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3°. L'athée ne sauroit éviter les absurdités du progrès à l'infini. Il y a un progrès qu'on appelle rectiligne, & un progrès qu'on appelle circulaire. Suivant le premier, en remontant de l'effet à la cause, & de cette cause à une autre, comme de l'oeuf à la poule, & de la poule à l'oeuf, on ne trouve jamais le bout; & cette chaîne d'êtres visiblement contingens, forme un tout nécessaire, éternel, infini. L'impossibilité d'une telle supposition est si manifeste, que les philosophes payens l'avoient abandonnée, pour se retrancher dans le progrès circulaire. Celui - ci consiste dans certaines révolutions périodiques extrèmement longues, au bout desquelles les mêmes choses se retrouvent à la même place; & l'état de l'univers est précisément tel qu'il étoit au même moment de la période précédente. J'ai déja écrit une infinité de fois ce que j'écris à présent, & je l'écrirai encore une infinité de fois dans la suite des révolutions éternelles de l'univers. Mais la même absurdité qui détruit le progrès rectiligne, revient ici contre le progrès circulaire. Comme dans le premier cas on cherche inutilement, tantôt dans l'oeuf, tantôt dans la poule, sans jamais s'arrêter, la raison suffisante de cette chaîne d'êtres; de même dans celui - ci une révolution est liée à l'autre: mais on ne voit point comment une révolution produit l'autre, & quel est le principe de cette succession infinie. Que l'on mette des millions d'années pour les révolutions universelles, ou desjours, des heures, des minutes, pour l'existence de petits insectes éphémeres, dont l'un produit l'autre sans fin, c'est la même chose; ce sont toûjours des effets enchaînés les uns aux autres, sans qu'on puisse assigner une cause, un principe, une raison suffisante qui les explique.
4°. On peut aussi attaquer l'athéisme par ses conséquences, qui, en sappant la religion, renversent
Je conviens que les idées de l'honnête & du deshonnête subsistent avec l'athéisme. Ces idées étant dans le fonds & dans l'essence de la nature humaine, l'athee ne sauroit les rejetter. Il ne peut méconnoître la différence morale des actions; parce que quand même il n'y auroit point de divinité, les actions qui tendent à détériorer notre corps & notre ame seroient toûjours également contraires aux obligations naturelles. La vertu purement philosophique, qu'on ne sauroit lui refuser, en tant qu'il peut se conformer aux obligations naturelles, dont il trouve l'empreinte dans sa nature; cette vertu, dis - je, a très - peu de force, & ne sauroit guere tenir contre les motifs de la crainte, de l'intéret & des passions. Pour résister, sur - tout lorsqu'il en coûte d'être vertueux, il faut être rempli de l'idee d'un Dieu, qui voit tout, & qui conduit tout. L'athéisme ne sournit rien, & se trouve sans ressource; dès que la vertu est malheureuse, il est réduit à l'exclamation de Brutus: Vertu, stérile vertu, de quoi m'as - tu servi? Au contraire, celui qui croit fortement qu'il y a un Dieu, que ce Dieu est bon, & que tout ce qu'il a fait & qu'il permet, aboutira enfin au bien de ses créatures; un tel homme peut conserver sa vertu & son intégrité même dans la condition la plus dure. Il est vrai qu'il faut pour cet effet admettre l'idée des récompenses & des peines à venir.
Il résulte de - là que l'athéisme publiquement professé est punissable suivant le droit naturel. On ne peut que desapprouver hautement quantité de procédures barbares & d'exécutions inhumaines, que le simple soupçon ou le prétexte d'athéisine ont occasionnées. Mais d'un autre côté l'homme le plus tolérant ne disconviendra pas, que le magistrat n'a>t droit de réprimer ceux qui osent professer l'athéisme, & de les faire périr même, s'il ne peut autrement en délivrer la société. Personne ne révoque en doute, que le magistrat ne soit pleinement autorisé à punir ce qui est mauvais & vicieux, & à récompenser ce qui est bon & vertueux. S'il peut punir ceux qui font du tort à une seule personne, il a sans doute autant de droit de punir ceux qui en font à toute une société, en niant qu'il y ait un Dieu, ou qu'il se mêle de la conduite du genre humain, pour récompenser ceux qui travaillent au bien commun, & pour châtier ceux qui l'attaquent. On peut regarder un homme de cette sorte comme l'ennemi de tous les autres, puisqu'il renverse tous les fondemens sur lesquels leur conservation & leur félicité sont prin<pb-> [p. 817]
ATHELING (Page 1:817)
ATHELING, s. m. (Hist mod.) étoit chez les anciens Saxons, ancêtres des Anglois, un titre d'honneur qui appartenoit en propre à l'héritier présomptif de la couronne.
