile de trouver l'excès de cette ligne sur le rayon de la terre; & cet excès sera la hauteur de l'atmosphere. M. de la Hire a trouvé par cette méthode la hauteur de l'atmosphere de 37223 toises, ou d'environ 17 lieues de France. La même méthode avoit été employée par Kepler: mais cet astronome l'avoit rejettee par cette seule raison qu'elle donnoit la hauteur de l'atmosphere 20 fois plus grande qu'il ne la croyoit.

Au reste, il faut observer que dans tout ce calcul l'on regarde les rayons direct & réflechi comme des lignes droites; au lieu que ces rayons sont en effet des lignes courbes, formées par la réfraction conti<cb-> nuelle des rayons dans leur passage par les couches différemment denses de l'atmosphere. Si donc on regarde ces rayons comme deux courbes semblables, ou plûtôt comme une seule & unique courbe, dont une des extrémités est tangente de la terre, le sommet de cette courbe, également distant des deux extrémités, donnera la hauteu de l'atmosphere: par conséquent on doit trouver cette hauteur un peu moindre que dans le cas où on supposoit que les deux rayons étoient des lignes droites; car le point de concours de ces deux rayons qui touchent la courbe à ses extrémités, doit être plus haut que le sommet de la courbe, qui tourne sa concavité vers la terre. M. de la Hire diminue donc la hauteur de l'atmosphere d'après ce principe, & ne lui donne que 36362 toises, ou 16 lieues. Hist. de l'Acad. Roy. des Scien. an. 1713. p. 61. Voyez les articles Réfraction & Crépuscule, &c.

Sur l'atmosphere de la lune & des planetes, voyez les articles Lune & Planete.

Sur l'atmosphere des cometes & du soleil, voyez Comete & Soleil; voyez aussi Taches, Aurore boréale , & Lumiere zodiacale.

Atmosphere des corps solides ou durs, est une espece de sphere formée par les petits corpuscules qui s'échappent de ces corps. Voyez Sphere & Emanation.

M. Boyle prétend que tous les corps, même les plus solides & les plus durs, comme les diamans, ont leur atmosphere. Voyez Diamant, Pierre précieuse . Voyez aussi Aimant, Magnétisme, &c. (O)

ATOCK, ou ATTOCK (Page 1:822)

* ATOCK, ou ATTOCK, capitale de la province de même nom, au Mogol en Asie, au confluent du Nilao & de l'Inde. Lon. 90. 40. lat. 32. 20.

ATOLLON, ou ATTOLLON (Page 1:822)

* ATOLLON, ou ATTOLLON, s. m. (Géog.) amas de petites îles qui se touchent presque. Les Maldives sont distribuées en treize attollons.

ATOME (Page 1:822)

* ATOME, (Hist. nat.) animal microscopique, le plus petit, à ce qu'on pretend, de tous ceux qu'on a découverts avec les meilleurs microscopes. On dit qu'il paroît au microscope, tel qu'un grain de sable fort fin paroît à la vûe, & qu'on lui remarque pluseurs piés, le dos blanc, & des écailles.

Atomes (Page 1:822)

Atomes, s. m. petits corpuscules indivisibles qui, selon quelques anciens philosophes, étoient les élémens ou parties primitives des corps naturels. Ce mot vient d'A' privatif, & de TEMNW, je coupe. Voyez Atomisme.

Atomes se dit aussi de ces petits grains de poussiere qu'on voit voltiger dans une chambre fermée, dans laquelle entre un rayon de soleil.

ATOMISME (Page 1:822)

ATOMISME, Physique corpusculaire très - ancienne. Strabon, en parlant de l'érudition des Phéniciens, dit (l. XVI. p. 521. édit. Genev. Voyez aussi Sextus Emp. adv. Math. pag. 367. édit. Gén.) « S'il en faut croire Posidonius, le dogme des atomes est ancien, & vient d'un Sidonien nommé Moschus, qui a vécu avant la guerre de Troie ». Pythagore paroît avoir appris cette doctrine en Orient; & Ecphantus, célebre Pythagoricien, a témoigné (apud Stoboeum) que les unités dont Pythagore disoit que tout est composé, n'étoient que des atomes; ce qu'Aristote assûre aussi en divers endroits. Empedocle, Pythagoricien, disoit de même que la nature de tous les corps ne venoit que du mêlange & de la séparation des particules; & quoiqu'il admît les quatre élémens, il prétendoit que ces élémens étoient eux - mêmes composés d'atomes ou de corpuscules. Ce n'est donc pas sans raison que Lucrece loue si fort Empedocle, puisque sa physique est, à plusieurs égards, la même que celle d'Epicure. Pour Anaxagore, quoiqu'il fût aussi atomiste, il avoit un sentiment particulier, qui est que chaque chose étoit composée des atomes de [p. 823] son espece; les os, d'atomes d'os; les corps rouges, d'atomes rouges, &c.

