ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"862"> fourchette; de deux éremonts, & de quatre jantes de rond, &c. Voyez la figure 1. de la Planche du Charron. C'est aux deux côtés du timon que sont attachés les chevaux qui tirent le carrosse.

Avant - train (Page 1:862)

Avant - train, comme qui diroit train de devant; il sert dans l'Artillerie, à mener le canon en campagne; quant aux parties dont il est composé, voyez l'article précédent. Il se joint à l'affut avec une cheville de fer, nommée cheville ouvriere, qui entre dans ce qui s'appelle la lunette de l'entretoise de l'affut. Voyez Affut. (Q)

AVANTAGE (Page 1:862)

* AVANTAGE, profit, utilité, (Grammaire.) termes relatifs au bien - être que nous tirons des choses extérieures. L'avantage naît de la commodité; le profit, du gain; & l'utilité, du service. Ce livre m'est utile; ces leçons me sont profitables; son commerce m'est avantageux: fuyees gens qui cherchent en tout leur avantage, qui ne songent qu'à leur profit, & qui ne sont d'aucune utilité aux autres.

Avantage (Page 1:862)

Avantage, s. m. terme de Jurisprudence, est ce qu'on accorde à quelqu'un au - de - là de la part que l'usage ou la loi lui attribuent. Ainsi on appelle avantage ce qu'un testateur donne à un de ses héritiers au - delà de la portion des autres; ce qu'un mari donne à sa femme, ou la femme à son mari, au - de - là de ce qui est reglé par le droit ou la coûtume du lieu.

Dans les coûtumes d'égalité, on ne peut faire aucun avantage à l'un de ses héritiers, au préjudice des autres; dans celle de Paris, les conjoints ne peuvent s'avantager directement ni indirectement pendant le mariage. Voyez Égalité & Conjoint.

Avantage (Page 1:862)

Avantage, en style de Pratique ou de Palais, est un défaut obtenu contre une partie non comparante, soit par le demandeur ou le défendeur. Cet avantage consiste dans l'adjudication des conclusions de la partie comparante, sauf au défaillant à revenir par opposition contre le jugement obtenu contre lui par défaut. Voyez Jugement & Opposition. (H)

Avantage (Page 1:862)

Avantage, éperon, poulaine; c'est, en terme de Marine, la partie de l'avant du vaisseau, qui est en saillie sur l'étrave. Voyez Eperon.

Avantage du vent. Voyez Vent & Disputer le vent. (Z)

Avantage (Page 1:862)

Avantage, être monté à son avantage; c'est, en Manege, être monté sur un bon ou grand cheval: monter avec avantage, ou prendre de l'avantage pour monter à cheval, c'est se servir de quelque chose sur laquelle on monte avant de mettre le pié à l'étrier. Les femmes, les vieillards & les gens infirmes se servent ordinairement d'avantage pour monter à cheval. (V)

Avantage (Page 1:862)

Avantage, s. m. en terme de jeu. On dit qu'un joüeur a de l'avantage, lorsqu'il y a plus à parier pour son gain, que pour sa perte; c'est - à - dire, lorsque son espérance surpasse sa mise. Pour éclaircir cette définition par un exemple très - simple; je suppose qu'un joüeur A parie contre un autre B, d'amener deux du premier coup avec un dez, & que la mise de chaque joüeur soit d'un écu; il est évident que le joüeur B, a un grand avantage dans ce pari; car le dez ayant six faces peut amener six chiffres différens, dont il n'y en a qu'un qui fasse gagner le joüeur A. Ainsi la mise totale étant deux écus, il y a cinq contre un à parier que le joüeur B gagnera. Donc l'espérance de ce joueur est égale à /6 de la mise totale, c'est - à - dire, à 10/6 d'écu, puisque la mise totale est deux écus. Or, 10/6 d'écu valent un écu & deux tiers d'écu. Donc puisque la mise du joüeur B est un écu, son avantage, c'est - à - dire, l'excès de ce qu'il espere gagner sur la somme qu'il met au jeu, est 2/3 d'écu. De façon que si le joüeur A, après avoir fait le pari, vouloit renoncer au jeu, & n'osoit tenter la fortune, il faudroit qu'il rendît au joüeur B son écu, & outre cela 2 livres, c'est - à - dire, 2/3 d'écu. V. Pari, Jeu, Dez, Probabilité , &c. (O)

Avantage (Page 1:862)

Avantage, en terme de jeu, se dit encore d'un moyen d'égaliser la partie entre deux joüeurs de force inégale. On donne la main au piquet; le pion & le trait, aux échecs; le dez, au trictrac.

