ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"824"> mingue; elle coule dans la partie occidentale de l'île, & se jette dans la mer.

ATRIUM (Page 1:824)

* ATRIUM (Hist. anc.) c'étoit un lieu particulier des maisons, des temples, & palais des anciens. Il n'est pas facile de déterminer la position & l'usage de ce lieu non plus que des autres. Martial semble confondre le vestibule avec l'atrium, lorsqu'il dit que l'endroit où l'on voyoit de son tems le grand colosse, & les pegmata ou machines de théatre & d'amphithéatre, étoit l'atrium de la maison dorée de Néron. Il s'est servi pour désigner cet endroit de l'expression atria regis. Or Suétone place les mêmes choses dans le vestibule du palais de Néron: Vestibulum ejus fuit in quo colossus, &c. Le poëte est moins à croire ici que l'historien; car il est constant que le vestibule étoit devant la maison, & l'atrium au dedans. Plusieurs ont pris avec Martial l'atrium pour le vestibule: mais Aulugelle les réfute. Il y en a qui ont crû que l'atrium & l'impluvium étoit un seul & même endroit: mais il paroît qu'ils se sont aussi trompés. L'atrium étoit distingué du vestibule en ce qu'il faisoit partie de la maison; & de l'impluvium ou cour de dedans, en ce qu'il étoit couvert. On mangeoit dans l'atrium. On y gardoit les images de cire des ancêtres. Verrius Flaccus enseignoit la Grammaire aux petits enfans dans l'atrium de Catilina. On prend communément l'atrium pour la salle d'entrée. Les habits étoient gardés dans l'atrium. L'atrium libertatis étoit une cour ménagée dans un des temples que les Romains éleverent à la liberté; ce fut - là, dit Tite - Live, qu'on déposa les ôtages des Tarentins. Il y avoit des archives; on y gardoit les tables & les actes des censeurs, & les lois contre les vestales incestueuses: ce fut là qu'on tira au sort dans laquelle des quatre tribus les affranchis entreroient. Le temple de Vesta avoit aussi une cour appellée atrium.

ATROPATENE (Page 1:824)

* ATROPATENE (Géog. anc. & mod.) contrée de la Médie la plus septentrionale, où elle étoit bornée par l'Albanie, à l'orient par la mer Caspie, à l'occident par la grande Arménie, & au midi par la Parthie. C'est aujourd'hui le Kilan.

ATROPHIE (Page 1:824)

ATROPHIE. Voyez Consomption.

ATROPOS (Page 1:824)

* ATROPOS, une des parques. C'étoit la plus âgée, & sa fonction, celle de couper le fil de la vie. Voyez Parques.

ATTACHE (Page 1:824)

ATTACHE, s. f. se dit en général & de la chose qui sert à empêcher qu'une autre ne s'en sépare ou ne s'en éloigne, & de l'endroit où l'on retient quelque chose. Dans le premier cas on dit, attacher une tapisserie à un mur; & dans le second, mettre un cheval à l'attache.

ATTACHE (Page 1:824)

ATTACHE, Lettres d'Attache, sont une permission par écrit des officiers ou juges des lieux, à l'effet d'autoriser dans l'étendue de leur ressort, l'exécution d'actes, lettres, ou jugements émanés d'ailleurs. (H)

Attache (Page 1:824)

Attache (Manege) mettre un cheval à l'attache, c'est l'attacher à la mangeoire pour le nourrir avec du foin, de la paille & de l'avoine; prendre tant pour l'attache d'un cheval, c'est se faire payer une somme, pour mettre seulement un cheval à couvert pendant quelque tems. (V)

Attache (Page 1:824)

Attache (en Jardinage) se dit d'un ornement de parterre, qui se lie à un autre & qui y est pour ainsi dire attaché. Cet ornement sert d'attache à celui - ci. (K)

Attache (Page 1:824)

Attache, se dit chez les Bijoutiers, d'un assemblage de diamans mis en oeuvre, composé de deux pieces faites en agraffe ou autrement, & s'accrochant l'une à l'autre.