La doctrine des atomes n'a été proprement réduite en système que par Leucippe & Démocrite: avant ces deux philosophes, elle n'avoit passé que pour une partie du système philosophique qui servoit à expliquer les phénomenes des corps. Ils allerent plus loin, & firent de ce dogme le fondement d'un système entier de philosophie. C'est ce qui a fait que Diogene Laerce, & plusieurs autres auteurs, les en ont regardés comme les inventeurs. On associe ordinairement ensemble les noms de ces deux philosophes. « Leucippe, dit Aristote dans sa métaphysique, Leucippe, & son compagnon Démocrite, disent que les principes de toutes choses sont le plein & le vuide (le corps & l'espace), dont l'un est quelque chose, & l'autre n'est rien; & que les causes de la variété des autres êtres sont ces trois choses, la figure, la disposition, & la situation ». Il n'y a point de meilleur moyen pour se faire une idée complette de l'atomisme, que de lire le fameux poëme de Lucrece: voici en peu de mots le fond de ce système, tel que nous le trouvons dans ce poëte Latin, & dans divers endroits de Cicéron où il en est parlé.

Le monde est nouveau, & tout est plein des preuves de sa nouveauté: mais la matiere dont il est composé est éternelle. Il y a toûjours eu une quantité immense, & réellement infinie, d'atomes ou corpuscules durs, crochus, quarrés, oblongs, & de toutes figures; tous indivisibles, tous en mouvement, & faisant effort pour avancer; tous descendant, & traversant le vuide: s'ils avoient toûjours continué leur route de la sorte, il n'y auroit jamais eû d'assemblages, & le monde ne seroit pas: mais quelques - uns allant un peu de côté, cette légere déclinaison en serra & accrocha plusieurs ensemble; delà se sont formées diverses masses; un ciel, un soleil, une terre, un homme, une intelligence, & une sorte de liberté. Rien n'a été fait avec dessein: il faut bien se garder de croire que les jambes de l'homme ayent été faites dans l'intention de porter le corps d'une place à une autre; que les doigts ayent été pourvûs d'articulations, pour mieux saisir ce qui nous seroit nécessaire, que la bouche ait été garnie de dents pour broyer les alimens; ni que les yeux ayent été adroitement suspendus sur des muscles souples & mobiles, pour pouvoir se tourner avec agilité, & pour voir de toutes parts en un instant. Non, ce n'est point une intelligence qui a disposé ces parties afin qu'elles pussent nous servir: mais nous faisons usage de ce que nous trouvons capable de nous rendre service.

Neve putes oculorum clara, creata Ut videant: sed quod natum est, id procreat usum.

Le tout s'est fait par hasard, le tout se continue, & les especes se perpétuent les mêmes par hasard: le tout se dissoudra un jour par hasard: tout le système se réduit là. (Hist. au ciel, tom. II. page 211. 212.) Il seroit superflu de s'arrêter à la réfutation de cet amas d'absurdités; ou s'il étoit nécessaire de les combattre, on peut consulter l'anti - Lucrece du cardinal de Polignac.