Le même terme se prend dans un autre sens à la paume. Lorsque les deux joüeurs ont trente tous les deux; au lieu de dire de celui qui gagne le quinze suivant, qu'il a quarante cinq, on dit qu'il a l'avantage.

AVARICE (Page 1:862)

AVARICE, s. f. (Morale.) Ainsi que la plûpart des passions, l'amour desordonné des richesses n'est vice que par son excès: corrigé par une sage modération, il redeviendroit une affection innocente. L'or ou l'argent étant, en conséquence d'une convention générale, la clé du commerce & l'instrument de nos besoins; il n'est pas plus criminel d'en desirer, que de souhaiter les choses mêmes qu'on acquiert avec ces métaux.

Tout amour immodéré des richesses est vicieux, mais n'est pas toûjours avarice. L'avare, à proprement parler, est celui qui, pervertissant l'usage de l'argent, destiné à procurer les nécessités de la vie, aime mieux se les refuser, que d'altérer ou ne pas grossir un thrésor qu'il laisse inutile. L'illusion des avares est de prendre l'or & l'argent pour des biens, au lieu que ce ne sont que des moyens pour en avoir.

Ceux qui n'aiment l'argent que pour le dépenser, ne sont pas véritablement avares; l'avarice suppose une extreme défiance des évenemens, & des précautions excessives contre les instabilités de la fortune.

L'avarice produit souvent des effets contraires: il y a un nombre infini de gens qui sacrifient tout leur bien à des espérances douteuses & éloignées; d'autres méprisent de grands avantages à venir pour de petits intérêts présens. (X)

AVARIES (Page 1:862)

AVARIES, s. f. pl. terme de Police de mer; ce sont les accidens & mauvaises aventures qui arrivent aux vaisseaux & aux marchandises de leurs cargaisons, depuis leur chargement & départ, jusqu'à leur retour & déchargement.

Il y a trois sortes d'avaries, de simples ou particulieres, de grosses ou communes & des menues.

Les simples avaries consistent dans les dépenses extraordinaires qui sont faites pour le bâtiment seul ou pour les marchandises seulement; & alors le dommage qui leur arrive en particulier doit être supporté & payé par la chose qui a souffert le dommage, ou causé la dépense.

On met au nombre des simples avaries la perte des cables, des ancres, des voiles, des mats & des cordages, arrivée par la tempête ou autres fortunes de mer; & encore le dommage des marchandises causé par la faute du maître ou de l'équipage. Toutes ces avaries doivent tomber sur le maître, le navire & le fret; au lieu que les dommages arrivés aux marchandises par leur vice propre, &c. doivent tomber sur le propriétaire. La nourriture & le loyer des matelots, lorsque le navire est arrêté en voyage par ordre d'un souverain, sont aussi réputés simples avaries, lorsque le vaisseau est loüé au voyage, & non au mois, & c'est le vaisseau seul qui les doit porter.