Attache (Page 1:824)

Attache (en Bonneterie) se dit de grands bas qui vont jusqu'au haut des cuisses, & qu'on nomme aussi bas à bottes.

Attache (Page 1:824)

Attache, en Charpenterie, se dit d'une grosse piece de bois qui porte à plomb fur les soles, qui soûtient le moulin, qui traverse verticalement toute sa charpente, qui sert d'axe à cette machine, & sur laquelle elle tourne, quand on lui veut faire prendre le vent. Voyez Moulin à vent.

Attache - bossette (Page 1:824)

Attache - bossette, en terme d'Eperonnier, c'est un morceau de fer de forme conique à ses deux extrémités, qui sont creusées pour conserver la tête du clou. L'attache - bossette forme à son milieu une espece de collet qui entre dans un étau. Voyez fig. 3. Pl. de l'Eperonnier.

Attache (Page 1:824)

Attache. Les Fondeurs appellent ainsi des bouts de tuyaux menus, soudés par un bout contre les cirès de l'ouvrage, & par l'autre contre les égoûts, & disposés de maniere qu'ils puissent conduire la cire dans les égoûts qui aboutissent à une issue générale à chaque partie de la figure qui peut le permettre. Voyez Fonderie, & les Pl. des fig. en bronze.

Attache (Page 1:824)

Attache, est un petit morceau de peau de mouton de douze ou quinze lignes de long, dont se servent les fondeurs de caracteres d'imprimerie, pour attacher la matrice au bois de la piece de dessus du moule. On met cette attache d'un bout à la matrice qu'on lie avec du fil, & de l'autre on l'applique avec la salive sur le bois du moule: cette attache n'empêche pas la matrice d'être un peu mobile: mais comme elle est arrêtée par le jobet & le jimblet, elle reprend sa place si - tôt que l'ouvrier referme son moule. Voyez Pl. II. fig. 1. F. & la fig. 4. de la même Pl. qui la représente en particulier.

Attache (Page 1:824)

Attache; on donne ce nom dans les grosses Forges à deux pieces de bois, qui servent à contenir le drome. Celle AA qui soutient l'extrêmité 9 du drome, vig. I. Pl. VI. forg. s'appelle la petite attache; celle KS qui porte l'autre partie du drome qui la traverse, s'appelle la grande attache. Le drome est seulement emmortoisé avec la petite attache: mais il passe à - travers la grande. Voy. Drome. Voyez Forge.

Attache (Page 1:824)

Attache, en terme de Vannerie, est une espece de lien qu'on fait de plusieurs brins d'osier, pour tenir plus solidement le bord & le reste de l'ouvrage ensemble.

Attache (Page 1:824)

Attache en Vitrerie, se dit des petits morceaux de plomb de deux ou trois pouces de long, d'une demi - ligne d'épaisseur, sur une ligne & demi de largeur, que les vitriers soudent sur les panneaux des vitres, pour fixer les verges de fer qui les tiennent en place.

ATTACHEMENT (Page 1:824)

* ATTACHEMENT, attache, dévouement. (Gramm.) Tous marquent une disposition habituelle de l'ame pour un objet qui nous est cher, & que nous craignons de perdre. On a de l'attachement pour ses amis & pour ses devoirs; on a de l'attache à la vie, & pour sa maîtresse; & l'on est dévoüé à son prince, & pour sa patrie; d'où l'on voit qu'attache se prend ordinairement en mauvaise part, & qu'attachement & dévouement se prennent ordinairement en bonne. On dit de l'attachement, qu'il est sincere; de l'attache, qu'elle est forte; & du dévouement, qu'il est sans réserve.

ATTACHER (Page 1:824)

ATTACHER, lier, (Art mechan.) On lie pour empêcher deux objets de se séparer; on attache quand on en veut arrêter un; on lie les piés & les mains; on attache à un poteau; on lie avec une corde; on attache avec un clou; au figuré, un homme est lié, quand il n'a pas la liberté d'agir; il est attaché quand il ne peut changer. L'autorité lie; l'inclination attache; on est lié à sa femme, & attaché à sa maîtresse.

Attacher (Page 1:824)

Attacher, v. act. se dit dans les manufactures de soie, des semples, du corps, des arcades & des aiguilles; c'est les mettre en état de travailler. Voyez Velours ciselé.