Ce mot vient du mot Saxon AEdeling, qui est dérivé de oedel, noble. On l'écrit aussi quelquefois adeling, edling, ethling & etheling.
Le roi Edouard le confesseur, étant sans enfans,
& voulant faire son héritier Edgar, dont il étoit le
grand - oncle maternel; lui donna le premier le nom
d'atheling; les antiquaires remarquent qu'il étoit ordinaire
aux Saxons de joindre le mot de ling ou ing,
à un nom chrétien, pour marquer le fils ou le plus
jeune, comme Edmonding, pour le fils d'Edmond.
Edgaring, pour le fils d'Edgar; c'est pour cela que
quelques uns ont crû que le mot atheling devoit signifier
originairement le fils d'un noble ou d'un prince.
Cependant il y a apparence que le mot atheling,
quand il est appliqué à l'héritier de la couronne, signifie
plutôt un homme doüé de plusieurs belles qualités,
que le fils d'un noble; & ce terme paroît répondre
au nobiliss. Coesar qui étoit en usage chez les Romains.
Voyez
ATHEMADOULET (Page 1:817)
ATHEMADOULET, s. m. (Hist. mod.) c'est le premier ou le principal ministre de l'empire des Perses.
L'autorité de l'athemadoulet ressemble beaucoup à
celle du grand visir de Turquie, excepté qu'il n'a
point le commandement de l'armée, comme le grand
visir. Voyez
L'athemadoulet est grand chancelier du royaume, président du conseil, surintendant des finances; & il est chargé de toutes les affaires étrangeres: c'est un véritable viceroi ou gouverneur du royaume; il intitule ainsi les ordonnances & édits du roi: Bende derga ali il alia etmadaulet; c'est - à - dire, moi qui suis le soûtien de la puissance, la créature de cette cour, la plus puissante de toutes les cours, &c. (G)
ATHENÉE (Page 1:817)
ATHENÉE, s. m. (Hist. anc.) c'étoit un lieu public
à Rome, bâti l'an 135 de Jesus - Christ, par l'empereur
Adrien, pour servir d'auditoire aux savans,
& à ceux qui, selon la coûtume, voudroient lire ou
déclamer leurs ouvrages en présenced'une nombreuse
assemblée. Il servoit aussi de collége, & l'on y faisoit
des leçons publiques. On conjecture qu'Adrien
nomma ainsi cet édifice du Grec
ATHENÉES (Page 1:817)
ATHENÉES, adj. pris subst. (Hist. anc.) fête que
les Athéniens célébroient en l'honneur de Minerve.
Erichtonius troisieme roi d'Athenes l'avoit instituée;
lorsque Thésée eut rassemblé les douze bourgades de
l'Attique pour en former une ville, la fête célébrée
par tous les peuples réunis prit le nom de Panathénées.
Voyez
ATHENES (Page 1:817)
* ATHENES, (Géog. anc. & mod.) ville de Grece, célebre par son ancienneté, par les savans hommes & les grands capitaines qu'elle a produits. C'est aujourd'hui peu de chose en comparaison de ce qu'elle étoit: il y a quinze à seize mille habitans, dont le langage est un Grec corrompu; elle appartient aux Turcs; elle est sur le golfe d'Engia; c'est la capitale de la Livadie. Long. 41. 55. lat. 38. 5.
On l'appelle vulgairement Setines; il y a une citadelle;
c'étoit l'acropole des anciens: cette citadelle
est entre deux éminences; l'une étoit le Musoeum,
& l'autre le mont Anchesmus; il y a quelques antiquités;
celles du château sont les mieux conservées.
Ce château est sur une colline; il renferme un temple
en marbre blanc & à colonnes de porphyre &
marbre noir, qu'on dit magnifique & spacieux. On
voit au frontispice des figures de cavaliers armés;
dans le pourtour d'autres figures moins grandes;
des bas reliefs, &c. Au bas du château, il reste dixsept
colonnes de marbre blanc, de trois cents qui formoient
anciennement le palais de Thésée: ces colonnes
ont dix - huit piés de tour au moins, & sont hautes
à proportion; on lit sur une porte qui est entiere, au
dehors: Cette ville d'Athenes est assûrément la ville de
Thésée; & en dedans: Cette ville d'Athenes est la ville
d'Adrien, & non pas de Thésée. On voit encore le fanari, ou la lanterne de Démosthene; on dit que c'estlà
que ce grand orateur s'enfermoit pour étudier son
art. C'est une petite tour de marbre, environnée de
six colonnes cannelées, & couverte d'un dome, au - dessus
duquel il y a une lampe à trois becs en orne<pb->
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