Les grosses ou communes avaries, sont les dépenses extraordinaires faites, & le dommage souffert pour le bien & le salut commun des marchandises & du vaisseau; telles que les choses données par composition aux pirates pour le rachat du navire & des marchandises; celles jettées en mer; les cables & mats rompus ou coupés; les ancres & autres effets abandonnés pour le bien commun du navire & des marchandises, &c. Toutes ces grosses avaries doivent tomber tant sur le vaisseau que sur les marchandises, pour être déduites au sou la livre sur le tout. [p. 863]

Les menues avaries sont les lamanages, tonages, pilotages, pour entrer dans les havres & rivieres, ou pour en sortir; & elles doivent être supportées, un tiers par le navire, & les deux autres tiers par les marchandises. On ne compte point parmi les avaries les droits de congé, visite, rapport, balise, &c. qui doivent être supportés par le maître du vaisseau. On peut voir toutes ces avaries dans l'Ordonnance de la Marine du mois d'Août 1681. au tit. vij du liv. III. (G)

Avarie (Page 1:863)

Avarie s'employe aussi pour signifier un droit qui se paye pour l'entretien d'un port, par chaque vaisseau qui y mouille.

AVASTE (Page 1:863)

AVASTE, en Marine, se dit pour assez, arrêtez - vous. (Z)

AVAUX (Page 1:863)

* AVAUX, (Géog.) comté en Champagne, dans le territoire de Rheims.

AUBAGNE (Page 1:863)

* AUBAGNE, (Géog.) ville de France, en Provence, sur la Veaune. Long. 23, 22. lat. 43. 17.

AUBAIN (Page 1:863)

AUBAIN, s. m. est un étranger qui séjourne dans le royaume sans y être naturalisé. Voyez Naturalisation.

Si l'aubain meurt en France, ses biens sont acquis au roi, si ce n'est qu'il en ait fait donation entre vifs, ou qu'il laisse des enfans nés dans le royaume. Voyez Aubaine.

Les enfans d'un François qui a séjourné en pays étranger, n'y sont point aubains.

Quelques peuples alliés de la France ne sont point non plus réputés aubains: tels sont les Suisses, les Savoyards, les Ecossois, les Portugais & les Avignonois; qui sont réputés naturels & régnicoles, sans avoir besoin de lettres de naturalité. Les Anglois même sont exempts du droit d'aubaine, au moins pour ce qui est mobilier, en vertu de l'art. 13 du traité d'Utrecht.

Un étranger qui ne séjourne en France qu'en passant, & qui ne s'y domicilie point; comme un marchand venu à une foire, un particulier venu à la poursuite d'un procès, un ambassadeur pendant tout le tems de sa résidence, ne sont point censés aubains. Nous avons aussi un édit de 1569, qui exempte du droit d'aubaine tous étrangers allant & venant, ou retournant des foires de Lyon, demeurant, séjournant ou résidant en la ville de Lyon, & négociant sous la faveur & priviléges d'icelle, sans toutefois y comprendre les immeubles réels, ni les rentes constituées. Voyez Étranger. (H)

AUBAINE (Page 1:863)

AUBAINE, s. f. (Jurisprud.) est le droit qui appartient au souverain exclusivement à tout autre, de succéder aux étrangers non naturalisés, morts dans le royaume; à moins que l'étranger n'ait des enfas nés en France, ou qu'il ne soit de quelqu'un des pays alliés avec le nôtre, qui sont censés naturalisés, & joüissent de tous les droits de sujets naturels, tels que les Savoyards, les Ecossois, les Portugais, & quelques uns même, de priviléges exorbitans, tels que les Suisses, dont la condition est de beaucoup meilleure en France, que celle des naturels du pays. Voyez Naturalisation, & Aubain.

Menage dérive ce mot du Latin, alibi natus; Cujas, d'advena, comme est appellé tout étranger dans les capitulaires de Charlemagne; Ducange veut qu'il vienne d'Albanus, Ecossois; & pour ceux qui ne seroient pas contens de cette derniere étymologie, il leur permet de le dériver du mot Irlandois.

N. B. Pour que les sujets des pays alliés continuent de joüir du droit de naturalité, il en faut une confirmation nouvelle, toutes les fois que le sceptre change de main; parce que ce droit est inaliénable, & conséquemment toûjours réversible à la couronne.