Attacher (Page 1:824)

Attacher les rames en Rubannerie, c'est l'action de fixer les rames à l'arcade du bâton de retour. [p. 825] Voici comme cela s'exécute: on prend deux longueurs séparées de ficelles à rames, de quatre aunes environ chacune, lesquelles longueurs se plient en deux sans les couper; à l'endroit de ce pli, il se forme une bouclette pareille à celle que l'on fait pour attacher les anneaux à des rideaux; ensuite les quatre bouts de ces longueurs se passent dans l'arcade du bâton de retour; après quoi il se forme une double bouclette au moyen de la premiere, en passant les longueurs à travers cette même premiere, d'où il arrive que le tout se trouve doublement arrêté à ladite arcade: on voit aisément que voilà quatre rames attachées ensemble d'une seule opération; ce qui doit se faire quarante fois sur chaque retour, puisque l'ordinaire est d'y en mettre 160, ainsi qu'il sera dit à l'article rame. Voyez Rame.

Attacher (Page 1:825)

Attacher le mineur à un ouvrage, c'est dans l'attaque des places ou la guerre des siéges, faire entrer le mineur dans le solide de l'ouvrage pour y faire une breche par le moyen de la mine. Voyez Mine.

L'attachement du mineur se fait au milieu des faces, ou bien au tiers, à le prendre du côté des angles flanqués des bastions, demi - lunes, ou autres ouvrages équivalens. Il vaudroit mieux que ce fût en approchant des épaules; parce que l'effet de la mine couperoit une partie des retranchemens, s'il y en avoit: mais on s'attache, pour l'ordinaire, à la partie la plus en état & la plus commode. Cet attachement doit toùjours être précédé de l'occupation du chemin couvert, & de l'établissement des parties nécessaires sur le même chemin couvert, de la rupture des flancs, qui peuvent avoir vûe sur le logement du mineur, & de la descente & passage du fossé, auquel il faut ajoûter un logement capable de contenir 20 ou 30 hommes devant le fossé, pour la garde du mineur.

Après cela on fait entrer sous les mandriers le mineur, qui commence aussi - tôt à percer dans l'épaulement, & à s'enfoncer dans le corps du mur du mieux qu'il peut.

Il faut avoüer que cette méthode est dure, longue & très - dangereuse, & qu'elle a fait périr une infinité de mineurs: car ils sont long - tems exposés 1°. au canon des flancs, dont l'ennemi dérobe toûjours quelques coups de tems en tems, même quoiqu'il soit démonté & en grand desordre, parce qu'il y remet de nouvelles pieces, avec lesquelles il tire, quand il peut, & ne manque guere le logement du mineur; 2°. au mousquet des tenailles & des flancs haut & bas, s'il y en a qui soient un peu en état; 3°. aux pierres, bombes, grenades & feux d'artifice, que l'ennemi tâche de pousser du haut en bas des parapets; 4°. aux surprises des sorties dérobées qu'on ne manque pas de faire fort fréquemment; & par - dessus cela, à toutes les ruses & contradictions des contre - mines: de sorte que la condition d'un mineur, en cet état, est extrèmement dangereuse, & recherchée de peu de gens; & ce n'est pas sans raison qu'on dit que ce métier est le plus périlleux de la guerre.

Quand cet attachement est favorisé du canon en batteries sur les chemins couverts, c'est tout autre chose, le péril n'en est pas à beaucoup près si grand. On enfonce un trou de 4 ou 5 piés de profondeur au pié du mur, où il se loge, & se met à couvert en fort peu de tems, du canon & du mousquet des flancs, des bombes & grenades, & feux d'artifice qui ne peuvent plus lui rien faire. Peu de tems après son attachement, il n'a plus que les sorties & les contre - mines à craindre.

Ajoûtons à cela, que, si après avoir décombré & vuidé son trou de ce qu'il aura trouvé d'ébranlé par le canon, il en ressort pour un peu de tems, & qu'on recommence à y faire tirer 50 ou 60 coups de canon bien ensemble, cela contribuera beaucoup à l'aggrandir & à l'enfoncer.