L'ancien atomisme étoit un pur athéisme: mais on auroit tort de faire rejaillir cette accusation sur la philosophie corpusculaire en général. L'exemple de Démocrite, de Leucippe, & d'Epicure, tous trois aussi grands athées qu'atomistes, a fait croire à bien des gens que dès que l'on admettoit les corpuscules, on rejettoit la doctrine qui établit des êtres immatériels, comme la divinité & les ames humaines. Néanmoins, non - seulement la Pneumatologie n'est pas incompatible avec la doctrine des atomes, mais même elles ont beaucoup de liaison ensemble: aussi les mêmes principes de Philosophie qui avoient conduit les anciens à reconnoître les atomes, les conduisirent aussi à croire qu'il y a des choses immatérielles; & les mêmes maximes qui leur persuaderent que les formes corporelles ne sont pas des entités distinctes de la substance des corps, leur persuaderent aussi que les ames ne sont ni engendrées avec le corps, ni anéanties avec sa mort. Ceux qui souhaitent des preuves plus détaillées là - dessus, les trouveront dans le système intellectuel de Cudworth, & dans l'extrait de M. le Clerc. Bibl. chois. tom. I. art. 3. Voyez aussi Corpusculaire. Cet article est tiré de M. Formey. (X)

ATONIE (Page 1:823)

ATONIE, s. f. (Med.) d'A' privatif, & de TEINW, étendre; soiblesse, relâchement, défaut de ton ou de tension dans les solides du corps humain.

Ce mot étoit fort en usage parmi les Medecins de la secte méthodique, qui attribuoient les causes des maladies au relâchement, à la tension, ou à un mêlange de ces deux.

L'atonie est cause de maladie dans la débilité des fibres, dans les tempéramens humides, & dans ce qu'on appelle l'intempérie froide & pituiteuse: elle est symptomatique dans les pertes abondantes, à la suite des grandes évacuations dans les maladies longues, lors de la convalescence, & enfin après de grands travaux, comme aussi apres de grandes douleurs.

L'atonie, comme cause de maladie, & comme maladie, se traite par les astringens, les apéritifs, les amers, les hydragogues, & les alimens de bon suc pris en petite quantité: les frictions, la promenade, l'exercice, y ont sur - tout utiles. Lorsqu'elle est de naissance, & qu'elle fait le tempérament, comme il arrive dans ies gens humides & sujets aux bouffissures, il faut la corriger, autant qu'il est possible, par un régime exact, par les boissons altérantes, légerement sudorisiques: les cordiaux employés une fois par semaine, tels que l'élixir de Garus, la confection alkermes, &c. peuvent empêcher ses mauvaises suites.

L'atonie, comme symptome & suite des évacuations immodérées, des longues maladies, de la fatigue, de la convalescence, se traite par le repos, & la diete restaurante. Voyez Convalescence & Foiblesse. (N)

ATRA (Page 1:823)

* ATRA, (Géog. anc.) ville de Mésopotamie située sur la pointe d'une montagne, & fameuse par les siéges qu'elle a soûtenus.

ATRABILAIRE (Page 1:823)

ATRABILAIRE, adj. se dit de celui qu'une bile noire & aduste rend triste & chagrin. Visage atrabilaire, humeur atrabilaire. Il est aussi substantif: c'est un atrabilaire. Voyez Bile. (L)

Atrabilaires (Page 1:823)

Atrabilaires, capsules atrabilaires, ou reins succenturiaux. Voyez Reins succenturiaux.

ATRE (Page 1:823)

ATRE, s. m. (Architect.) est la partie d'une cheminée où l'on fait le feu entre les jambages, le contre - coeur & le foyer. Elle se carrele de grand ou petit carreau de terre cuite, ou quelquefois de plaque de fonte ou fer fondu, aussi ien que toute la hauteur de la cheminée jusques vers la tablette du chambranle. Les angles en doivent être arrondis pour renvoyer la chaleur dans l'intérieur de la piece. Il faut faire les atres de dix - huit pouces au moins de profondeur, & de deux pieds un quart au plus; trop profonds, la chaleur se dissipe dans le tuyau de la cheminée; & à moins de dix - huit porices, les cheminées sont sujettes à la fumée. Voyez Cheminée. (P)

Atre (Page 1:823)

Atre (en Verrerie.) est une pierre de grès de douze à quinze pouces d'épaisseur, qui couvre la surface du fond du four, pour recevoir & conserver les matieres vitrifiées qui tombent des pots, lorsqu'ils se cassent, ou qu'on les a trop remplis.

ATRI (Page 1:823)

* ATRI, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abruzze ultérieure. Long. 31. 38. lat. 42. 35.

ATRIBUNIE (Page 1:823)

* ATRIBUNIE (Géog. mod.) riviere de S. Do<pb->

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