Le prétexte du droit d'aubaine est d'empêcher que les biens du royaume ne passent en pays étranger: je dis prétexte, car si c'étoit là l'unique & véritable cause, pourquoi l'aubain ne pourroit - il pas, comme le bâtard, disposer de son bien par testament, du moins en faveur d'un régnicole; ce qui pourtant ne lui est pas permis? Voyez Étranger. (H)

AUBAN (Page 1:863)

AUBAN, s. m. terme de Coutume, est un droit qui se paye ou au seigneur ou aux officiers de police, pour avoir permission d'ouvrir boutique. On appelle aussi auban cette permission même. (H)

AUBANS (Page 1:863)

AUBANS, Voyez Haubans.

AUBE (Page 1:863)

AUBE, s. f. vétement de lin ou de toile blanche qui descend jusqu'aux talons, & que le prêtre porte à l'autel par - dessus ses habits ordinaires & sous sa chasuble; le diacre, soûdiacre & les induts, sont aussi en aube sous leurs dalmatiques.

Autrefois les ecclésiastiques portoient des aubes ou tuniques blanches au lieu de surplis. Voyez Surplis. On croit que dans la primitive Eglise, c'étoit leur vêtement ordinaire. Depuis on voit qu'il étoit ordonné aux clercs de la porter pendant le Service divin seulement. Concile de Narbon. can. 12.

Dans les statuts de Riculphe, évêque de Soissons, donnés en 889, il défend aux clercs de se servir dans les sacrés mysteres, de l'aube qu'ils portent ordinairement; ce qui prouve que jusques - là les ecclésiastiques portoient toûjours une aube sur leur tunique pour marque de leur état; c'est pourquoi il en falloit une particuliere pour l'autel, afin qu'elle fût plus propre. Fleury, Hist. eccles. tom. XI. (G)

Aube (Page 1:863)

Aube, en Marine, c'est l'intervalle du tems qui s'écoule depuis le souper de l'équipage jusqu'à ce qu'on prenne le premier quart. Voyez Quart. (Z)

Aube (Page 1:863)

Aube, s. f. (Hydraul.) les aubes sont par rapport aux moulins à eau, & aux roues que l'eau fait mouvoir, ce que sont les aîles des moulins à vent; ce sont des planches fixées à la circonférence de la roue, & sur lesquelles s'exerce immédiatement l'impulsion du fluide, qui les chasse les unes après les autres, ce qui fait tourner la roue. Voyez Palette. (O)

* Si l'on considere que la vîtesse de l'eau n'est pas la même à différentes profondeurs, & plusieurs autres circonstances, on conjecturera que le nombre & la disposition les plus favorables des aubes sur une roue, ne sont pas faciles à déterminer. 1°. Le nombre des aubes n'est pas arbitraire: quand une aube est entierement plongée dans l'eau, & qu'elle a la position la plus avantageuse pour être bien frappée, qui est naturellement la perpendiculaire au fil de l'eau, il faut que l'aube qui la suit & qui vient prendre sa place, ne fasse alors qu'arriver à la surface de l'eau, & la toucher; car pour peu qu'elle y plongeât, elle déroberoit à la premiere aube une quantité d'eau proportionnée, qui n'y feroit plus d'impression; & quoique cette quantité d'eau fît impression sur la seconde aube, celle qui seroit perdue pour la premiere ne seroit pas remplacee par - là; car l'impression sur la premiere eût été faite sous l'angle le plus favorable, & l'autre ne peut l'être que sous un angle qui le soit beaucoup moins. On doit donc faire en sorte qu'une aube étant entierement plongée dans l'eau, elle ne soit nullement couverte par la suivante; & il est visible que cela demande qu'elles ayent entr'elles un certain intervalle; & comme il sera le même pour les autres, il en déterminera le nombre total.

Les aubes attachées chacune par son milieu à un rayon d'une roue qui tourne, ont deux dimensions, l'une parallele, l'autre perpendiculaire à ce rayon; c'est la parallele que j'appellerai leur hauteur; si la hauteur est égale au rayon de la roue, une aube ne peut donc plonger entierement, que le centre de la roue, ou de l'arbre qui la porte, ne soit à la surface de l'eau; & il est nécessaire qu'une aube étant plongée perpendiculairement au courant, la suivante, qui ne doit nullement la couvrir, soit entierement

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.