Ce même canon lui rend encore un bon office, quand il y a des galeries ou contre - mines dans l'épaisseur du mur, parce qu'il les peut enfoncer à droite & à gauche, à quelque distance du mineur, & par ce moyen en interdire l'usage à l'ennemi; il sert même à disposer la prochaine chûte du revêtement, & à la faciliter. Attaq. des places, par M. de Vauban. (Q)

Attacher (Page 1:825)

Attacher haut, (Manége) c'est attacher la longe du licou aux barreaux du ratelier, pour empêcher que le cheval ne mange sa litiere. (V)

S'attacher (Page 1:825)

S'attacher à l'éperon, (Manége) c'est la même chose que se jetter sur l'éperon. V. Se jetter. (V)

ATTACHEUSE (Page 1:825)

ATTACHEUSE, s. f. nom que l'on donne dans les manufactures de soie, à des filles dont la fonction est d'attacher les cordages qui servent dans les métiers. Voyez Métier à velours.

ATTALIE (Page 1:825)

* ATTALIE, (Géog. anc. & mod.) ville maritime de l'Asie mineure, dans la Pamphylie; on la nomme aujourd'hui Satalie.

Il y a eu une autre ville de même nom dans l'Eolie.

ATTANITES (Page 1:825)

* ATTANITES, (Hist. anc.) sorte de gâteaux que faisoient les anciens, & dont il ne nous reste que le nom.

ATTAQUE (Page 1:825)

* ATTAQUE, en Médecine, se dit d'un accès ou d'un paroxysme.

Ainsi on dit ordinairement, attaque de goute, attaque d'apoplexie. Cette attaque a été violente. Voyez Accès, Paroxysme, &c.

Attaque (Page 1:825)

Attaque, s. f. (Art Milit.) effort ou tentative qu'on fait contre une personne ou contre un ouvrage pour parvenir à s'en rendre maître. Voyez l'article Siege. (Q)

Attaque (Page 1:825)

Attaque brusquée ou d'emblée, est une attaque que l'on fait sans observer toutes les précautions & les formalités qui s'observent ordinairement dans un siége réglé.

Pour prendre le parti de brusquer le siége d'une place, il faut être assûré de la foiblesse de la garnison, ou que la place ne soit défendue que par les habitans, & que les défenses soient en mauvais état.

L'objet des ces sortes d'attaques est de s'emparer d'abord des dehors de la place, de s'y bien établir, & de faire ensuite des tranchées ou des couverts pour mettre les troupes à l'abri du feu des remparts, & continuer ensuite le progrès des attaques, pour s'emparer du corps de la place.

Lorsque cette attaque réussit, elle donne le moyen d'abréger beaucoup le siége: mais pour y parvenir, il faut nécessairement surprendre la place, attaquer vigoureusement l'ennemi dans son chemin couvert & ses autres dehors, & ne pas lui donner le tems de se reconnoître. En un mot il faut brusquer les attaques, c'est - à - dire, s'y porter avec la plus grande vivacité.

Il y a plusieurs circonstances où cette sorte d'attaque peut se tenter, comme lorsque la saison ne permet pas de faire un siége dans les formes; qu'on est informé que l'ennemi est à portée de venir en peu de tems au secours de la place, & qu'on n'est pas en état de lui résister; enfin, lorsqu'il est essentiel de s'en rendre maître très - promptement, & que la nature des fortifications & des troupes qui les défendent ne permettent pas de penser qu'elles soient en état de résister à une attaque vive & soûtenue.

Attaque d'emblée (Page 1:825)

Attaque d'emblée. Voyez ci - dessus Attaque brusquée.

Attaques de bastions (Page 1:825)

Attaques de bastions; c'est dans la guerre des siéges, toutes les dispositions qu'on fait pour en chasser immédiatement l'ennemi & pénétrer dans la ville. Cette attaque est la principale du siége, & elle en est aussi ordinairement la derniere. On s'y prépare dans le même tems qu'on travaille à se rendre maître de la demi - lune. « Lorsqu'on est maître du chemin couvert, on éta<pb->

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